Un rabbin marseillais est accusé d’avoir perçu sur son compte des centaines de milliers d’euros de dons, dont une partie a été versée à ses enfants. Il plaidera ce mercredi la relaxe, arguant «une mauvaise gestion financière».

Un second prévenu est appelé à la barre à ses côtés, Eliahu Attia, ancien trésorier de l’association. Il est soupçonné pour sa part d’avoir perçu indûment des fonds de la part de l’association entre janvier 2017 et décembre 2022. Le rabbin et l’ancien trésorier sont accusés d’avoir perçu des dons en provenance de l’association sans justificatif. Lors de leur enquête, les forces de l’ordre ont notamment découvert des virements suspects adressés aux enfants du rabbin pour un total de 26.780 euros. 

Pour la défense du rabbin, il y a une totale méprise dans la lecture de ce dossier. «Monsieur Taubenblatt est un rabbin populaire et important à Marseille, estime Me Olivier Rosato. Il incarne cette association et il y a donc eu une confusion. Les dons n’ont pas été orientés correctement mais ont été redistribués systématiquement aux nécessiteux. Il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. L’argent est passé sur son compte à lui mais il est ressorti de suite derrière. On n’a d’ailleurs pas retrouvé chez lui d’écran plasma ou de montres de luxe.» L’avocat entend plaider la relaxe, et rappelle d’ailleurs que son client a refusé une procédure de comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité.

«Je n’ai rien à me reprocher, abonde Emmanuel Taubenblatt. Je n’ai jamais pris un euro à titre personnel pour un enrichissement quelconque. Je suis un homme de Torah à l’écoute de sa communauté. Je reconnais pleinement, même si ça ne part pas d’une mauvaise intention, une mauvaise gestion financière. J’aurais dû distinguer les choses. En 2013, j’ai acheté un bien pour la communauté car les précédents locaux étaient en location. Il me manquait une partie de la somme. J’ai dû faire un crédit personnel pour cet apport. Il était convenu que le crédit soit payé par un tiers, mais ça n’a pas été fait. Je me suis retrouvé à payer le crédit, ce qui explique qu’il y a des montants qui arrivent de l’association sur mon compte personnel. »

Le rabbin évoque également une procédure de redressement judiciaire qui a compliqué les choses. «Je ne pouvais pas utiliser le compte de l’association, affirme-t-il. Le maintien de la structure devait passer par mon compte personnel.» Concernant les sommes versées à ses enfants, le rabbin affirme avoir dû leur emprunter de l’argent dans cette période financièrement compliquée pour l’association, nécessitant un remboursement qui apparaît sur leurs comptes. «Et ses enfants font des études rabbiniques, avance pour sa part Me Rosato. La tradition veut que le fils d’un rabbin succède à un rabbin, et la communauté finance le tout.» Le 22 janvier prochain, un autre rabbin marseillais, Jojo Oyahon, sera renvoyé devant le tribunal correctionnel pour des faits similaires concernant cette fois-ci une salle du culte dans le 6e arrondissement de Marseille.

AFP

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