Netanyahu fixe la date de l’opération à Rafah
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a lancé un ultimatum menaçant de quitter le gouvernement si l’armée n’intervient pas militairement dans la ville de Rafah pour y éliminer les derniers bastions du Hamas.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu semble déterminé à mener cette offensive terrestre, affirmant qu’une date a été fixée pour une opération à Rafah visant à « détruire les bataillons terroristes restants ». Cependant, les États-Unis s’opposent farouchement à ce projet, craignant qu’il ne provoque une catastrophe humanitaire dans cette région où se concentrent désormais plus d’1,3 million de civils palestiniens ayant fui les combats au nord de la bande de Gaza.
Le conseiller américain pour la sécurité nationale, John Kirby, a réitéré la position de Washington : « Nous avons toujours clairement indiqué que nous ne soutenions pas une opération terrestre majeure à Rafah. » Il a assuré qu’Israël avait promis de ne pas lancer d’offensive tant que des discussions n’auraient pas eu lieu sur des « alternatives viables ».
Une délégation israélienne doit se rendre prochainement à Washington pour des pourparlers avec l’administration Biden sur ce dossier brûlant. Le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a mis en garde contre les conséquences dévastatrices d’une telle opération pour les civils palestiniens. « Nous pensons qu’une invasion militaire à grande échelle de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste et nuirait en fin de compte à la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré.
Bien qu’Israël ait pris des mesures initiales pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, Washington juge ces efforts insuffisants et appelle à des actions plus soutenues pour protéger les populations civiles.
Dans ce contexte tendu, le président américain Joe Biden a prévenu Benjamin Netanyahu que la politique américaine à l’égard de Gaza pourrait évoluer si Israël ne garantissait pas un approvisionnement humanitaire adéquat et la protection des civils palestiniens.
Galant réfute Netanyahu : « La date de l’opération à Rafah n’a pas été fixée »
Les propos de Benjamin Netanyahu, concernant une date d’intervention, ont été relayés dans les médias internationaux ont poussé le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à demander des éclaircissements à son homologue israélien Yoav Galant.
Cependant, ce dernier a démenti les dires de M. Netanyahu, assurant à M. Austin que le calendrier d’une potentielle invasion de Rafah restait à définir. Selon le correspondant Itamar Eichner, M. Galant a indiqué à son interlocuteur américain que d’autres actions devaient préalablement être menées par Tsahal, l’armée israélienne.
La veille, le ministre de la Défense avait souligné que la pression militaire récente exercée sur le Hamas, mouvement palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza, avait déjà porté ses fruits. Elle aurait selon lui créé un « environnement favorable » à des négociations pour la libération d’otages israéliens détenus par les palestiniens.
Aujourd’hui, le cabinet restreint israélien pour les affaires sécuritaires et militaires doit se réunir en séance extraordinaire. Il devra définir la marche à suivre, au moment où les tensions persistent à Gaza après plusieurs jours d’hostilités ponctuées de raids aériens et de tirs de roquettes.
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