Joseph Nassi 1524-1579: de Constantinople à Naxos (2)

Joseph à Constantinople

Il rejoignit sa tante à Constantinople où il retrouva son identité juive: il se fit circoncire et reprit son véritable nom, Joseph Nassi.

Réputé pour ses connaissances des affaires européennes, ses relations internationales, ses qualités de banquier, le sultan Soliman le Magnifique se l’attacha; comme il songeait à déclarer un jour ou l’autre la guerre. à l’Espagne, il s’adressait souvent à Joseph pour avoir des données certaines sur la situation politique et militaire de ce pays.

Il devint aussi l’homme de confiance de son fils et héritier Selim II qui lui attribua en 1566 le titre de Duc de Naxos.

Il soutint la révolte des Pays-Bas contre l’Espagne (1567).  Poussé par sa tante Gracia Nassi, il réussit à imposer le boycott commercial du port italien d’Ancône en représailles des persécutions subies par les juifs de cette cité.

Joseph Nassi, le protecteur des juifs

Comme sa tante il s’intéressa au sort des juifs, anciens conversos et chercha à mieux assurer leur sécurité.

Grâce à ses nombreuses actions de secours, des milliers de Juifs ont bénéficié d’une situation plus sûre, que leurs coreligionnaires des autres États européens leur enviaient.

Précurseur du sionisme politique, il envisagea le retour des juifs en Erets-Israël avec l’appui du sultan. Il obtint la concession, contre une redevance annuelle, de la ville de Tibériade, en ruines et de sa région.

Investissant une partie de sa fortune, il essaya d’y implanter la culture du ver à soie afin de développer une industrie textile.

Il exhorta les juifs, en particulier, ceux des Etats du pape, à faire leur alya dans la région de Tibériade où il reconstruit les remparts.

Mais le projet ne se réalisa pas vraiment: les bateaux ne peuvent quitter Venise; les implantations juives de Tibériade sont attaqués par les Arabes.

La mort de Selim II en 1574 lui fit perdre toute influence à la cour. Il fut néanmoins autorisé à conserver ses titres et ses revenus. En 1579 Joseph décéda.

Ainsi dans l’empire ottoman a vécu  un Juif, neveu de Gracia Nassi, aux multiples noms-Don Joseph Nassi fut le principal – qui, dans les contrées chrétiennes, aurait peut-être été brûlé et qui, sous la domination du Croissant, l’Empire de Constantinople,  arriva à une haute position pendant 20 ans. Il a su développer le judaïsme.

Par JForum

Sources
Marianne Picard, Juifs et Judaïsme de 1492 à 1789 Ed. Biblieurope 2004
Renée Berhneim, Histoire juive, de la renaissance à nos jours Ed. Klincksiek 1971

Lire notre article précédent sur JForum

Joseph Nassi: Lisbonne, Anvers et les cités italiennes (1)

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o.icaros

Histoire intéressante.
Vive les Turcs et leur tolérance!
Oui, bien sûr, chez les turcs il y a eu des juifs qui ont réussi.
Oui, bien sûr, chez les turcs… chez les turcs cela ne veut rien dire car avant l’empire ottoman, il n’y avait pas de turquie, voire même un embryon de turquie. Dans l’espace appelé « empire ottoman », les étrangers c’était les turcs qui venaient d’on ne sait où. Eux-mêmes le savaient-ils? Ce sont les seuls colonialistes qui ont réussi leur coup en restant sur les terres qu’ils ont usurpé à d’autres. On admire dans l’histoire coloniale des turcs ce qu’on vomit dans notre histoire.
Oui, bien sûr, « chez les turcs » des Grecs ont réussi à un niveau très haut mais pour combien d’autres qui faisait partie du cheptel des turcs.
Cela dit, si les turcs ont permis à quelques juifs et Grecs d’accéder à de hautes fonctions c’est peut-être parce qu’ils avaient besoin d’eux, de leur savoir, de leur science? Par exemple, les turcs n’avaient pas le droit d’apprendre des langues étrangères. Le sultan, pour pouvoir communiquer avec les royaumes européens, était obligé d’avoir recours à son troupeau de sujets de deuxième zone.