Il est temps de dire la vérité : personne dans l’appareil de la Défense ne peut expliquer pourquoi une vague d’au moins sept attaques terroristes successives ont éclaté en différents endroits au cours du précédent week-end, tôt dimanche et lundi matin. Mais c’est encore un nouveau rappel que le calme récent en Judée-Samarie est simulé, sous lequel on entend le grésillement de la lave d’une jeune génération prête à perpétrer des actes sacrificiels.

Les dernières attaques dites de « loups solitaires » (isolées) ne sont que le sommet de l’iceberg. Elles ne sont pas encore la principale menace grandissante, qui a été détectée par le Shin Bet au cours de l’année passée : les cellules terroristes inspirées par l’Etat Islamique, principalement dans la zone de Jérusalem dans dans le nord de la Samarie. Des dizaines de jeunes gens qui ont été arrêtés par le Shin Bet cette année, ont projeté de mener des attaques telles que celles auxquelles on a assisté en Europe récemment, comme des tirs indiscriminés sur des centres de population, des attentats-suicide à la bombe et des attaques de véhicules-béliers comme celui au camion à Nice, en France.

Les années précédentes, ces jeunes gens cherchaient un chemin pour partir en Syrie. Récemment, la route vers la Syrie a été bloquée, et ils ont opté pour concevoir des plans d’actions menées à l’intérieur d’Israël. Ils sont bien plus fanatiques que les hommes mêmes du Hamas. Ils n’ont rien à faire de l’arrière-cour de la terreur dans les territoires ; Daesh veut nous atteindre parla porte principale.

 

Le terroriste isolé d’Hébron peut rapidement devenir -selon un scénario de détérioration conçu par Tsahal – le catalyseur d’une série d’explosions en chaîne (Photo: AFP)

 

Les événements du week-end n’ont pas de relation directe à Daesh, mais ils servent de sonnette d’alarme que nous devons pas prendre à la légère. L’un des scénarios raisonnables de l’éruption d’un conflit armé entre Israël et ses ennemis débute par une vague de violence dans la Bande cisjordanienne de Judée-Samarie ou à Jérusalem, qui se répand dans la Bande de Gaza et crée un conflit militaire avec la Bande de Gaza, en allumant également le front libanais. Quand le chef du Commandement intérieur parle d’environ 2.300 roquettes pouvant frapper Israël le même jour, ce même « loup solitaire » agissant à Hébron peut vite devenir – selon le scénario de la pire détérioration envisagée par Tsahal- le catalyseur d’une réaction en chaîne et le déclencheur d’une suite d’explosions.

La vague d’attaques de loups solitaires – qui a commencé le 1er octobre 2015 – a commencé à fléchir en avril. Un total de 2563 attaques ont été enregistrées en 2015 et 1.030 ont été enregistrées pour 2016 à la mi-septembre – d’environ 500 attaques en octobre 2015 pour environ 80 attaques en août dernier.

Le Shin Bet et Tsahal semble avoir trouvé la formule. Le développement significatif dans la capacité d’infiltrer les réseaux sociaux a conduit à des réalisations sans précédent : Le Shin Bet a réussi à détecter et stopper environ 70% des potentiels terroristes en loups solitaires, qui se signalent eux-mêmes par des messages et des chats. L’armée a aussi changé de technique pour localiser ces terroristes sur les routes et autour des barrages routiers, permettant ainsi aux soldats de faire une distinction claire entre un terroriste et un citoyen innocent.

Et ainsi, 373 attaques ont été déjouées durant la première moitié de 2016, y compris 160 attaques au couteau, comparées à 342 déjouées durant l’année 2015. Le Shin Bet et le Commandement Central ont arrêté 60 Palestiniens par semaine et la plupart sont emmenés pour interrogatoire et mis en détention administrative.

Néanmoins, on reçoit à tout moment des alertes concernant 50 à 60 terroristes potentiels de type loup solitaire. Il y a environ 15 cellules locales qui courent autour de la Bande de Gaza, qui ont déjà mené ou sont sur le point de mener des attaques par fusillades sur les routes. Ces cellules, dont certaines sont basées sur des infrastructures du Hamas, disposent du potentiel pour de futures attaques dans les prochains jours et au cours des fêtes de Tichri en Israël.

La formule adoptée par Tsahal et le Shin Bet ne sera pas en mesure de faire fléchir la situation sur le terrain si les conditions diplomatiques-économiques-politiques et régionales  atteignent leur point d’ébullition. Quand l’Autorité Palestinienne accuse Israël d’assassiner les cinq terroristes, il s’agit clairement d’incitation susceptible de mettre le feu aux poudres sur le terrain. Le Hamas fait aussi un effort pour enflammer la situation, sur la toile de fond d’une campagne électorale palestinienne interne, dont l’annonce de la suspension peut aussi bien servir de détonateur.

L’incitation du côté palestinien est freinée, jusqu’à présent, par la décision israélienne de faire des distinctions et de ne pas porter atteinte à la population toute entière. A la suite des récentes séries d’attaques dans la zone d’Hébron, Tsahal a mené ses activités en n’appliquant que le niveau minimum de sanction et en évitant les sanctions « collectives ». On n’a imposé un couvre-feu que dans la ville de Bani Na’ïm, lieu de résidence des deux terroristes qui ont mené l’attaque récente au véhicule-bélier à Kiryat Arba. Les forces ont fouillé les maisons des autres terroristes dans l’objectif d’y mener des interrogatoires, mais le terrain n’a pas été « inondé » (de présence militaire), excepté par l’arrivée d’un bataillon supplémentaire pour des motifs de renforcement dans la zone d’ Hébron. 

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Alex Fishman

ynetnews.com

 

Adaptation : Marc Brzustowski

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