Le premier jour de Roch Hachana, nous lirons dans la Torah le passage se référant à la naissance d’Isaac. Sa mère Sarah était restée sans enfant pendant de longues années, puis D.ieu finit par écouter ses prières et lui donna un fils.

La Haftara, qui se rapproche comme d’habitude de la section de la Torah, parle de la naissance du prophète Samuel.

Roch Hachana: la prière de Hannah (vidéos)

Sa mère ‘Hannah était restée, elle aussi, de nombreuses années sans enfant. Puis, D.ieu accepta sa prière et Samuel naquit. De ces deux lectures nous tirons la magnifique leçon sur la grande puissance de la prière et les rapports étroits qu’elle établit entre l’homme et D.ieu.

Le paradoxe dans la prière

Le concept de la prière à D.ieu, comme il est présenté dans la Torah et exposé dans les écrits de nos Sages, semble renfermer une contradiction interne.
D’une part, la prière est décrite comme la communion de l’âme avec le Créateur, une île de Ciel dans une journée du monde du quotidien. « Les pieux méditaient une heure, disent nos Sages, et seulement alors ils se mettaient à prier.

Ils se retiraient du monde et se concentraient jusqu’à s’être complètement départis de leur matérialité et avoir atteint la suprématie de l’esprit de la raison, de sorte qu’ils atteignaient un état proche de la prophétie. « Ils « attachaient leur âme au Maître de Tout, dans un état de crainte et d’amour absolus et de véritable attachement. »

En fait, le mot hébreu pour « prière», Tefila, signifie « attachement » ; la prière consiste en effet en la décision de s’élever au-dessus des soucis quotidiens et de s’attacher à sa source en D.ieu.

Et pourtant, l’essence de la prière est notre demande à D.ieu de pourvoir à nos besoins quotidiens matériels. C’est là le fondement sur lequel repose son édifice spirituel tout entier. Maïmonide définit ainsi le principe de la prière :
…Chaque jour, l’homme doit prier et solliciter, dire les louanges de D.ieu et Lui demander de pourvoir à ses besoins avec supplication; après cela, il offre sa prière et ses remerciements à D.ieu pour le bien qu’Il lui a attribué.
Mais ces deux aspects de la prière ne sont-ils pas incompatibles et même contradictoires ? Celui qui s’est complètement départi de sa matérialité demande-t-il à D.ieu de pourvoir à ses besoins ? Celui qui a atteint un état proche de la prophétie a-t-il ces préoccupations dans son esprit ?

Le paradoxe de la prière s’accentue encore le jour de Roch Hachana. En ce jour, non seulement nous nous tenons devant D.ieu, mais nous Le couronnons, faisant abnégation totale de notre personne et de nos besoins. Et pourtant, un seul regard sur la prière de Roch Hachana montre qu’elle est pleine de requêtes pour la vie, la santé et la subsistance pour l’année à venir.

Une Maison sur terre

D.ieu créa le monde, disent nos Sages, parce qu’Il « désirait une demeure dans les mondes inférieurs. » Les « mondes inférieurs » sont notre monde matériel, inférieur à cause de sa distance spirituelle de notre source, son illusion d’autosuffisance et son retrait quasi absolu de tout ce qui est transcendant et divin.

Mais c’est là que D.ieu a désiré résider, souhaitant que « ce monde inférieur » soit celui qui héberge et exprime Sa vérité.

C’est pourquoi la Torah décrit notre mission dans la vie comme essentiellement faite d’actions impliquant des objets matériels. En fait, virtuellement, chaque ressource matérielle sur terre, chaque membre et organe de notre corps a sa Mitsva spécifique, la manière pour D.ieu d’établir comment elle peut être l’instrument de Sa volonté.

Ainsi, nos actes ne sont pas personnels et nos demandes ne sont pas égocentriques. Oui, nous demandons à manger, la bonne santé et la richesse ; mais nous les demandons comme un serviteur demande à son maître les moyens de mieux le servir.

Nous demandons de l’argent pour accomplir la Mitsva de la charité, la force pour construire une Soukka, la nourriture pour maintenir ensemble le corps et l’âme afin que notre vie serve de « résidence dans les mondes inférieurs » qui abrite la présence divine dans notre monde.

Et Roch Hachana, le jour qui couronne D.ieu, est le plus propice pour lui demander de pourvoir à tous nos besoins et désirs matériels.

Couronner D.ieu signifie l’accepter comme souverain dans tous les domaines de notre vie, nous vouer non seulement à une quête spirituelle, mais aussi et surtout à accomplir Son désir pour une demeure ici-bas.

La Tefila de Hanna n’est plus une demande issue de la souffrance, elle est à présent un chant de reconnaissance, de louange et de remerciement, né de l’épanouissement à la fois spirituel et charnel de la femme. Tout en elle fonctionne, elle est au diapason d’avec la création, elle devient la vie même :

« Mon cœur se délecte en l’éternel, mon front s’est relevé grâce au seigneur : je puis ouvrir la bouche en face de mes ennemis, car j’ai à me réjouir, seigneur, de ton assistance.

Nul n’est saint comme l’éternel, nul ne l’est que toi seul ! Aucune puissance n’égale notre dieu.

Cessez, cessez vos paroles arrogantes, les bravades qui s’exhalent de votre bouche, car il dispose de toute science, l’éternel, et toute œuvre lui est facile.

Par lui l’arc des forts est brisé et ceux qui faiblissent sont armés de vigueur :

Ceux qui vient dans l’abondance se font mercenaires et qui souffrait de la faim en est délivré, tandis que la femme stérile enfante sept fois, la mère féconde est humiliée.

L’éternel fait mourir et fait vivre, il précipite au tombeau et en retire.

L’éternel appauvrit et enrichit, abaisse et relève à son gré.

Il redresse l’humble couché dans la poussière, fait remonter le pauvre du sein de l’abjection, pour les placer côte à côte des grands et les installer sur le siège d’honneur, car les colonnes de la terre sont à l’éternel, c’est lui qui en a fait les supports du monde.

Il veille sur les pas de ses adorateurs, tandis que les impies périssent dans les ténèbres, car ce n’est pas la force qui fait le vainqueur.

L’éternel, ses agresseurs sont foudroyés, quand sur eux, du haut du ciel, il tonne, l’éternel juge les sommités de la terre et il donnera la puissance à son roi et il exaltera la gloire de son élu ! » (Samuel, chap 2, 1-10)       Source

 

 

 

Une année s’en vient
Une année s’en va
Tourne le Temps
Tourne les ans
Mais dans la ronde des saisons
Quand l’été se fait moins ardant
Que roussissent les feuilles
Et se lève le vent
Qui rougit l’horizon
Annonciateur de pluies d’automne
De Prémices à foison
Alors sonne l’heure de ces jours
De ces jours redoutables
Du premier au goût de miel
Du dixième paré d’austérité
Où dans un retour sur soi-même
Il nous faut redouter
Le jugement de la Divinité
Devant Qui nous venons
Humbles et contrits
Conscients de nos manques
Du travail jamais achevé
Pour grandir et s’élever,
Implorer Clémence et Bonté
Pour que notre Nom soit Scellé
Dans le Livre de la Vie
Du Bonheur, de la Paix
Avant de se retrouver
Avec joie et convivialité
Dans ces cabanes fragiles
Mémoire de notre Histoire
Qui a débuté sous le signe de la Providence
De la Liberté au service
De la Divine Volonté.
Tichri 5783
A. Benchimol Z’l

 

Roch Hachana 5784 sera célébré les samedi 16 et le dimanche 17 septembre 2022
Les festivités débutent  dès le vendredi 15 septembre au soir
Puissions nous tous être immédiatement inscrits et scellés dans le Livre de la Vie !

 

Par JForum
The Wailing Wall ( Kotel) vers 1900 (Israel – Land of milk and honey Facebook)

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