Le Commandant le plus haut-placé du Hezbollah éliminé en Syrie
Les sources de Debkafile soulignent qu’alors qu’il est, effectivement, tout à fait possible qu’Israël se soit chargé de cette élimination, tout le monde sait aussi que Mustafa Badr -Al Din avait de nombreux rivaux et ennemis personnels parmi les dirigeants iraniens et syriens.
Après les liquidations de Hassan al-Lakis (décembre 2013) Jihad Moughniyeh (janvier 2015), Samir Kuntar (décembre 2015) et bien d’autres, sa mort représente un revers au moins aussi cinglant et de même ampleur que l’élimination de son beau-frère et supposé mentor Imad Moughniyeh à Damas, le 12 février 2008. Il a été son égal et son coéquipier tout au long de leurs sinistres carrières, aboutissant aux mêmes conséquences.
Certains « Insiders » attestent que Badr al-Din était même plus dangereux que le très réputé Moughniyeh, longtemps considéré comme « Le » cerveau.
Des médias arabes révèlent qu’au petit matin du vendredi 13 mai, le Commandant-en-Chef du Hezbollah au Liban, Mustafa Badr Al Din, 55 ans, a trouvé la mort. D’autres sources disent qu’il a plutôt été tué mardi dernier. Les sources officielles du Hezabollah ne le stipulent que ce matin. Al-Din est un proche parent du Secrétaire-Général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Les médias arabes attribuent cette action d’élimination aux forces israéliennes, arguant qu’elle aurait été menée par une frappe aérienne tout près de l’aéroport militaire de Damas. Mais le doute subsiste quant au modus operandi. Les sources israéliennes ont refusé de confirmé ou d’infirmer toute implication dans l’élimination ciblée de ce dangereux criminel terroriste.
La photo la plus récente officiellement diffusée par le Hezbollah
Selon les informations publiées, c’est l’armée de l’air israélienne qui serait à l’origine du décès de l’homme considéré comme le successeur d’Imad Moughniyeh, l’ancien chef de la branche militaire du Hezbollah et également son beau-frère. Mais, en réalité, Badr Al-Din était son aîné et, certains témoignages internes au Hezbollah attestent qu’il serait resté « le plus dangereux » des deux, notamment, de par sa virtuosité en matière de maniement d’explosifs extrêmement puissants, comme dans le cas de l’explosion des baraquements des Marine américains à Beyrouth, qui a fait 271 morts, ou dans la mort de Rafic Hariri, qui a entraîné celle de 22 autres personnes en laissant un énorme cratère au milieu de Beyrouth.
Le fait que l’on mentionne (et les organes de presse du Hezbollah aussi) une « énorme explosion » à l’origine de sa mort ressemble fort à une ironie du sort, comme seuls des services secrets extrêmement puissants et professionnels sont à même d’en mener, en opérant une sorte de « signature » (mais inversée contre la victime de ses propres manigances) contre le cerveau terroriste visé, du type « il est mort comme il a vécu » ou « puni par où il a péché ». Là où Moughniyeh était un « fantôme », surnommé le « renard » et dont il était impossible, apparemment de suivre les traces, Badr Al-Din continuait de mener, sous une fausse identité (Sammy Issa ou autre) une double-vie de playboy pyromaniaque sur la « Côte d’Azur » libanaise (on retrouve sa trace dans ses résidences provisoires du « Casino du Liban »). L’Iran l’aurait même incité à faire moins de contre-publicité tape-à-l’oeil à l’Islamisme chiite rigoriste… Apparemment sans succès.
Moughniyeh avait péri dans l’explosion d’une voiture piégée à Damas, qui avait également été attribuée à Israël, le 12 février 2008. Badr al-Din (ou Badredine) est impliqué dans des attentats tout autour de la planète, notamment à Beyrouth, en Argentine et au Koweit (où il a été emprisonné jusqu’à l’invasion irakienne de 1990, dont il a profité pour s’évader) et recherché par le Tribunal spécial pour le Liban, dans le cadre de l’assassinat de Rafic Hariri et de 22 autres personnes, en 2005.
Les sources militaires et anti-terroristes exclusives de Debkafile soulignent que bien qu’il soit tout-à-fait possible qu’Israël soit à l’origine de cette attaque, il est aussi de notoriété publique qu’Al-Din avait de nombreux rivaux parmi les hauts-dirigeants iraniens et syriens. Dernièrement, même on a appris qu’Al -Din et Nasrallah étaient en conflit ouvert, à cause de la volonté d’Al-Din de retirer de vastes parties des forces du Hezbollah de Syrie et de les ramener au Liban et de son refus de prendre part à plusieurs batailles cruciales de la guerre en Syrie. Al-Din affirmait que le Président Bachar Al Assad, ainsi que les cercles dirigeants iraniens assignaient les forces du Hezbollah à des missions opérationnelles excessivement exigeantes. En outre, Al-Din ne cachait pas que le Hezbollah avait beaucoup de mal à faire face à taux élevé de pertes et de blessés dans la guerre en Syrie.
Les sources exclusives de Debka révèlent, en outre, qu’au début de cette semaine, Al-Din a rencontré le Commandant des forces iraniennes en Syrie, le Général Qassem Soleimani, près d’Alep dans le Nord de la Syrie. Tous deux se sont ouvertement affrontés sur la façon dont la guerre en Syrie devait être menée. Al-Din pensait que l’Iran est victime de la désinformation russe, grâce à laquelle Moscou n’apporte plus autant d’appui aérien en Syrie. A la suite de ce qu’il a appelé le « retrait de la guerre de la Russie », Al-Din exigeait, non seulement de ne plus étendre le déploiement des attaques de l’Iran et du Hezbollah en Syrie, mais de les limiter de manière significative. En outre, Al-Din avait annoncé, vraisemblablement sans consulter Nasrallah,qu’il avait commencé à retirer des forces du Hezbollah de divers fronts de Syrie et qu’il les reconcentrait autour de la frontière libano-syrienne.
Tout ceci apparait apporter de suffisamment bonnes raisons pour que de nombreuses sources de décision, à Téhéran, à Damas et Beyrouth, aient envie de se débarrasser d’Al-Din. Ceci dit, tout au long de son parcours, Al-Din n’a jamais cessé de planifier des attentats contre des cibles israéliennes.
DEBKAfile Reportage Spécial 13 Mai 2016, 5:33 AM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski
Bonne bourre chez allah !