En fermant Al Jazeera Amérique, après avoir dépensé plus de 2milliards de $ à fonder cette filiale, le Qatar fait profil bas pour préserver son statut global

La décision du Qatar de « débrancher la prise » d’Al Jazeera Amérique est perçue comme une indication de l’approche plus « prudente » de son nouveau dirigeant, dans l’arène internationale.

L’Emir, le Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani a préféré fermer Al Jazeera Amérique, après avoir injecté 2 milliards de $ dans une chaîne américaine qui présentait des notes de frais abyssales depuis sa création. 

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Les analystes considèrent que Tamim fait profil bas pour le Qatar, alors que ce pays se retire de tout affrontement direct avec ses autres voisins du Golfe Arabe, à cause de la promotion des Islamistes à laquelle le Qatar s’est adonné, tout au long des Printemps Arabes des années 2011.

« Le Sheikh Tamim veut que le Qatar garde sa pertinence sur la scène internationale, mais il veut le faire sans gaspiller d’argent ni provoquer la colère de ses voisins … Il ne souhaite pas se laisser entraîner dans les conflits régionaux », a déclaré sous couvert d’anonymat un diplomate qatari.

« La nouvelle approche se veut moins bruyante, plus prudente ».

Alors qu’Al Jazeera a, à l’origine, dynamisé son influence dans le monde arabe, elle lui a aussi attiré beaucoup d’ennemis, remarquent les analystes.

« Plus Al Jazeera rencontrait le succès, plus les enjeux devenaient élevés », déclare William Youmans, professeur à l’Ecole des Affaires Publiques relatives aux Médias de l’Université George Washington.

« Le Qatar a commencé à payer le prix politique pour la diffusion de cette chaîne. Sa popularité lui a fait encourir de nouvelles pressions et des coûts financiers et politiques ».

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Avec sa richesse tirée de ses réserves de gaz naturel, le Qatar reste encore un faiseur de Rois au Moyen-Orient, mais le bon vieux temps de l’emploi d’Al Jazeera comme « mégaphone » de soutien à l’insurrection est sans doute dépassé.

On dit de Tamim, qui a pris la succession de son père, le Sheikh Hamad bin Khalifa al-Thani en 2013, qu’il préfère le voix du « soft power » (de la méthode en douceur), grâce au commerce et à l’investissement pour le Qatar, d’après des diplomates. 

« L’ère où on jetait l’argent par la fenêtre d’Al Jazeera se termine », déclare Hafez al-Mirazi, ancien chef du bureau de Washington d’Al Jazeera en Arabe, qui dirige le Centre Kamal Adham de Journalisme télévisuel et numérique à l’Université du Caire. 

« Al Jazeera a rempli ses missions : faire du Qatar une Maison de grande renommée, influencer la politique étrangère, jusqu’à un certain point, c’était une outil puissant en politiques étrangères, mais tout cela est fini à présent », dit-il, ajoutant que la chute actuelle des prix du pétrole a donné aux cercles dirigeants qataris une excuse pour mettre fin aux « extravagances d’Al Jazeera, qui a perdu sa crédibilité dans de nombreuses régions du monde arabe » [en partie depuis la chute de Mohamed Morsi en Egypte et la lutte engagée contre la chaîne par son successeur Abdel Fattah El Sissi].

 » Elle ne représente plus les deux aspects contradictoires du discours présent au Moyen-Orient », affirme Mirazi.

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http://www.worldtribune.com/by-closing-al-jazeera-america-after-spending-2-billion-qatar-lowers-global-profile/

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