Le monde arabe n’est plus aussi divisé et morcelé qu’il ne l’était les années précédentes. Au contraire, il évolue dans une direction positive de réconciliation et d’unité. Un seul État arabe émerge manifestement du consensus arabe renouvelé, avec son soutien aux Frères musulmans et le financement des organisations terroristes. C’est également le seul pays qui s’oppose à la normalisation et à la paix entre Israël et les Émirats arabes unis. En raison de son double jeu avec ses voisins et de son soutien aux Frères musulmans et à l’Iran, et en raison de sa subversion et de ses tentatives d’agiter et de se quereller contre les régimes arabes, les États du Golfe l’ont assiégée dans le cadre d’un programme visant à l’isoler politiquement et économiquement jusqu’à sa reddition. Mais ce siège l’a fait tomber dans les bras contraignants des Iraniens, et plus tard des Turcs également.

Il s’agit bien sûr du Qatar, qui est non seulement devenu un objet de dégoût aux yeux des Arabes, mais aussi le principal perdant de la normalisation des relations entre Israël et les Emirats. Tous les États du Golfe s’aligneront tôt ou tard sur cette décision, que ce soit par le soutien public ou par un accord tacite. Le seul qui s’oppose fermement à une paix réelle entre Israël et les Arabes dans le Golfe n’est autre que le Qatar, qui ne cesse de répandre son poison contre l’accord et la réconciliation, principalement à travers son réseau Al-Jazeera.

Al-Jazeera a depuis longtemps cessé de diffuser des informations ou d’être un organisme objectif qui présente un miroir de la réalité. Il existe de nombreux exemples de cet usage des médias, mais le manque de couverture des manifestations occasionnelles en Iran ou les louanges de ceux qui ont assassiné des centaines de milliers d’Arabes comme Qassem Suleimani, prouvent sans équivoque que le Qatar a perdu son identité arabe et s’est assimilé au monde iranien. Il est étonnant que la version anglaise du réseau ne corresponde pas à la version arabe. Face à l’Occident, le réseau tente de présenter un visage libéral, mais en arabe, il diffuse vigoureusement une incitation sauvage contre Israël et contre l’accord en cours de formation avec les Émirats.

Al-Jazeera a toujours diffusé des incitations sévères contre l’État d’Israël et encouragé la lutte palestinienne. Chaque semaine, des enquêtes sont diffusées qui présentent la partie palestinienne comme victime d’un régime pervers impitoyable. Le fait que la plupart des travailleurs du réseau Al-Jazeera, y compris un nombre important de radiodiffuseurs, soient d’origine palestinienne, donne une forte impulsion à cette incitation anti-israélienne.

Il convient de mentionner que le Qatar a, en fait, été le premier à ouvrir ses portes aux hauts responsables israéliens. Nous nous souvenons tous de la visite de Shimon Peres et de l’ouverture précoce de la mission israélienne déjà en 1996. Qu’est-ce qui a provoqué ce changement?

Depuis le remplacement du père l’Emir Hamad bin Khalifa Altani, qui a transféré le pouvoir à son fils, l’actuel émir, Tamim Ben Hamad Altani, quatrième fils, en juin 2013, les relations avec Israël sont devenues secrètes, les contacts entre les deux pays étant justifiés comme une aide aux négociations entre le Hamas et Israël, en raison de la dépendance du Qatar vis-à-vis de l’Iran et de la Turquie après le siège des autres royaumes sunnites.

Le réchauffement des relations avec le Golfe est une réalisation importante pour Israël et ces pays. Le rapprochement, qui se traduit par des aspects politiques, culturels et économiques, indique que les États du Golfe sont intéressés par la paix et l’alignement sur la politique de Trump envers l’Iran et en relation avec la question palestinienne (remise aux Calandres grecques, ou à l’issue d’un processus d’alignement économico-sécuritaire). Les relations avec l’État d’Israël dissuadent les Iraniens, de sorte que le Qatar et le réseau Al-Jazeera ne doivent pas être autorisés à créer des brouilles entre nous et ses voisins du Golfe.

 Le Dr Eddie Cohen est orientaliste et chercheur senior au Centre de SA, Université Bar-Ilan