Le directeur de l’autorité antitrust israélienne a démissionné en raison du refus du gouvernement de Benjamin Netanyahu de casser un monopole sur le marché du gaz extrait en Méditerranée, selon le texte d’une lettre rendue publique lundi.

David Gilo a envoyé une lettre de démission au ministre de l’Economie Arye Deri dans laquelle il exprime son opposition au refus du gouvernement de remettre en cause la position dominante du géant américain Noble Energy et de son partenaire israélien, le groupe Delek, pour l’exploitation de deux importants gisements gaziers appelés Leviathan et Tamar.  Son départ, effectif en août, a aussitôt provoqué une très forte hausse sur le titre de Delek qui a bondi de 3% lundi en cours de séance à la bourse de Tel-Aviv.

En préservant la mainmise de Noble Energy et de Delek sur le marché du gaz naturel israélien, le gouvernement « porte atteinte à la concurrence, ainsi qu’au pouvoir de l’autorité » antitrust, dit M. Gilo.
Au début de l’année, il s’était déjà élevé contre le fait que les deux groupes contrôlent la quasi-totalité des réserves de gaz.

Le Premier ministre a dit que M. Gilo était le seul à s’être opposé au dispositif en place. « Ce dispositif accroît la concurrence, assure l’extraction du gaz (…) attire les investisseurs (…) et promeut des intérêts nationaux importants en assurant la fourniture de gaz à plusieurs pays de la région », a indiqué M. Netanyahu dans un communiqué.

Noble Energy a passé une série d’accords préliminaires avec la Jordanie, l’Autorité palestinienne et l’Egypte pour la fourniture de gaz israélien. L’ampleur des gisements sous-marins découverts ces dernières années au large des côtes israéliennes assureront à l’Etat hébreu une indépendance énergétique pendant plusieurs décennies et lui permettront d’exporter son gaz, selon les analystes du secteur.

Leviathan a une capacité estimée à 535 milliards de mètres cubes, ce qui en fait le plus grand gisement de gaz découvert dans le monde depuis dix ans. La production devait débuter en 2017, tandis qu’elle a déjà été lancée à Tamar, qui dispose d’une capacité de production estimée à 250 milliards de mètres cubes.

Noble Energy et Delek ont mené campagne pour expliquer qu’une remise en cause des contrats passés risquait de provoquer de très sérieux retards, voire un gel des investissements nécessaires à la production et la mise sur le marché du gaz extrait de Leviathan et Tamar, ce qui ne manquerait pas d’affecter le paiement de royalties au Trésor israélien. Ils se sont également opposés ces derniers mois à une proposition de compromis présentée par l’autorité antitrust et plusieurs ministres. Aux termes de ce compromis, Delek aurait cédé ses droits sur Tamar ainsi que sur Karish et Tanin, deux gisements de moindre importance, tandis que Noble Energy aurait renoncé à une partie de ses droits sur ces champs, tout en acceptant de limiter ses livraisons de gaz pour le marché israélien.

Selon les médias israéliens, l’ambassade des Etats-Unis en Israël est intervenue auprès de M. Netanyahu pour le mettre en garde contre une remise en cause des accords passés avec Noble Energy.

AFP

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