Le parti palestinien Fatah a dévoilé dimanche sa nouvelle direction après un vote qui a entériné la mise à l’écart des opposants au président Mahmoud Abbas et placé en position de force de possibles successeurs au leader vieillissant.

Parmi les 18 membres élus au Comité central, la plus haute instance du parti, deux hommes tirent leur épingle du jeu.

Marwan Barghouthi, emprisonné en Israël depuis 14 ans, a triomphé ce week-end à l’élection du Fatah et apparaît ainsi comme un successeur possible à Mahmoud Abbas. Derrière lui, Jibril Rajoub, le très actif patron du sport palestinien venu des services de sécurité, a également été reconduit avec des centaines de voix parmi les quelque 1.300 votants.

Barghouthi; un partisan de la lutte armée contre les Israéliens a pu vérifier dimanche à 57 ans sa forte popularité en étant réélu avec plus de 70% des voix exprimées au Comité central du parti palestinien réuni en congrès à Ramallah.

« Après 14 ans en prison, Marwan a plus d’influence que jamais », s’est récemment félicité son épouse Fedwa, elle aussi cadre dirigeant du Fatah.

« Il a réussi à faire échouer le plan israélien pour le faire taire et l’isoler de la rue et de la politique palestinienne », a-t-elle ajouté.

Il avait été propulsé sur le devant de la scène par la deuxième Intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005, dont il est considéré comme l’un des inspirateurs. Barghouti a été reconnu coupable de plusieurs actes terroristes meurtriers par un tribunal israélien, et purge actuellement cinq peines de prison à perpétuité.

Lors de son procès, Marwan Barghouti avait répondu à l’annonce de sa peine que l’Intifada se poursuivrait en faisant le « V » de la victoire.

Son portrait, poignets menottés mais ses doigts formant ce « V », s’étale aujourd’hui encore partout dans les Territoires.

Depuis son arrestation en 2002, M. Barghouthi a vu sa popularité monter en flèche, au point d’apparaître comme un successeur potentiel à Yasser Arafat avant même sa mort en 2004.

ABBAS MOMANI (AFP)

ABBAS MOMANI (AFP)
« Mahmoud Abbas, le 30 novembre 2016 à Ramallah »

Aujourd’hui, M. Abbas, 81 ans, est de plus en plus contesté. Selon un récent sondage, plus de deux tiers des Palestiniens veulent sa démission.

En cas de présidentielle opposant Abbas, Barghouthi et le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, Barghouthi l’emporterait avec 41% des voix, contre 33% pour l’islamiste et 21% pour le président actuel, poursuit le sondage du Palestinian Center for Policy and Survey Research (PSR).

Marwan Barghouthi est le seul, dit-on, qui puisse espérer mettre un terme à la division consacrée par la violente prise de pouvoir du Hamas à Gaza en 2007.

En 2005, il s’était porté candidat depuis sa prison à la présidentielle pour défier la « vieille garde » du Fatah, avant de renoncer et de soutenir M. Abbas.

Les électeurs ont également voté pour 80 membres du Conseil révolutionnaire, le « parlement » du parti, auxquels s’ajouteront 40 autres personnes qui doivent être prochainement nommées par la direction du Fatah.

A l’issue de ce Congrès, M. Abbas « a prouvé qu’il contrôle toujours à la fois le Fatah et l’Autorité palestinienne en termes financiers et organisationnels et qu’il peut les utiliser pour servir sa vision », affirme Wajih Abou Zarifa, professeur gazaoui de sciences politiques.

i24news

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