Les fêtes du mois de Tishri 5784

La vocation universelle de Rosh Hachana

Notre Tradition enseigne que la création du Monde a commencé en Eloul, le 25, et que l’homme a été créé le 6ème jour le 1er Tishri à la veille du premier shabbat de l’Univers.

Aussi, Rosh HaShana n’est-il pas le « NOUVEL AN JUIF » mais il est en réalité LE JOUR DE L’AN UNIVERSEL, car il est la date anniversaire des premiers pas de l’homme et de la femme sur cette bonne vieille Terre offerte par notre Créateur.
L’enseignement ésotérique de la Torah nous a inculqué le fait que, si pour décompter les fêtes ou convocations saintes, on prendra le 1er nissan comme point de départ ainsi que pour compter les années de règne des souverain. Cependant, le 1er nissan n’est pas une fête chômée, alors que le 1er tishri est une fête chômée de DEUX jours! Et, cette date est une fête qui marque le jour du JUGEMENT des hommes mais de l’HUMANITE toute ENTIERE, de l’UNIVERS tout entier ! TOUT, absolument tout, est jugé en ce jour-là pour d’éventuels écarts de conduite qu’il s’agisse, de créatures humaines ou animales, qu’il s’agisse des planètes ou des étoiles, des océans ou des vents…….
Pourtant, l’humanité ne s’émeut pas pour autant….

Pourquoi appelle-t-on cette festivité comme Tête (rosh) de l’année (hashana)

Sans doute parce que la Tête est la partie principale de chaque être. Cette partie qui, chez un roi, va porter la couronne (keter). C’est aussi le nom de la première des sphères cabalistiques de l’Arbre de Vie (Etz HaHayim). Pour chaque peuple, le Jour de l’An, est l’occasion de boire et de chanter, de s’offrir des cadeaux et autres formes de festoyer. Pour les Juifs, il est question de faire le point sur l’année qui vient de s’écouler, de prendre de nouvelles résolutions, bien sûr: pour nous aussi, bien entendu, il est question de bien manger, de boire (raisonnablement) de s’offrir des présents, mais aussi de prier pour nous amender, et remercier le Créateur de Ses bienfaits.
La couronne qui ceint nos têtes en ces jours redoutables ressemble en quelque sorte à celle qui orne la grenade (rimon). Couronne sur laquelle se trouvent six pointes pour illustrer le fait qu’au long de Tishri, nous allons tenter de gagner notre pardon en faisant prédominer le spirituel sur le matériel. Keter, Bina et Hokhma sur le plan matériel mais aussi et surtout spirituel.
Car le spirituel est le « moah » indissociable du « sekhel » et de la « bina » ces deux derniers (l’esprit et l’intelligence) siégeant dans le cerveau. Et, le cerveau est indissociable du cœur (lev) et du foie (kaved) ces trois initiales se rejoignant dans le mot « mélekh » = Roi en effet, rien ne peut se réaliser sans moah ou esprit, sans lev (cœur ou siège de l’affection/amour) et sans foie (kaved) c’est-à-dire sans réflexion (mahshava ou koved rosh).

Se pose la question des DEUX JOURS de Rosh HaShana : toutes les fêtes dites de pèlerinage : Pessah Shavouoth et Soucoth (et shemini Atseret), sont des fêtes qui, à l’extérieur d’Israël se doublent d’un jour de galouth mais pas ni pour Rosh HaShana ni pour Kippour.

De plus, lorsque se dévoilera le Mashiah, certaines fêtes cesseront d’exister, d’autres seront toujours observées, donc certaines se transformeront en joie, mais Rosh HaShana sera toujours célébrée deux jours durant.
Ainsi, de par le nom de Rosh HaShana nous avons la sephira de KETER, et, pour la deuxième solennité de Tishri qui est Yom kippour, nous atteindrons la sephira de Hokhma. Les autres fêtes prendront la « couleur » des autres sephiroth.
L’être humain devra durant les deux jours de Rosh HaShana, consacrer du temps aux tefiloth (prières), au repentir et aux nouvelles résolutions concernant notre comportement, notre prochaine approche de la Torah, nos prochains dons de tsedaka, notre nouvelle façon d’agir auprès de notre prochain, nous allons enrichir notre sagesse, et notre esprit.

Entre ce début d’année et Yom Kippour s’écoulent 10 jours. Le chiffre 10 et la lettre youd se correspondent. La première lettre du Tétragramme est le Youd. C’est donc tout ce cheminement intérieur, spirituel, qui va nous permettre d’accéder le dixième jour de Tishri à la Sainteté de ce jour exceptionnel de la demande du pardon. Ce jour unique qui est Youd est aussi l’allusion à la perfection c’est pourquoi notre conduite pendant Kippour sera de ressembler à des Anges de par le fait que nous nous abstenons de nourriture, mais aussi de par le fait que nous nous efforçons de nous habiller de blanc… et que nous nous efforcerons de ne prononcer que des paroles de Torah ou de tefilah et rien de profane,autant que faire se peut.
Nous qui ne sommes que des êtres de chair et de sang, des êtres qui, souvent, nous laissons nous dominer par nos penchants, saurons-nous et serons-nous assez vertueux pour sublimer nos instincts et annihiler nos besoins de nourriture, de boissons, nos envies de nous vêtir de vêtements autres que des vêtements simples, vêtements de deuil (dans certaines communautés les hommes revêtent des silices nommés sargueness ou kittel) au lieu de s’habiller d’un costume comme d’habitude, chausser des espadrilles ou des chaussures en plastique, voire en bois, ne pas se laver, ni satisfaire des relations intimes.
Il s’agit de ne pas se faire plaisir mais de se molester quelques heures durant, ne pas se sentir à son aise, mais au contraire, sentir une fois par an que nous faisons un petit sacrifice pour nous rapprocher d’HaShem le plus possible et Lui faire part ainsi de notre désarroi comme lorsque nous étions enfants et, conscients d’avoir mal fait quelque chose, nous nous efforcions de nous faire pardonner. Car nous ne sommes guère que de grands enfants.

La sanctification de Yom HaKipourim est dix fois plus grande que celle d’un shabbat habituel c’est un « Shabbat Shabbaton » Un shabbat de shabbat. Plus grand que shabbat.

Cependant, bien que désigné par Hag HaAssor (la fête du 10) l’accent est largement mis sur les mots « ahat bashana » (une fois l’an) car c’est lors de Yom Kippour que nous allons tous nous unir autour de cette notion d’Unicité d’HaShem, pour nous unir et pour proclamer notre fraternité : Un c’est EHAD אחד or ehad c’est à la fois « un » et la fraternité c’est אחדות à la fois être un et être ensemble (yahad) et former ensemble une collectivité d’individus frères entre eux. La fraternité se dit AHVA en hébreu car entre frères se doit d’exister à la fois le caractère d’être frères et d’être ensemble et d’éprouver de l’affection l’un pour l’autre.
Ainsi, ensemble, nous proclamons la vérité אמת et le mot EMETH est une notion d’ensemble où tous grands et petits, jeunes ou vieux, hommes femmes ou enfants nous formons un tout, tout en ayant des qualités différentes, des valeurs différentes et des aspects différents tout comme les lettres qui, toutes ensemble, forment un alphabet dont la première est un aleph, celle du milieu est un mem et la dernière est un tav, et figurent ensemble car toute la Torah est EMETH.

SOUCCOTH c’est la sephira de la Bina, l’intelligence. Cette qualité qui nous permet de construire tout, comme elle nous permet de construire.

Après les jours redoutables du repentir et du pardon, viennent les jours de la joie

Jewish Holidays 2024 for the Diaspora - Hebcal

De la fin de kippour, au premier jour de Souccoth s’écoulent 4 jours. Durant ces 4 jours, encore empreints de la solennité de Kippour, nous allons pouvoir nous préparer à parfaire notre soucca de manière à ce que nous puissions nous unir à la volonté d’HaShem. Et, réaliser la volonté d’HaShem et Lui rendre hommage en nous réjouissant lors de ces jours de festivités et en faisant l’effort d’unification du spirituel et du matériel lors de la cérémonie du Loulav.
Chacun de ces 4 jours s’identifie à chacune des lettres du Tétragramme avec les 4 espèces d’hommes les 4 espèces de végétaux toutes ensembles, dans la cosmogonie de l’Univers : ainsi le cédrat ou Ethrog dont la forme rappelle le cœur de l’homme symbolise l’homme qui étudie et fait de bonnes action tout comme l’arbre dont il provient qui fait des fruits au parfum agréable et à l’aspect agréable, le loulav (branche de palmier) qui symbolise la colonne vertébrale du corps humain et qui sans avoir de parfum agréable produit des fruits savoureux et qui ressemble alors à un homme dont le savoir en Torah est odoriférant, la myrthe (hadass) dont les feuilles ressemblent par leur forme aux yeux de l’homme et qui n’offre qu’un parfum agréable comme un homme qui fait de bonnes actions et les feuilles du saule (arava) dont la forme des feuilles n’est pas sans rappeler les lèvres qui s’agitent pour diffuser avec le vent des paroles inutiles sans aucune saveur. Ce bouquet savamment assemblé permettra au fidèle de participer à l’effort de l’ensemble des humains de réunir tous les êtres humains quelle que soit leur nature et quels que soient leurs mérites dans l’ensemble de l’Univers et de ses 6 directions : les quatre directions Nord, Sud, Est et Ouest mais encore Les sphères supérieures et les sphères inférieures tout au long des Hoshanoth (suppliques).

SHANA TOVA OU MEVOREKHET OU METOUKA 
  Bonne Année 5784 dans la JOIE, SANTE et PROSPÉRITÉ

JForum avec Caroline Elishéva REBOUH

https://youtu.be/bmpAd7VlHd0

 

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