La guerre civile en Syrie, qui dure depuis cinq ans, est confrontée à son moment le plus critique. Samedi 6 février, des forces combinées de l’armée syrienne, des troupes du Hezbollah et d’une milice chiite irakienne sous commandement d’officiers iraniens ont été lancées dans une offensive visant à encercler 35.000 rebelles dans Alep, la plus grande ville du pays. Alors qu’ils resserrent ce piège, 400.000 civils syrien se retrouvent également encerclés et contraints de subir les bombardements lourds de l’aviation russe et les tirs sauvages d’artillerie des forces terrestres qui bouclent la ville. Les routes d’approvisionnement des rebelles ont été interrompues jeudi et vendredi lorsque les forces syriennes et du Hezbollah se sont emparés du Couloir d’Azaz reliant Alep et toute la province d’Idlib au nord de la Syrie à la frontière turque.
Il semble surtout que les milices chiites encerclant Alep sont bien plus fidèles à l’Iran et au Hezbollah qu’au régime Assad lui-même. Un regain de souveraineté alaouite sur l’ensemble de la Syrie n’est pas à l’aube d’advenir, mais plutôt un pays découpé en sphères d’influence sous protectorat russe et sous domination irano-chiite, que ne sont pas prêtes d’accepter les quelques poches de résistance sunnite qui subsisteront.
Des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la ville assiégée se massent à Bab al-Salama, le dernier point de passage à la frontière turque à se refermer devant eux. C’est le plus vaste exode de réfugiés syriens depuis le début de la guerre civile.
Les rebelles subissant le siège sont douloureusement à court d’armement pour être en mesure de combattre cette offensive massive et combinée, soulignent les sources militaires de Debkafile. L’unique recours qui subsiste est de se rendre ou d’être écrasé, alors que les forces conquérantes frappent leurs positions et reprennent rue après rue.
Dès que les forces conjointes combattant pour l’armée d’Assad prendront Alep et le nord de la Syrie, l’opposition aura subi sa défaite la plus cuisante depuis le début de la guerre. La capacité des groupes rebelles à poursuivre les combats contre le régime seront gravement diminuées.
Leur situation aussi critique que désespérée – et le nouveau rebond de réfugiés syriens en nombre inimaginable – renvoie la conférence de Genève aux oubliettes avant même qu’elle ait été organisée en vue d’un « règlement du conflit » – et elle ne fait que provoquer des réactions parfois anachroniques des parrains des groupes rebelles.
A Riyad, le Général de Brigade Ahmed Asiri, conseiller du Ministre de la défense saoudien, Muhammed Bin Salman, a annoncé vendredi que l’Arabie Saoudite était prête à « participer à toute opération terrestre que lancerait la coalition internationale contre Daesh ». Cette offre a été interprétée comme une réponse voilée au SOS provenant du bastion rebelle d’Alep.
A Washington, les cercles du Département d’Etat, dans un point de presse aux médias américains, ont déclaré que le temps était venu d’établir une zone de sécurité et d’Exclusion Aérienne dans le nord de la Syrie. Ils ont affirmé : « Dès qu’une serait établie, nous pensons que la Russie n’osera pas défier les forces américaines et de l’OTAN bien plus puissante qu’elle, en particulier si elles opèrent directement depuis la Turquie ».
Le jour suivant, vendredi, Moscou a répliqué par une réponse des plus sèches : le Vice-Ministre russe de la Défense, Anatoly Antonov a déclaré : « Les systèmes de défense anti-aériens russes permettent la détection précoce des menaces contre les appareils russes volant en missions de combat au-dessus de la Syrie et fournissent des mesures adéquates pour assurer la sécurité en vol ».
C’était un rappel masqué de la présence des systèmes de missiles de défense anti-aérienne S-400 et S-300 que la Russie a installé sur ses bases aériennes en Syrie, à la suite des tirs de la force aérienne turque qui ont abattu un SU-24 russe en novembre.
Le Ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Moallem, l’a fait comprendre de façon encore plus brutale (à l’adresse des Saoudiens et des Turcs) : « Toute troupe étrangère pénétrant en Syrie retournera chez elle dans des cercueils en bois ».
Il a vivement conseillé aux groupes d’opposition combattant l’offensive du régime dans le secteur de déposer les armes, parce que, dit-il : « les avancées du gouvernement signalent que la guerre de cinq ans en Syrie est toute proche de se terminer ».
Samedi, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a exhorté la Russie à instaurer un cessez-le-feu en Syrie, en déclarant que sa campagne de bombardements tue des femmes et des enfants en très grand nombre et qu’elle ‘doit cesser le plus tôt possible ». Il s’adressait aux reporters à son retour d’un séjour en Europe : « La Russie m’a indiqué très directement qu’elle se prépare à mettre sur pied un cessez-le-feu », ajoutant que : « Les Iraniens ont confirmé à Londres, i l y a juste un jour et demi qu’ils soutiendraient un cessez-le-feu ».
Les sources militaires de Debkafile signalent qu’il n’y a pas l’ombre d’un cessez-le-feu à l’horizon, ni même d’un quelconque ralentissement de l’offensive irano-syrienne dirigée par les Russes contre Alep, voire tout le contraire.
DEBKAfile Reportage Spécial 6 Févrirer 2016, 5:59 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski
Qui souhaites allez affronter un Ours sur le ring ?
Ne vous pressez surtout pas,
il y aura assez pour tous le « monde »…
La Turquie, va-elle se laissé tenter la première ?!
Ensuite l’Arabie Saoudite…
Qui voudrai bien tester le système S400 ?!