Est-ce une mauvaise passe ou la fin d’une époque ? Le dynamisme démographique exceptionnel qui a caractérisé la France jusqu’au tournant des années 2010 semble avoir vécu.

Les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) mardi 16 janvier dépeignent un tableau plus sombre.

Si la population continue d’augmenter, pour s’établir à 67,2 millions de personnes, elle le fait à un rythme moins soutenu que les années précédentes (+ 0,3 %, contre + 0,5 % entre 2008 et 2013, + 0,4 % entre 2014 et 2016).

Le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès est « historiquement bas » à + 164 000 personnes, au niveau le plus faible constaté depuis l’après-guerre (hors Mayotte).

Deux facteurs expliquent cette évolution : une baisse de la natalité et une hausse de la mortalité. Si les deux sujets sont politiquement sensibles, le nombre de naissances enregistré chaque année l’est particulièrement, une forte natalité étant interprétée comme un signe de bonne santé actuelle et future pour un pays. Or, la tendance à la baisse amorcée en 2015 se confirme.

Le nombre de naissances est en baisse pour la troisième année consécutive. En 2017, 767 000 bébés sont nés, soit 17 000 de moins qu’en 2016, après des baisses d’ampleur comparable en 2016 et 2015. Cette évolution s’explique en partie par la diminution du nombre de femmes en âge de procréer, mais surtout par la baisse de la fécondité.

L’indicateur s’établit à 1,88 enfant par femme, contre 1,92 en 2016, et 2 en 2012. Il s’éloigne donc du seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme). Ce sont les femmes âgées de 25 à 34 ans en particulier qui ont moins d’enfants qu’auparavant.

Pour quelle raison ? « Il n’existe pas de modèle explicatif des variations de fécondité, observe Laurent Chalard, géographe de la population à l’université Paris-Sorbonne. Elles résultent de décisions personnelles et sont liées aux évolutions des mentalités. »

Les chercheurs sont donc partagés. « La crise économique de 2008 a provoqué une baisse de la fécondité dans la plupart des pays développés, analyse Gilles Pison, professeur de démographie au Muséum national d’histoire naturelle. En France, les politiques sociales et familiales ont retardé ses conséquences. » Dans cette hypothèse, la baisse serait temporaire. « Beaucoup va dépendre de l’évolution du chômage en France », poursuit M. Pison.

www.lemonde

 

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