Les ouvrages de l’écrivain pragois détenus par son ami Max Brod sortent enfin de l’ombre. Lundi, un tribunal israélien a décidé qu’ils reviendraient à l’établissement national, mettant fin à une longue procédure judiciaire.

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Nouveau rebondissement dans l’affaire des manuscrits de Kafka que se disputent depuis des années la Bibliothèque nationale d’Israël et les filles de la secrétaire de Max Brod. Un tribunal israélien a décidé que les manuscrits de Franz Kafka devaient être remis à la Bibliothèque nationale d’Israël.

Pour comprendre l’histoire, il faut revenir aux années 1920. Franz Kafka avait demandé à son ami Max Brod de brûler tous ses écrits à sa mort, qui surviendra en 1924. Mais son vœu n’a pas été respecté par son exécuteur testamentaire. En 1939, quand Max Brod immigra en Palestine, fuyant les Allemands qui avaient envahi la Tchécoslovaquie, il emporta avec lui les manuscrits de Kafka. Lorsqu’il mourut lui-même en 1968, il les légua à sa fidèle secrétaire, Esther Hoffe, en lui demandant dans son testament de léguer ces archives, évaluées à plusieurs millions de dollars, à «l’Université hébraïque de Jérusalem ou à la bibliothèque municipale de Tel Aviv ou à une autre institution en Israël ou à l’étranger». Le dernier mot de cette disposition du testament explique que l’Allemagne se soit aussi mise sur les rangs pour obtenir une partie du leg.

Refilés de main en main

Quoi qu’il en soit, Ester Hoffe n’a pas non plus respecté le vœu de Max Brod. Elle a conservé les archives de Kafka. Certaines pièces étaient cachées chez elle à Tel Aviv ; d’autres placées dans des coffres bancaires en Israël et en Suisse. Elle avait même vendu aux Archives nationales allemandes le manuscrit original du Procès, que réclame maintenant la justice israélienne. Enfin, d’autres documents de l’héritage Brod ont été vendus à des collectionneurs privés.

L’histoire a pris un tour nouveau en 2007, à la mort d’Esther Hoffe qui légua l’ensemble des archives à ces deux filles. Depuis, instituts universitaires, archives nationales allemandes et israéliennes se disputent les précieux manuscrits avec les héritières de Mme Hoffe.

Au début du procès contre les filles d’Esther Hoffe, Eva Hoffe et Ruth Wiesler, l’État d’Israël avait réclamé tous les documents jugeant que c’était les dernières volontés de Max Brod. Les héritières défendaient de leur côté les dernières volontés de leur mère qui leur avait légué les archives. En 2012, la justice israélienne avait déjà tranché en faveur de la bibliothèque nationale et le tribunal de Tel Aviv avait rejeté l’appel des filles Hoffe.

Astrid De Larminat – Le Figaro.fr

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