Netanyahu caricaturé en vampire dans un journal canadien : « Chaque juif en comprend le sens »

La Presse francophone publie une caricature de Netanyahu avec de longues griffes, des oreilles pointues et portant un long manteau noir – des images qui rappellent le comte Orlok, un vampire du film muet de 1922, Nosferatu ; Le journal s’est excusé, mais certains membres du gouvernement n’ont pas compris pourquoi

Le journal La Presse a retiré une caricature représentant le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou sous les traits du vampire Nosferatu, après avoir essuyé des critiques sur le fait que l’image reprenait un symbole antisémite de la Deuxième Guerre mondiale.

La caricature publiée en ligne mercredi matin représente M. Nétanyahou avec des oreilles pointues et de longs doigts pointus, évoquant une séquence du film muet de 1922, Nosferatu le vampire, dans laquelle le comte Orlok se cache sur un bateau à la poursuite de sa proie humaine.

Dans la caricature, Netanyahu se tient debout sur un bateau au-dessus d’une inscription qui dit « Nosfenyahou en route vers Rafah ». Des hommes politiques, dont le Premier ministre canadien Justin Trudeau et des dirigeants juifs, ont critiqué le dessin, le qualifiant d’antisémite et de rappelant la propagande nazie contre les Juifs.
Serge Chapleau, le caricaturiste qui l’a dessiné, a rejeté les critiques dans une entrevue avec CBC, affirmant qu’il ne croyait pas qu’elles étaient antisémites. Néanmoins, en fin de matinée, la caricature n’apparaissait plus sur le site Internet de La Presse et le journal présentait des excuses.

Le texte superposé au dessin identifiait la caricature comme étant Nosfenyahou, en route vers Rafah, dans la bande de Gaza.

Plusieurs commentateurs et politiciens ont dénoncé l’image comme une expression de propos antisémites, certains notant les échos du film allemand dans la propagande nazie et ses liens avec les représentations historiques du peuple juif comme formé de vampires.

L’éditorialiste en chef de La Presse, Stéphanie Grammond, a présenté ses excuses au nom du journal dans un texte publié en ligne mercredi après-midi. Elle a assuré que le média n’a jamais […] eu l’intention de véhiculer des propos antisémites ou des stéréotypes nuisibles.

Au contraire, La Presse a déjà dénoncé haut et fort la déplorable montée de l’antisémitisme depuis le début de la guerre, au Québec comme ailleurs dans le monde. Nous réitérons aujourd’hui l’importance de combattre la haine contre le peuple juif, a-t-elle écrit.

Mme Grammond a également indiqué que le dessin se voulait une critique de la politique de M. Nétanyahou. Il visait le gouvernement israélien, pas le peuple juif.

Dénonciations à Ottawa et à Québec

À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau s’est dit heureux de voir des excuses du média et le retrait du dessin du caricaturiste Serge Chapleau, même s’il n’aurait jamais dû être publié.

Le contenu et les allusions antisémites sont toujours inacceptables. C’est reprendre des allusions qui datent de bien des décennies, de façon absolument inacceptable, a-t-il dit aux journalistes mercredi.

Le lieutenant politique du Parti conservateur du Canada pour le Québec, Pierre Paul-Hus, a également affirmé que le média d’information aurait dû éviter de publier l’image.

C’est carrément antisémite. Ça n’a pas sa place dans un journal comme La Presse, a-t-il commenté en mêlée de presse, à la suite du retrait de la caricature, appelant la ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, à condamner l’image.

Plus tôt, Mme St-Onge avait dit qu’elle ne se prononcerait pas sur le fond, en expliquant respecter l’indépendance des médias et des caricaturistes. Elle avait toutefois ajouté que ce genre de caricature allait soulever la critique en raison des impacts sur les communautés de la situation au Moyen-Orient.

Évidemment, vu la situation au Moyen-Orient, alors que c’est extrêmement tendu et que les communautés partout ressentent ce conflit-là d’une façon très personnelle et très vive, c’est sûr que ce genre de caricature va soulever la critique, et je crois que c’est sain de critiquer les médias, c’est sain de critiquer les politiciens, mais il faut avoir des conversations qui sont respectueuses et qui placent la compassion et le respect des communautés à l’avant-plan, a-t-elle déclaré en mêlée de presse.

La ministre St-Onge soulagée

Plus tard sur X, la ministre s’est dite soulagée par le retrait de l’image et les excuses. C’était la bonne chose à faire. Il n’y a pas de place pour l’antisémitisme au Canada, a-t-elle mentionné.

À Québec, le ministre responsable de la Lutte contre le racisme, Christopher Skeete, a aussi déploré la publication de la caricature.

Je salue le fait que ça a été retiré, mais je vous dirais que c’était de mauvais goût. C’était blessant. Puis j’espère que La Presse va en tirer des leçons, a déclaré l’élu caquiste aux journalistes à l’Assemblée nationale.

Dans une déclaration sur la plateforme X, l’ambassade d’Israël au Canada a déclaré honte à [La Presse] pour avoir publié cette ignoble caricature.

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a commenté sur X que des dessins comme celui publié par La Presse contribuent à une normalisation de l’antisémitisme.

JForum.fr avec ici.radio-canada.ca et ynet

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Damran

C’est toujours la même rengaine :
Des torchonistes balancent des saloperies antijuives dans leur torchons, et s’il y a des réactions, ils les retirent de suite, et dans le meilleur des cas, ils s’excusent.
Sauf que le mal est fait et que certains esprits ont été marqués par ces ignominies.
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose….