Quatre jours après que le gouvernement a approuvé le resserrement des restrictions qui devaient entrer en vigueur le week-end dernier, elles étaient toujours en suspens le lundi 20 juillet, bloquées par le comité coronavirus de la Knesset, qui repoussait les changements. Le panel s’est réuni de nouveau lundi matin pour un second passage en revue, après des palabres sans fin, des chahuts et des disputes. L’infection à coronavirus a désormais atteint 18, 4 nouveaux cas, 422 morts, avec 260 personnes dans un état grave, dont 78 sous ventilateurs ; 26 132 tests lundi montrent un taux d’infection de 8,1%.

Dirigé par sa présidente, la députée Likud Yifat Shasha-Biton (photo ci-dessus), le comité a contesté la décision du gouvernement dirigée par le Premier ministre Binyamin Netanyahu de confiner les plages et les gymnases pendant les fermetures du week-end, exigeant des données pour étayer les affirmations selon lesquelles ils étaient des foyers d’infection. Le partenaire de coalition du Likud, Kahol Lavan, a contesté la fermeture des écoles d’été et des jardins d’enfants pour cause d’urgence. Les restaurateurs ont organisé une contestation bruyante contre les fermetures, comme le baiser de la mort à toute l’industrie et ont menacé de se révolter. La décision du gouvernement la semaine dernière de fermer le pays pendant le week-end a été rapidement réduite en lambeaux.

Lundi, le panel de la Knesset a constaté que le gouvernement avait édulcoré ses premières décisions et avait accepté d’ouvrir des piscines et des plages malgré les fermetures du week-end et se prêtait à un arrangement pour que les restaurants fonctionnent avec des sièges à l’extérieur. La question des gymnases, les musées, les zoos et les attractions en plein air, également proposés à la fermeture pendant le week-end, apparaîtra devant le comité plus tard cette semaine. Les écoles d’été restent ouvertes pour le moment dans l’attente d’une décision.

Après ces compromis avec les demandes des législateurs, le cabinet envisage une proposition visant à imposer des couvre-feux nocturnes d’une semaine, après que des adolescents se sont retrouvés ensemble dans de grands groupes sans masques.

Un autre panel de la Knesset, la commission des affaires étrangères et de la défense, a contesté les performances du Shin Bet pour le suivi des contacts des patients atteints de coronavirus via les téléphones portables. Son filet était apparemment beaucoup trop large. Sur les dizaines de milliers de «contacts» envoyés sommairement en quarantaine, plus de la moitié ont fait appel, et se sont avérés avoir été mal identifiés et relâchés.

Le plan du Premier ministre Netanyahu pour des dépôts rapides de subventions en espèces sur le compte bancaire de chaque citoyen a également été contesté et retardé. Le problème a été résolu lors d’une réunion lundi, en présence de lui-même, du ministre de la Défense Benny Gantz, du ministre des Finances Yisrael Katz et du ministre de l’Industrie Amir Peretz. Ils ont décidé de réviser le plan d’un versement universel à un paiement calibré favorisant les classes en difficulté, au détriment des bien payés et des bien nantis.

Netanyahu est confronté à des défis mettant en cause son leadership dans la gestion de la deuxième phase de la crise des coronavirus, s’affrontant à des manifestations de colère à Tel Aviv et à un rassemblement nocturne devant sa résidence à Jérusalem, appelant farouchement à sa démission. Bien qu’il ait été décidé de nommer un commissaire pour concentrer tous les aspects du projet sur le coronavirus – des tests aux hôpitaux et aux répercussions sur l’économie – capable de présenter des informations de manière crédible et claire au public, le poste est toujours vacant – principalement en raison d’une dispute sur les limites de ses pouvoirs. Le principal candidat est le professeur Gabriel Barabash, ancien directeur d’un grand hôpital de Tel Aviv et ancien directeur général du ministère de la Santé.

Pendant ce temps, les infirmières des hôpitaux et des HMO (travailleurs sociaux) communautaires se sont mises en grève après n’avoir pu parvenir à un accord avec les ministères de la Santé et des Finances sur leur demande d’embauche de centaines d’employés supplémentaires pour alléger les conditions de travail rendues plus insupportables par l’épidémie de coronavirus. Non seulement leur charge de travail a augmenté, mais 1000 infirmières sont en quarantaine et 40 services de coronavirus sont occupés par des infirmières provenant d’autres services. Pendant la grève, les infirmières opéreront au format week-end et ne s’occuperont que des cas d’urgence.

Adaptation : Marc Brzustowski

Covid-19 in Israel still high. Knesset panel forces watering-down of closures