TOUT COMPRENDRE – DANGEROSITÉ, CONTAGIOSITÉ, EFFICACITÉ DES VACCINS… QUE SAIT-ON DU VARIANT DELTA?

Ce variant, identifié en Inde pour la première fois, continue de se propager dans le monde, et a conduit plusieurs pays à remettre en place des restrictions sanitaires.

Le variant Delta représente « environ 20% des nouveaux diagnostics » de cas de Covid-19 en France, selon des déclarations du ministre de la Santé Olivier Véran ce mardi, alors que ce même chiffre était compris entre 9 et 10% la semaine dernière. Une augmentation qui peut inquiéter, d’autant qu’au Royaume-Uni, comme dans d’autres pays, la progression rapide de cette mutation a entraîné la remise en place de restrictions.

Alors que les mesures de freinage ont été progressivement levées en France ces dernières semaines, la circulation de Delta laisse également craindre une reprise de l’épidémie, et un rebond à l’automne.

D’où vient le variant Delta?

Nommé au départ « variant indien », il a « été détecté pour la première fois en Inde en octobre 2020 », explique Santé Publique France, et s’est progressivement, mais rapidement, propagé dans le monde.

Ce variant est divisé en trois sous-lignage: B.1.617.1, B.1.617.2, B.1.617.3. Cela signifie qu’il diffère légèrement en terme de mutations, et parmi ces trois versions, c’est la B.1.617.2 (aussi appelée 21A/478K) qui est de loin la plus représentée.

Où se trouve-t-il?

D’après le dernier point de l’OMS, le 22 juin, le variant Delta a été détecté dans au moins 85 pays dans le monde, sur tous les continents. Et il « continue d’être signalé dans de nouveaux pays dans toutes les régions de l’OMS, dont 11 au cours des deux dernières semaines », est-il précisé.

En France, plusieurs clusters où se trouvait le variant Delta ont été identifiés, notamment dans les Landes, où la situation est sous contrôle, selon le gouvernement. Ce variant « à l’heure actuelle a plutôt tendance à décliner y compris dans les Landes » a ainsi assuré ce mardi Olivier Véran sur France Info. Dans ce département, le gouvernement a mené « un plan d’action très fort, de contact tracing (recherche des cas contacts, ndlr), de vaccination massive et le taux d’incidence a baissé de 10% en quelques jours ». Des cas ont également été détectés en Haute-Savoie, à Strasbourg (Bas-Rhin), mais aussi aux Antilles ou encore à La Réunion.

Est-il plus contagieux?

D’après des données britanniques, le Delta est environ 60% plus contagieux que le variant Alpha (ex-variant anglais). C’est notamment cette particularité qui l’a conduit à remplacer outre-Manche le variant Alpha parmi les contaminations. Une mutation de ce variant a été identifiée dernièrement, et est surnommée Delta Plus. Elle concerne pour l’instant très peu de cas, mais ce virus serait encore plus contagieux, selon un communiqué des autorités sanitaires indiennes la semaine dernière. Or, même si ce variant ne s’avérait pas plus dangereux, le simple fait que ce virus circule beaucoup plus, touchant ainsi une plus grande partie de la population, entraîne mécaniquement plus d’hospitalisations potentielles.

Est-il plus dangereux?

Il est encore difficile de répondre à cette question, notamment par manque de données. Le lignage B.1.617.2 est classé dans la catégorie des VOC – Variants Of Concern – par l’OMS, soit des mutations à surveiller de près car elles peuvent représenter un danger pour la santé publique.

 

« Des preuves préliminaires en provenance d’Angleterre et d’Écosse suggèrent que les personnes infectées par le Delta sont environ deux fois plus susceptibles de se retrouver à l’hôpital que celles infectées par Alpha », explique la revue scientifique Nature. Mais ces données encore récentes sont à consolider.

Quant au Delta Plus, il serait plus virulent selon les autorités indiennes, mais « pour le moment, ce variant ne semble pas être courant, et ne représente actuellement qu’une petite fraction des séquences Delta », déclarait la semaine dernière l’OMS à Reuters, rappelant toutefois que le variant Delta « et les autres VOC présentent un risque plus élevé pour la santé publique car il ont démontré une augmentation de la transmission » du virus.

Les vaccins sont-ils efficaces?

Face à ce variant, l’efficacité des vaccins est questionnée. Selon les données actuelles, les vaccins AstraZeneca et Pfizer sont moins efficaces face à l’infection, par rapport au variant Alpha, mais restent très efficaces contre les formes symptomatiques.

Une étude des autorités sanitaires britanniques mi-juin explique ainsi que le Pfizer est efficace à 96% contre les hospitalisations après deux doses, et à 92% pour le AstraZeneca, également après deux doses. La protection est en revanche moindre (environ 30%) après une seule dose. En ce sens, il est important d’avoir reçu les deux injections pour être protégé de formes symptomatiques graves. Peu d’informations sont pour le moment disponibles concernant les produits Moderna et Janssen.

Que faire pour lutter contre sa propagation?

Les gestes barrières actuels restent utiles pour se protéger de ce variant, ainsi que le dépistage. Selon des projections de l’Institut Pasteur pour l’automne, des tests hebdomadaires réalisés sur au moins 50% de la population non vaccinée de plus de 12 ans « pourraient réduire le pic d’hospitalisations de 27% » avec des autotests, et de 32% « si le test est effectué par un professionnel ».

Dans les Landes, des milliers d’autotests ont ainsi été distribués, et des dépistages ciblés organisés, pour contrôler la circulation de ce variant.

La solution la plus efficace connue actuellement reste la vaccination. Au Royaume-Uni, sur plus de 60.000 cas du variant Delta détectés, seulement 4000 personnes (6,7%) présentaient un schéma vaccinal complet, 35.000 n’étaient pas vaccinées. L’Institut Pasteur rappelle également le paramètre important de la vaccination dans la situation sanitaire actuelle: « Les personnes non-vaccinées contribuent de façon disproportionnée à la transmission: une personne non-vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée ».

Alors que la campagne vaccinale tourne au ralenti ces derniers jours, Olivier Véran a rappelé que ceux « ne sont pas vaccinés, sont particulièrement exposés face à un variant particulièrement contagieux », et a encouragé la population à se faire vacciner.

Salomé Vincendon.

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