Mickey au camp de Gurs, d’Horst Rosenthal (auteur), 1942, collection du Mémorial de la Shoah.
Mickey au camp de Gurs, d’Horst Rosenthal
le 11.11.2020
Souvent désigné comme neuvième art, la BD s’est emparée de ce sujet historique universel. L’expo est découpée en une petite dizaine de parties, des planches aussi pertinentes que touchantes à travers des comics ou des romans graphiques.
La première partie de l’exposition met en lumière l’œuvre des précurseurs : les témoins directs de la Shoah, ceux qui en ont été les victimes. Ces premiers schémas narratifs ne correspondent pas exactement à la définition de la bande dessinée mais constituent des suites qui font sens.
Ces témoignages contemporains de la Shoah, pour la plupart clandestins, décrivent, crayon ou pinceau à l’appui, l’horreur et l’absurdité du quotidien de ces artistes au cœur de l’enfer. Aucune caméra, aucun texte, n’aurait pu traduire la réalité du processus de mise à mort des Juifs d’Europe avec une telle acuité.
En 1942, un dessinateur inconnu nommé Horst Rosenthal dessine un petit fascicule composé de 15 dessins à l’aquarelle, montés en album relié manuellement intitulé Mickey au camp de Gurs. Sur la couverture, il écrit : « Publié sans autorisation de Walt Disney ».
Le narrateur s’incarne lui-même dans le personnage bien connu des enfants, son point de vue étant réfracté par le prisme de l’animalisation, un procédé qui sera repris ultérieurement, aussi bien par Calvo que par Spiegelman. Cette œuvre constitue l’un des premiers témoignages directs de l’horreur concentrationnaire à la française.
À découvrir dans l’exposition
Mickey au camp de Gurs, d’Horst Rosenthal
Les dessins de David Olère, témoignant sans ambiguïté de l’impensable réalité d’Auschwitz.
L’œuvre de Chaïm, dit Jim, Kaliski, témoin direct de la condition des Juifs belges pendant l’Occupation, dont le père fut arrêté et assassiné à Auschwitz en février 1944.
http://expo-bd.memorialdelashoah.org/expositions.html