SHELAH LEKHA   5783:  OU L’ON APPREND COMBIEN CHAQUE ACTE PEUT AVOIR DES EFFETS TRÈS GRAVES

En hébreu, le titre de la sidra est « LES EXPLORATEURS » mais en hébreu il est question d’ESPIONS (meraguelim du mot reguel = pied) qui sous-entend que ceux qui ont été envoyés en Canaan pour espionner ont fait tout le tour du pays à pied. De chacune des 12 tribus, des hommes furent chargés de mission afin de se rendre compte non pas seulement de la logistique de ce pays destiné à être le nôtre. Et, dans une optique différente, ils devaient bien entendu se conduire en explorateurs de manière à pouvoir comprendre les opportunités agricoles qui leur étaient fournies en ce lieu inconnu.

Jusque-là, rien de bien spécial et, il serait même possible de qualifier cette démarche de normale: ce peuple veut voir de quel pays il s’agit car, s’ils sont les descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, eux, ne sont pas nés dans ce pays. Pourtant Abraham s’est retrouvé dans la même situation : né en Assyrie, il a tout quitté pour aller là où D. lui a dit de se diriger : il a cru, il y a mis tout son cœur, toute sa confiance. Et pourtant… il allait à la découverte de tout : il n’avait encore rien « vu » de la Toute Puissance de l’Éternel, il lui avait seulement parlé mais il accorda sa croyance. Eux, ces gens pour lesquels D. a exécuté tant de prodiges et de miracles : eux ont vu de leurs yeux tant de prodiges, tant de miracles, tant de force…. Ils ont vu et bénéficié de tant de choses pourquoi avaient-ils besoin de contrôler ? Lorsque Moïse les convoqua les investissant d’une mission pourquoi n’ont-ils pas eu le réflexe de renoncer à cette expédition et n’ont-ils pas dit dans un même élan : « nous y habiterons et nous y rendrons… «  comme lorsqu’ils ont clamé « naassé venishma » !!!

Or, donc, ils ont accepté de partir de « faire ce voyage d’études » pour se laisser le temps de construire une « politique » visant à faire changer de direction tous les enfants d’Israël : en effet, chacun était considéré comme un notable, un personnage important et influent et ils n’entendaient absolument pas d’y voir opérer un changement et de se voir départir des honneurs qui leur étaient accordés. C’est la raison pour laquelle tous les envoyés – en dehors de Caleb et de Yehoshoua – n’ont eu de cesse de brosser un rapport où même les fruits rapportés de Canaan jouèrent un rôle important…..La grappe de raisins pesait 8 tonnes et 8 hommes bien bâtis ont dû la porter ensemble tant elle était énorme et pour cause : le pays était habité de géants (nefilim ou descendants de Seth qui s’unirent à leurs cousines les descendantes de Caïn). La nature obéissant à l’Eternel dû changer ses canons pour sustenter des géants il fallut donc des aliments/des fruits correspondant à leur taille. A seule fin d’illustration les « valeureux » explorateurs cherchèrent un abri pour la nuit et, ils s’abritèrent dans l’écorce d’une grenade vide. Une femme s’approcha et, voulut jeter cette écorce « habitée » et crut que des insectes la remplissaient : elle ne s’aperçut pas du fait qu’il s’agissait d’hommes !!!!

Le retour des 40 jours de séjour en Canaan marque le début des 40 années de pérégrinations dans le désert. 

Les paroles et les actes de ces « explorateurs » ne sont pas dépourvus de conséquences ainsi que nous le verrons ci-dessous.

Au premier abord, une transgression ressort clairement: la médisance mais aussi les corollaires qui en découlent : la médisance sur le pays de Canaan est un acte dont la portée est multiple d’une part elle concerne le pays, la terre qui est « accusée d’être trop « fertile » de donner des fruits en abondance mais, se rendirent-ils compte que c’était une incongruité ? Car, ces envoyés ont été les témoins directs de toutes les plaies d’Egypte, ils ont vu la mer s’ouvrir et les flots se tenir à la verticale pour  laisser passer tous ces descendants d’Israël, ils ont été les témoins directs des flots qui se sont retournés et ont  recouvert tous les Egyptiens et ils ont vu comment Amalek a perdu la guerre ils ont pu voir les voix qui tonnaient au-dessus du Sinaï alors, comment n’ont-ils pas compris qu’ils atteignaient HaShem et profanaient Son Nom ? Mais, nous savons qu’HaShem est Miséricordieux et qu’IL pardonnera SAUF UNE FAUTE : celle commise envers la Terre…. Car, et c’est le principe de Yom Kippour il faut demander pardon directement aux personnes envers lesquelles on a fauté puisque personne ne pourra pardonner ces fautes à leur place !!!!

Pour en revenir au texte de la Torah, dès après le rapport des explorateurs apparaît l’ordonnance de trois mitsvot positives qui, à première vue, semblent être, ici, de manière incohérente et qui ne le sont nullement  et voici ces trois mitsvoth :

  1. La libation de vin lors d’un sacrifice
  2. Le prélèvement de la hala sur la pâte
  3. Les tsitsioth.

Pourquoi des libations lors d’un sacrifice ? Auparavant, avant la faute du veau d’or, toute personne désirant ou devant présenter un sacrifice le faisait simplement en amenant l’animal à sacrifier et c’est tout mais, après la faute du veau d’or, furent ajouter les libations puis la minha faite de semoule et d’huile. 

D’après le Rav Sorotskine dans son œuvre Oznayim la Torah, les libations ainsi que l’offrande de la minha sont des suppléments que l’on offre en plus de chaque sacrifice.

L’homme se distinguant de la bête par son intelligence et sa faculté de réflexion, il doit savoir se limiter en buvant du vin mais pas en l’offrant. Si l’on boit trop de vin l’homme devient comparable à la bête et on s’aperçoit de ce fait dès que Noé plante sa vigne et qu’il s’enivre. L’homme jouit d’une certaine intelligence lui permettant de s’imposer des limites en toute chose.

Le prélèvement de la hala sur la pâte est une toute autre acceptation en fait lorsque l’on a de la farine et de l’eau ou de l’huile on ne peut en faire quelque chose que lorsque l’on pétrit huile/eau et farine/semoule pour en faire un entier : un seul élément soit rassembler des parties pour en faire un tout.

C’est ainsi donc que l’on commence à comprendre ce qui a lieu ici :

Ces gens sont venus faire leur rapport une veille de 9 beav qui, en ce temps, n’était qu’une simple date du calendrier et, ainsi que nous l’ont enseigné nos Maîtres :

הכל צפוי והרשות נתונה

Tout est prévu et le libre arbitre existe

Les grandes lignes sont fixées mais il appartient à l’homme de choisir comment il veut que cela se déroule en bien ou en mal……….

Le mauvais rapport qu’ils ont fait, la peur (l’effroi même à certains égards) qu’ils semèrent dans les rangs de ce peuple ont déclenché une crise de larmes et de lamentations à un point tel que cela dépassa les limites de la décence pour provoquer la colère de l’Eternel qui promit : « Je vous donnerai 2 bonnes raisons de vous lamenter au long des générations.

A ce propos les Sages s’interrogent : il y eut un rapport mensonger ce qui explique la destruction du Premier Temple mais pourquoi le deuxième Temple fut-il également détruit ?  (Shem MiShmouel) Rashi apporte l’éclairage nécessaire à cette question :C’est à cause de DEUX FAUTES la première étant celle du veau d’or et la seconde est la médisance sur le pays que HaShem nous a donné.

En second lieu nous nous devons de considérer à quoi correspondent les deux Temples et pour quelles autres raisons ils ont été détruits :

Le Premier Temple à la mémoire des 3 patriarches a été détruit pour 3 fautes bien précises : pour la shefikhout damim (effusions de sang) pour le guilouy arayoth (les unions interdites) et les cultes étrangers (avoda zara) en effet c’est à cause de l’idolâtrie qu’Abraham fut jeté dans la fournaise, c’est à cause des effusions de sang qu’Isaac a failli être immolé au Mont Moriah et, c’est à cause des unions interdites contre lesquelles s’est élevé Jacob.

Le deuxième Temple a été détruit à cause de la haine gratuite et qu’il sera reconstruit avec de l’amour gratuit.

Le Maharal de Prague souligne ceci : Le premier temple a existé par le mérite d’Abraham et de son hessed et d’Isaac et Yaakov mais il fut détruit à cause des fautes commises.

L’huile d’olives avec laquelle on va pétrir la semoule symbolise la sagesse (hokhma)

La semoule symbolise Jacob qui cherche à unir et donc la hafrashat halla (prélèvement de la halla sur la pâte) est le symbole d’une offrande de pacification et d’unification.

La libation faite avec du vin provient du fait que les explorateurs ont médit de ces merveilleuses vignes qui poussaient sur la terre et donc c’est en signe de pacification que sont offertes les libations. 

Caroline Elishéva REBOUH

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