Le drone mystérieux attaquant une milice irakienne pro-iranienne est un modificateur de jeu dans l’impasse américano-iranienne

Le conflit entre les Etats-Unis et l’Iran a pris une nouvelle tournure vendredi 19 juillet avec l’attaque anonyme d’un drone contre le camp de la 52ème brigade du groupe pro-Iranien Hashd Shaabi à Amerli, une ville de la province irakienne de Salahudin, au nord de Bagdad.

Jusque-là, les cibles de ce conflit mesuré et sans pertes étaient des objets, comme des navires pétroliers et des drones volant au-dessus du Golfe. L’attaque contre la milice chiite irakienne s’est jouée dans une catégorie tout-à-fait différente. Cette fois, de nombreuses victimes ont été signalées, parmi lesquelles des officiers et des combattants du Hashd Shaabi, ainsi que des officiers et des techniciens iraniens et libanais du Hezbollah.

Des membres de tribus sunnites locales ont affirmé que le camp servait de station de transit pour les missiles balistiques passés clandestinement d’Iran et apparemment destinés aux milices chiites irakiennes se battant en Syrie et au Hezbollah. D’autres locaux ont décrit le site ciblé comme une usine d’assemblage de composants de missile introduits clandestinement d’Iran, dans des camions frigorifiques pour le transport de denrées périssables.

L’attaque elle-même, sur une installation militaire située à 110 km au nord-est de Bagdad, porte les empreintes digitales d’armées professionnelles dotées de renseignements de bonne qualité. Ceci est indiqué par l’opération menées en deux étapes. Dans la première phase, un drone non identifié a détruit les bâtiments. Une demi-heure plus tard, un autre drone sans marqueurs d’appartenance, s’est assuré que les bâtiments étaient rasés, tout en liquidant les premiers intervenants se rendant sur les lieux de l’attaque.

Les sources militaires et de renseignement de DEBKAfile ont rapporté que des témoins locaux avaient filmé des vidéos deux jours plus tôt, montrant un avion identifié comme étant un avion de reconnaissance américain B 350 effectuant plusieurs passages au-dessus de la zone. Cet avion très secret a épaulé les forces spéciales américaines dans le cadre d’opérations antiterroristes, dans le monde entier. Sa présence auprès des forces américaines spéciales en Irak a été découverte lorsque l’un d’entre eux s’est écrasé en 2016.

Vendredi, les autorités américaines ont fermement démenti tout rôle des Etats-Unis dans l’attaque de la 52ème brigade du Hashd Shaabi. Cela s’est produit en même temps que le navire d’assaut amphibie du USS Boxer a abattu un drone iranien au-dessus du détroit d’Hormuz. Néanmoins, le soutien des services de renseignement américains à l’assaut ne peut être exclu ; ou même le transfert de renseignements à la partie responsable après la présentation du plan d’attaque à Washington.

Ce scénario pourrait faire peser les soupçons sur l’Arabie saoudite, qui a un compte à régler à cause du drone explosif arrivé d’Irak à la mi-mai et qui a endommagé une station de pompage essentielle sur son oléoduc Est-Ouest. Il est peu probable que Riyad et Washington acceptent que l’Iran ouvre un nouveau front irakien au nord, en plus des assauts venant du Yémen au sud.

Une autre théorie attribue l’attaque à Israël, qui a averti Téhéran que le déploiement en Irak de missiles balistiques, destinés à viser des cibles situées sur son sol, ne serait pas toléré.

Les connotations militaires de la frappe de drone sur la milice chiite irakienne vont plus loin que la saisie du navire britannique Stena Impero par les gardiens de la révolution, dans le golfe Persique. Dans ce dernier cas, il est hautement douteux que les États-Unis ou le Royaume-Uni, plongé dans une crise politique profonde, lancent une opération militaire en vue de sa libération, alors que la frappe révélait un conflit armé proprement dit, dont aucune des parties n’admet la responsabilité, alors qu’elle les mène aux limites de leur «guerre qui ne dit pas son nom».

20 juil. 2019 @ 20:52 frappe de drone en Irak , la 62ème brigade Hash Shaabi

Mystery drone attack on pro-Iran Iraqi militia was a gamechanger in the US-Iran standoff

 

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Jankel

ils vont s’effondrer comment.? les Mollahs?
Comme Hitler de sa perte réelle définitive de la Guerre fin 42; (enclenchée par ses délires contre les avis intelligents de Von Beck en 37!) jusqu’à Son suicide (même pas son exécution par ses Militaires les moins délirants!) en mai 1945?
On a le temps et d’en baver et de n’y pas survivre!
Foutaise de Diplomates, vraie merde dans des bas de soie!

Ephraïm

Comme dans des cas précédents , les américains et les anglais comptent sur Israël pour faire leur boulot !

Damran

S’agit-il d’une opération israélo-saoudienne ?
Comme l’indique le texte, ni la Grande Bretagne, ni les USA n’ont intérêt à commettre ce genre d’acte, au moment où les deux puissances sont en pleine crise avec l’Iran qui les balade à sa guise.
Il s’agirait d’une première exécutée par un duo capable de mettre la pression sur les mollahs en utilisant la force, tandis que les deux puissances ne veulent pas se laisser entraîner dans un conflit arme dans lequel l’Iran, avec sa politique venimeuse très performante, veut les entraîner.
Il est hallucinant de voir l’Iran commettre des actes de piraterie internationale en utilisant la force sans que personne ne s’y oppose, même Micron l’arrogant et Merkel la zombie n’ont rien dit.
Quant à l’UE, il ne faut pas s’attendre à ce que la très séduisante Mogherini dénonce ces actes….

Amouyal

La stratégie de Trump c est l étouffement, les mollahs vont s effondrer , donc tant que rien de grave ne se produit, il est plus malin de ne pas bouger, le boa serre le kiki et l oxygène va bientôt se faire rare