Le Shin Bet et le Mossad seraient défaillants par manque d’enquêtes concernant le harcèlement sexuel 

Une vague de rapports sur le harcèlement au sein des forces de police pousse les services de renseignements à diffuser des informations sur ce problème dans leur organisation ; les résultats n’affichent que 3 plaintes pour harcèlement sexuel déposé sur une période de 3 ans, ce qui pourrait être un signe de peur chez des victimes potentielles, qui n’oseraient pas mettre des chefs en cause. 

 
Le Mossad, le service des renseignements extérieurs d’Israël, n’a mené d’enquête que dans un seul cas de plainte pour harcèlement, au cours de ces trois dernières années, alors que son homologue intérier, le Sihn Bet n’a ouvert d’enquête que dans deux cas, seulement, montrent les données de terrain obtenues par Ynet. 
 

Les victimes d’agression sexuelle et les organisations s’occupant des problèmes de harcèlement sexuel affirment que ce serait là le résultat d’une culture du silence (Omerta) et des craintes liées au fait de rapporter sur une infraction bien plus générale au sein de la communauté du renseignements. 

Les organisations des renseignements ont publié ces données à la suite de plusieurs mois de tollé, à propos d’allégations répétées d’agressions sexuelles au sein de la police israélienne. 

 

Illustration. (Photo: Shutterstock)
Illustration. (Photo: Shutterstock)

  

Selon les données obtenues par Ynet par l’intermédiaire du Mouvement pour la Liberté d’Information, entre les années 2012-2014, le Mossad n’a enquêté que sur un cas et le Shin Bet, sur deux. La plainte déposée au Mossad s’est avérée sans fondement, alors que les deux plaintes qui ont été portées, au Shin Bet, ont conduit à des inculpations et des sanctions. 

La plainte qui a couru dans les coulisses du Mossad traitait d’un autre employé de l’Etat et a, par conséquent, été transférée à la Commission du Service civil, qui a, finalement, découvert qu’elle était injustifiée. 

Au cours des mêmes années, l’Institution pour l’égalité entre les sexes du Mossad a reçu 14 plaintes ou rapports liés au harcèlement sexuel, mais les concerné(e)s ne souhaitaient pas porter plainte à l’extérieur et, en tant que tels les dossiers ont été traités en interne, comme relevant du domaine administratif et disciplinaire. 

Au Shin Bet, l’une des deux plaintes de ces dernières années a été déposée en 2012 et l’autre en 2013.  

Le Mossad, dont les équipes sont composées à 37% de femmes, a déclaré, à propos de ce faible chiffre de plaintes : « Dans de nombreux cas, en dépit des efforts de la Commission pour l’Egalité hommes-femmes pour persuader les concerné(e)s de porter plainte, ils (elles) ne souhaitent, généralement, pas le faire et ainsi s’exposer en public. Les raisons de cette attitude peuvent être diverses -parfois les femmes préfèrent oublier cette affaire, la laisser derrière elles et ne plus en reparler une fois que l’histoire s’est terminée. Parfois (la femme) craint que son nom et les motifs de la plaintes finissent par se savoir et, parfois, elle est inquiète que cela porte préjudice à sa bonne réputation ». 

La Loi sur la Liberté d’Information ne s’applique pas au Shin Bet ni au Mossad, mais à la lumière de l’importance de ce problème, le Mouvement pour la Liberté de l’Information s’est senti justifié à transmettre une requête concernant les taux de faits de harcèlement sexuels au sein de ces institutions. 

Cet appel, transmis au Bureau du Premier Ministre, qui est responsable et garant du Mossad et du Shin Bet, a été formulé par Gal Rozensweig, du Bureau des consultations du Mouvement pour la Liberté d’Information, au Collège de Gestion des études universitaires. 

 

‘Une réalisation sans précédent’

La mandataire Alona Winograd, responsable du Mouvement pour la Liberté d’Information, a affirmé : « La réponse des services de renseignement à la requête de l’organisme pour la Liberté d’Information est, en soi, une réussite sans précédent. Le simple fait qu’ils y aient apporté une réponse est tout-à-fait estimable et met le doigt sur le changement qui a commencé de s’opérer à l’intérieur des cercles dirigeants, sur le droit du public à recevoir toute l’information disponible ». 

Selon Winograd, le Mouvement pour la Liberté d’Information a envoyé une requête, il y a déjà trois ans, afin d’obtenir cette information en matière de harcèlement sexuel au sein des organisations du renseignement, mais n’avait reçu aucune réponse favorable. 

Le Mossad a aussi donné des détails sur la façon dont il a géré ces plaintes. Selon l’organisation, un représentant de la Commission sur l’égalité des genres rencontre discrètement les personnes qui ont déposé plainte. La plainte est alors transférée aux représentants de la Commission du Service Public. Puis la plainte est traitée selon les critères et lignes directrices de la coordination des conseillers judiciaires de l’Institution. 

La directrice de l’Association des Centres de Crise des situations de viol, Orit Solotziano ne s’avoue guère impressionnée de ces résultats. Selon Solotziano, « Le Shin Bet et le Mossad restent des organisations très masculines et hiérarchisées et, comme les expériences passées avec Tsahal et la police nous l’ont démontré, malheureusement, ces types d’organisations sont la plupart du temps, caractérisées par l’omerta concernant ces affaires de harcèlement sexuel, qui portent gravement préjudice au bien-être personnel et à la sécurité des employé(e)s de ces institutions ». 

Selon Solotziano, le fait qu’il n’y ait eu que trois plaintes sur une période de trois ans, au sein desservices de renseignement met surtout l’accent sur une sous-culture de la crainte des femmes et des hommes, au cas où ils (elles) mentionneraient ces cas de harcèlement sexuel. 

Noam (Dabul) Dvir

Publié le : 

20.04.15, 09:03 / Israel News

 

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

 

 

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