Même si Israël désirait se tenir hors du conflit syrien, les Iraniens, grâce au feu vert de Washington, suivent leur propre idée pour le rendre infernal

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu speaks with US President Barack Obama (R) during a bilateral meeting at the White House in Washington, DC, 1 October 2014. (AFP/Jim Watson)

 

Le Président Barack Obama et le Premier Ministre sont à couteaux tirés. Pourquoi? En suivant la trajectoire de la Maison Blanche, de nombreux observateurs se sontfocalisés sur l’initié personnelle entre eux deux. Certains commentateurs vont plus loin et analysent le fossé stratégique grandissant qui est en train de se creuser, sur la meilleure façon de traiter le programme nucléaire de l’Iran. En véritén cependant, cet écart est encore plus profond qu’il n’y paraît. 

En plus de tous les autres problèmes, Obama et Netanyahu entreteinienne des visions contradictoires sur les rôle de l’Iran dans la région, et c’est la Syrie qui se situe au coeur de leurs divergences. Obama est parfaitement à l’aise à l’idée de voir l’Iran devenir la puissance dominante en Syrie et c’est bien ce qui met profondément mal à l’aise Netanyahu et, on peut en être certain, l’élite des services de sécurité israéliens. 

Au cours de ces derniers jours, les Gardiens de la Révolution Iranienne et le Hezbollah ont lancé un assaut intégral dans l’arrière-pays de Quneitra et de Deraa, au sud de la Syrie. Point important, ils rendent publics leur rôle de meneurs ; ils n’ont pas peur de souligner que le sud de la Syrie, aux frontières israélo-jordaniennes, sont désormais un théâtre d’opérations pour Téhéran. Ainsi, ils confirment ce qui était évident depuis longtemps : le Régime Assad n’est plus qu’un pantin et ses forces sont entièrement dévouées à l’Iran. 

Ces évolution sont, pour Israël, impossibles à ignorer. Effectivement, l’Iran et le Hezbollah désignent leur camapgne conjointe : « L’Opération Martyrs de Quneitra » – une référence directe au convoir de l’Iran et du Hezbollah qu’Israël a détruit le 18 janvier. L’apparition des forces iraniennes sur le Golan impose des choix difficiles à Israël, pas simplement en ce qui concerne sa posture vis-à-vis de la Syrie, mais aussi sur la façon de gérer le fossé grandissant avec l’Administration Obama. 

Until now, Israeli policy in Syria has been, as one former official put it, “to wait and see” — to stand back and respond to any breach at the border, but not to intervene directly in the course of the war, even as Israeli activity in Syria has targeted Iranian assets exclusively. For all the talk about the supposedly impeding threat of the Islamic State (ISIS), the January strike against the Iranian convoy and the current Iranian-led drive in southern Syria have emphasized the fact that the strategic and present threat comes, first and foremost, from Iran. 

La détermination iranienne à mener cette poussée dans le Sud de la Syrie révèle crûment la faiblesse de l’attitude consistant à « attendre et voir » (l’attentisme). Car même si Israël désirait se tenir en dehors du conflit syrien, les Iraniens, quant à eux, ont perçu la position de Washington comme un feu vert et saisi l’opportunité à leur façon. Ces dynamiques ne peuvent que pousser Israël à réviser sérieusement les options dont il dispose. 

Dans ce contexte, une série d’articles récents, rédigés par deux éminents érudits israéliens, Efraïm Inbar et l’ancienne Ambassadrice Itamar Rabinovitch, sont particulièrement éclairants sur ce que pourraient être ces options. Ces auteurs sontparvenus à des conclusions identiques : pour repousser les projets et provocations de l’Iran sur le Golan, Israël doit s’en prendre à Assad. La « meilleure option », argumente Rabinovitch, est de signaler à l’Iran que la réplique israélienne se tournerait contre Assad, « et d’affecter ainsi le cours de la guerre en Syrie ». « Il s’agit, dit Rabinovitch, d’un rappel que devra faire le gouvernement israélien si les tendances observées depuis la fin janvier se poursuivent ». 

Ces tendances se prolnogeront certainement et Israël devra prendre une décision. Mais, comme le reconnaissent Rabinovitch et Inbar, cet appel aura d’importantes répercussions sur les relations déjà sérieusement tendues avec Washington. La Maison Blanche veut que tout le monde se focalise sur l’Etat Islamique. Sa politique se fonde, essentiellement, sur la coopération avec l’Iran et des arrangements avec ses intérêts. 

La Maison Blanche ne fait pas mystère de son opposition à tout ciblage du régime Assad. Le Président Obama a même envoyé une lettre au Guide Suprême Ali Khamenei pour le rassurer sur le fait que l’Amérique et ses alliés de la coalition ne toucheraient pas un cheveu de la tête d’Assad. Mais ce qui est bien pire, c’est qu’Israël s’est rendu compte qu’Obama reconnaît les sphères d’influence iranienne dans la région. Et, depuis que le plan iranien d’instaurer sa présence militaire sur le Golan s’est révélé en pleine lumière, on n’a relevé absolument acun communiqué de l’Administration US qui déclarerait que les actions de Téhéran -qui violent tous les traités- sont inacceptables. 

Tout au contraire, l’Administration s’est fendue d’un message exigeant d’Israël qui évite toute escalade. La Maison Blanche, en effet, a déjà approuvé le fait que la Syrie soit devenue une sphère d’intérêt et une énième province de l’Iran. C’est bien pourquoi cela s’avérera impossible, pour Israël, de coordonner ses décisions avec Washington , selon les termes employés  par Rabinovitch, « de façon à arrondir les angles avec la politique américaine en Syrie et en Irak ». Le fait est que la politiqueaméricaine va complètement à l’encontre des intérêts pour la sécurité d’Israël. 

Peut-être que rien n’illustre mieux ce point que les commentaires d’un responsable militaire américain important, mais anonyme, au début dela semaine dernière. Ce responsable a révélé qu’alors que l’Administration délibère pour savoir s’il faut équiper certains rebelles syriens pour contribuer à la campagne contre l’Etat Islamique, on s’inquiète en disant que le moindre geste de ces rebelles contre Assad provoquerait, automatiquement que les agents de l’Iran en Irak se retournent pour prendre les soldats américains présents dans ce pays. « Si jamais vous franchissez la ligne rouge en Syrie, vous commencez à porter atteinte à ce que l’Iran perçoit comme ses intérêts à long termes et ces milices chi’ites pourraient automatiquement se retourner dans la direction inverse (contre les Etats-Unis et ses alliés) » a prévenu ce responsable. 

Ce respect ô combien remarquable pour les intérêts iraniens en Syrie conduit à des questions particulièrement dérangeantes. Est-ce que les principes qui s’appliquent, ici, aux rebelles syriens s’appliquent également à Israël? Netanyahu aurait-il tort de supposer qu’Obama puisse considérer toute action israélienne qui franchisse les « lignes rouges » de l’Iran en Syrie comme une mise en danger impitoyable des soldats américains? Après tout, la Maison Blanche a affirmé clairement qu’elle considère le soutien israélien à des sanctions émises par le Congrès contre l’Iran comme un effort pour aiguillonner Obama etle pousser dans une guerre contre l’Iran.  Serait-ce, alors, exagéré d’imaginer qu’Obama, de la même manière, envisage toute action militaire israélienne contre l’Iran, le Hezbollah ou Assad en Syrie? 

Quelle que puisse la vérité, sur ces spéculations, ce qui est certain, c’est que l’Iran s’en donnera à coeur-joie pour tester les limites du soutien tacite des Américains. En rendant public son rôle dominant dans l’offensive sur le Sud Syrien et le Golan, l’Iran tire totalement partie de la situation, en pleine connaissance de cause que la Syrie, pour citer Inbar est « un autre sujet de divergence » entre Israël et les Etats-Unis. 

Alors que la Maison Blanche voit désormais l’Iran comme un partenaire de fait contre l’Etat Islamique, Israël continue de percevoir l’Iran comme une menace existentielle. Dans le but de dissuader l’Iran, Israël pourrait bien décider de s’en prendre à Assad. Telle est la réalité qui s’impose à Israël. Ce qui veut aussi dire d’aller à l’encontre de la volonté à Washington, qui s’est mis dans le camp opposé en Syrie.Lorsque Netanyahu s’exprimera devant le Congrès, le 3 mars, il devra protester pour dénoncer bien plus qu’une attitude américaine mal orientée qui ne concernerait que le programme nucléaire iranien. 

 

Tony Badran is a research fellow at the Foundation for Defense of Democracies. He tweets @AcrossTheBay.

TONY BADRAN Publié le : 20/02/2015 04:56 PM

Adaptation : Marc Brzustowski.

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martin54

qbama est musulman, il est contre israel,c’est une evidence qu’il faudra accepter.
il travaille pour l’acomplissement de gog et magog.(voir ezquiel 36,37)
l’Eternel le dieu d’abraham, d’isaac et de jacob,combattra cette coalition lui-meme.
dieu bénisse ISRAEL.