Hatikva !

 

Par Gilles Falavigna

 

Rester informé de l’évolution du monde permet d’imaginer un futur, individuel et collectif.

Jean Giono disait que la différence entre un optimiste et un pessimiste est que le second est mieux informé que le premier. Mais de même que le risque zéro n’existe pas, l’espoir sera toujours présent dans les circonstances les plus terrifiantes. En cela, la nature humaine est prodigieuse. L’esprit humain est supérieur à l’Intelligence Artificielle la plus perfectionnée. Cette dernière fera systématiquement appel à la probabilité de réussite la plus importante, y compris pour des combinaisons aléatoires. Le principe de Solomonov veut qu’un aléa ne soit qu’un algorithme qui ne nous est pas accessible car trop complexe. L’Intelligence Artificielle peut développer l’émotion. Elle est du code. Il est le résultat d’une hiérarchie d’affinités. La supériorité humaine est de pouvoir faire appel à l’irrationnel. Et par définition, il n’y a pas de code.

Il y a eu de nombreux essais sur le génie du Judaïsme. Par pudeur, par conjuration du sort ou par un matérialisme forcené, l’accent est rarement mis sur le Pacte entre D.ieu et la Nation. Il y aura, pourtant, toujours cet espoir ultime qui fait que la mer s’ouvrira. Aucune Intelligence Artificielle ne serait arrivée à le produire. Elle aura pu prier. Mais ce ne sont pas les prières de Moïse qui ont ouvert la mer. C’est la emouna de Nahshon.

Il ne faut cependant pas s’y tromper. En réalité et le détail matériel est le plus important : ce n’est pas la foi de Nahshon seule qui ouvre la mer mais son acte de marcher et d’entrer dans l’eau, reproduction d’un lekh lekha.

C’est le propre de la nature humaine. Les plus grandes décisions sont toujours le fruit de l’irrationnel. L’humanité vivrait toujours dans des cavernes si, un jour, un individu insensé n’avait pris le risque fou de sortir de son abri.

La confiance est une foi commune. Pour rester avec Israël, on sait bien que son destin était de disparaître dès 1948. Il suffit de regarder une carte de 1947 : du désert et des marais putrides entourés d’ennemis déterminés et bien plus nombreux. Pour casser tout espoir éventuel, les territoires, proposés par l’ONU, n’étaient pas ceux de l’Israël biblique. Mais Ben Gourion était de ces fous qui ont l’Espoir au fond de leur cœur. Et Israël s’est battu pour un rêve fou.

La situation politique, géopolitique, économique, sociale d’Israël ne porte pas à l’optimisme.

Le pessimisme est le fruit d’une information pertinente. Il n’est pas une posture négative. Il est porteur, au contraire, d’une rage qui peut déplacer des montagnes quand l’optimisme maintient dans la douceur du confort. Déplacer les montagnes plutôt que les contourner est une caractéristique de la Malkhout, d’après le Zohar.

Si le pessimiste est simplement mieux informé que l’optimiste, il convient de reconnaître que le puissant est mieux informé que le plus faible. En cela, le puissant est un modèle à suivre.

L’espoir peut se mesurer. Il est une forme de crédit. Il ne peut y avoir de crédit que si l’avenir existe. Il est alors intéressant de regarder le fonctionnement de la bourse de Tel Aviv et d’en comparer les flux d’échanges avec les principales places d’échanges mondiaux.

La capitalisation de la bourse de Tel Aviv est supérieure à 120 milliards de dollars et traite un millier de valeurs. En comparaison, le seul CAC 40 de la bourse de Paris correspond à une capitalisation de 1500 milliards de dollars. Mais la bourse de Paris n’existe plus, ni physiquement, ni virtuellement. Elle est une entité d’Euronext, intégrée au New York Stock Exchange et les transactions y sont électroniques depuis une tour dans le quartier de la Défense. L’Espoir français ne réside que dans l’universalisme multinational. 40% du capital français en bourse est détenu par des Etrangers.

Le Tel Aviv stock Exchange est composé du TA-25 qui regroupe les 25 principales entreprises israéliennes. Elles déterminent une tendance sur les éléments les plus sûrs. Arbitrairement, nous pouvons considérer que les entreprises les plus importantes sont les moins risquées.

Un second indice, le TA-100, vient élargir les tendances pour sortir du lit tranquille du flux principal.

Le Tel Tech est le second marché israélien. Il regroupe les valeurs technologiques.

Nous avons donc différents indices qui viennent témoigner de la confiance dans les valeurs israéliennes et dans un avenir qui se construit au présent.

En sortie de covid, provisoire peut-être, sans vraie perspective de gestion sanitaire, ni de la vie des entreprises, ni politique avec le flou de l’élection américaine, les indices de confiance sont fondamentaux pour pouvoir entreprendre quoi que ce soit.

Il est intéressant de noter, d’une part, que le marché israélien des technologies est stable alors que son équivalent américain, le Nasdaq, est en hausse de 20% depuis le début de l’année. D’autre part, le TA-100 est dans une tendance de hausse quand les places boursières mondiales sont en léger repli.

La valeur technologique traduit la confiance dans le progrès. Elle est subséquente d’une confiance générale. La crise du covid est donc considérée par les décideurs économiques des Nations comme un épiphénomène. La stabilité israélienne de ce marché traduit par contre ce fameux pessimisme propre à celui qui sait.

Par ailleurs, que le Nasdaq américain soit le principal indice en hausse exprime qu’on compte sur un domaine pour tracter l’économie.

Une analyse du phénomène pourrait mettre en évidence une confiance aveugle dans le progrès. C’est une traduction de l’optimisme selon Giono. « Demain, on rase gratis ». Plus exactement, cette foi dans la théorie du progrès déresponsabilise. Elle remet à plus tard et confie à la génération suivante le règlement des problèmes. Par nature, ce n’est pas juif.

En Israël, la confiance est toujours présente, traduite par la stabilité des principales valeurs. En parallèle, la stabilité de l’entreprise Teva, qu’on pourrait imaginer en hausse conjoncturelle, indique que la crise sanitaire n’est pas un déterminant de la confiance relative au regard du progrès technologique. La confiance est globale tout en étant pessimiste.

Quand Golda Meir disait qu’un Juif ne peut pas se permettre le luxe d’être pessimiste, il ne s’agit pas du même sens. Elle signifiait de ne jamais désespérer. Etymologiquement, l’optimisme est voir le meilleur côté ; le pessimisme est voir le moins bon côté. Il s’agit de visions subjectives.

La valeur du T-100 était d’un indice 1360 ce 22 juillet. Elle était de 1333 au 1er janvier.

La confiance en Israël repose sur des valeurs collectives et globales.

La plus grosse hausse de valeur est, depuis le début de l’année, pour l’entreprise pétrolière Delek, de Netanya, qui gère le complexe Leviathan. Qui aurait pu croire, il y a seulement trente ans, qu’Israël devienne un producteur de gaz et de pétrole majeur. Ce qui est remarquable n’est pas qu’il y ait ces énergies fossiles. Ce qui est remarquable est qu’Israël soit parvenu à être en mesure de gérer ce statut d’exportateur. Ce qui est remarquable, est qu’Israël puisse devenir la pierre angulaire de l’approvisionnement de l’énergie européenne. Ce qui est remarquable, est qu’Israël sera peut-être le fournisseur des pays arabes en énergie.

Dans un univers en crise de confiance et sans repères pour l’avenir, Israël est une valeur sûre. Cela n’a rien à voir avec une forme de spéculation anticipatrice. C’est davantage le résultat du génie du Judaïsme, couvert par le pacte de sa Torah jusque dans les zones les plus matérialistes.

Par ©Gilles Falavigna

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Asher Cohen

Au sujet de la vidéo sur les origines de l’Ha-Tikvah, nos parents et grands parents ont toujours chanté, dans les synagogues séfarades « ou-barouch-Aba- be-chem- Ado(chem), etc. » sur l’air de l’Ha-Tikvah. La mélodie existait probablement déjà dans les synagogues de l’Espagne du 15ième siècle, comme l’affirme l’experte sur la vidéo.

Emmanuel

SHALOM

L’EXEMPLE DE DELEK LAISSE A DESIRER : A CE JOUR L’ACTION A PERDU 84,55% DEPUIS LE DEBUT DE L’ANNEE.
UNE MISE A JOUR S’IMPOSE MON AMI ! ! ! ! !

Manu Dupont Davignon

GILLES

Shalom,
Vous avez parfaitement raison: les données de Delek traduisent, au contraire, la plus forte baisse du marché de TA.

https://fr.tradingeconomics.com/israel/stock-market

Néanmoins, cela ne change rien au sens de l’article. Au contraire, cela vient le conforter pour dire que la confiance en Israël n’est pas à géométrie variable ou circonstanciée et qu’elle appréhende l’avenir avec réserve et humilité. C’est ce qui ressort des différents indices (y compris les indicateurs covid sur le tableau):
https://fr.tradingeconomics.com/israel/indicators

Bref, juste remplacer hausse par baisse dans l’article 🙂 Merci de la remarque.