Gracia Nassi Mendès (3): de Lisbonne à Anvers (vidéo)
De Lisbonne à Constantinople en passant par Londres, Anvers et l’Italie, Dona Gracia Nassi, cette femme au destin exceptionnel sillonna l’Europe, pour échapper aux persécutions tout en gérant ses affaires et en aidant les communautés juives persécutées.
A cette époque, Anvers le plus grand port du nord de l’Europe, attirait les conversos de la péninsule ibérique.
Gracia partit à Anvers où se trouvait son beau-frère Diego qui dirigeait une branche de la banque des Mendez-Nassi.
Elle développa des relations suivies avec la plupart des cours d’Europe: celle de Charles Quint et celle de la régente des Pays-Bas.
Rois et princes empruntaient à cette banquière et utilisaient sans scrupules le chantage de l’Inquisition. La famille Mendès était connue aussi pour sa générosité et son sens de l’entraide.
Diego fut en butte à la jalousie et l’hostilité des non-juifs. On le soupçonna d’être converso, il fut inculpé, mis en prison, relâché après que Gracia eut versé de fortes rançons.
En 1542, Diego mourut, Gracia se retrouva ainsi à la tête d’une des plus grandes fortunes d’Europe.
Sa fille était convoitée par toutes les têtes couronnées d’Europe, mais Gracia refusa toutes les offres ; elle ne voulait pas de mariage mixte !
Mais même là, l’Inquisition ne tarda pas à les rejoindre. Si bien que, eux qui avaient fui leur pays pour recouvrer leur liberté perdue, se virent contraints de redoubler de précautions afin de paraître encore plus chrétiens qu’en Espagne même et au Portugal.
L’Empereur Charles V, soupçonnant que quelque chose se tramait, décida de saisir la fortune de la Noble Dame.
Mais celle-ci, le gagnant de vitesse, réussit à quitter Anvers en 1549 avec sa fille, sa sœur devenue veuve, et sa nièce.
Elle emporta avec elle le plus clair de ses biens. A suivre….
Mémorial Dona Gracia, Tiberiade (Wikipedia)
Adaptation par JForum
Sources principales: Marianne Picard Juifs et Judaïsme de 1492 à 1789 (tome 3) Biblieurope 2004 |
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