Samson, un libérateur au temps des Juges

La haftara Nasso est extraite d’un des Livre des Juges. Elle relate l’histoire de Samson.

La naissance de Samson

Samson était le fils de Manoach, de la tribu de Dan (du nom d’un des douze fils de Jacob). Son histoire comporte des aspects extraordinaires. Sa naissance même est un miracle : un ange annonce à sa mère qu’elle enfantera, alors qu’elle est stérile.
Devenu adulte, il déploya une force extraordinaire. La Bible rapporta qu’elle était liée à la longueur de ses cheveux, c’est-à-dire le respect de son vœu de naziréat (les nazirs ne se coupaient ni les cheveux ni la barbe pour soigner leur aspect physique, en signe de préférence et de consécration pour Dieu).

Le destin de Samson: providence et libre-arbitre

Samson est caractérisé par une personnalité complexe. La tradition talmudique lui reproche d’avoir « suivi les désirs de ses yeux » (Sota 9b), en d’autres termes de s’être laissé guider par ses inclinations les plus sensuelles, notamment dans le choix de ses épouses, raison pour laquelle il a été puni par Hachem.

Mais elle lui sait gré, en même temps, d’avoir œuvré pour la punition des ennemis d’Israël, puisqu’il s’est sacrifié en abattant sur eux les murs de leur Temple et pour avoir ainsi « fait mourir dans sa mort plus de Philistins qu’il en avait fait mourir pendant sa vie » (Juges 16, 30).

Cette contradiction soulève la question de la providence et du libre-arbitre. Si Samson a été un instrument de Hachem et si tous ses actes n’ont été que l’exécution de sa mission, pourquoi a-t-il été puni aussi sévèrement ?

Les Sages, dans leur analyse de cette histoire, y voient la preuve que Samson a été responsable de son propre comportement répréhensible, mais son histoire semble également indiquer que l’ensemble de sa conduite faisait partie du plan divin pour punir les ennemis d’Israël.

La réponse à ce dilemme est ambivalente : Hachem affirme que Son plan général est dicté par Sa providence, mais les détails du comportement de Samson sont de sa propre responsabilité.

Cette dialectique est, par essence, la base de la tradition juive. Nous vivons avec le sentiment que Hachem est impliqué dans nos vies, mais aussi avec la conviction que chacun de nous est responsable de ses actes.

Jforum avec Jacques KOHN  www.chiourim.com
Samson et Dalila, 1618-1620 par Antoine Van Dyck Dulwich Picture Gallery, Londres.

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