La Turquie entraîne des milices anti-kurdes lourdement armées ©

BEYROUTH – La Turquie entraîne des djihadistes au maniement d’armes lourdes, près du canton kurde autonome de facto d’Afrin, selon un organe de presse proche des Unités de Protection du Peuple kurde (YPG).

Hawar News (ANHA) a révélé lundi qu’on a assisté  » à des mouvements armés sans précédents », le long du côté turc de la frontière, sur une bande de territoire allant du nord-ouest éloigné, depuis Maydan Akbis jusqu’à Qara Baba.

« L’armée et les renseignements turcs entraînent, ces derniers jours, des groupes armés à l’identité inconnue à l’usage d’armes lourdes, comme des tanks et de l’artillerie… [de l’autre côté de la frontière] à Qara Baba », affirme ce site d’information.

Hawar News, qui tient une ligne éditoriale très critique envers la Turquie, a de plus prétendu que l’Organisation des Services de Renseignements Nationaux turcs (le MIT) supervise l’entraînement de ces groupes mystérieux, qui ont tiré des projectiles vers la zone de Tepe Koroglu, à l’intérieur du territoire turc, mais juste à l’ouest du canton d’Afrin. 

Pendant ce temps, des sources ont confié à ce site que les renseignements turcs ont formé deux groupes d’attaque -chacun composé de 15 combattants – dans les villages de Kazikli et Deliosman, à la frontière, qui se situent juste à la limite du canton d’Afrin avec la Turquie.

« Ces mouvements coïncident avec les vols de reconnaissance menés par les avions turcs le long de la frontière du canton d’Afrin », rapporte le correspondant d’ANHA. 

Ce reportage n’entre pas plus dans les détails sur l’identité éventuelle des miliciens qui subissent cet entraînement.

Ankara a des liens étroits avec les groupes rebelles djihadistes d’identité ethnique Turkmène, dans le nord de la Syrie, et a fourni, par le passé un entraînement de forces spéciales à ces brigades qui appartiennent à l’Armée Syrienne Libre et qui ont pris part aux opérations à Alep, Idlib et Latakiah.

Les YPG ont continué de progressé vers l’Est à partir du canton d’Afrin, dans un couloir d’un territoire à l’origine tenu par les rebelles, au nord d’Alep, à la suite de l’offensive du régime au début février qui a provoqué la colère d’Ankara, provoquant des tirs d’artillerie de la part de la Turquie contre les troupes kurdes qui se sont emparées de la base aérienne de Mennegh et qui se sont positionnés à présent à l’extérieur des villes stratégiques d’Aazaz et de Marea.

Ankara considère les YPG – quyi ont des liens historiques avec le PKK en Turquie – comme une « organisation terroriste » et les dirigeants ont juré, de façon répétée qu’ils ne toléreront pas aux forces kurdes de Rojava en Syrie de poursuivre leur expansion le long de la frontière turque.

Albin Szakola (@AlbinSzakola). Amin Nasr a traduit les sources en arabe.