Déclassification des documents saisis par les Seals à Abbottabad (liquidation de Ben Laden)

Les chercheurs Joscelyn et Roggio, du Long War Journal de la Fondation pour la Défense des Démocraties, qui ont eu accès aux documents déclassifiés d’Abbottabad (al cache de Ben Laden), exposent notamment une étude de 19 pages sur les liens d’Al Qaïda avec l’Iran, écrite par un lieutenant de Ben-Laden.

Le mois dernier, lors d’un séminaire organisé par le même think-tank, qui a pu examiner ces documents avec une certaine avance sur le grand public, Mike Pompeo, directeur de la CIA a promis de dévoiler les documents saisis à Abbottabad par le commando de Navy Seals qui a exécuté Ben Laden, et qui exposeront aussi clairement que possible les méandres des relations entre l’Iran et Al Qaïda.

« Ces relations existent bien, il y a des connexions. Il y a eu des périodes d’opportunité où l’Iran a travaillé et travaille encore avec Al Qaïda », a expliqué le maître-espion des Etats-Unis.

« Il y a notamment des connexions qui, à tout le moins, équivalent à des pactes de non-agression (entre l’un et l’autre) ».

Mike Pompeo lors du sommet à la Fondation pour la Défense des Démocraties (FDD) à Washington le 19 Octobre, 2017. (AP/Carolyn Kaster)

Ces déclarations de Pompeo ont sonné l’alarme parmi les détracteurs de la nouvelle stratégie du Président Donald Trump pour contrer l’influence de l’Iran, anxieux du fait que des Faucons comme Pompeo puisse constituer un dossier dans le but de déclencher une guerre.

L’exhaustivité et la véritable nature de ces relations restent parfois troubles et c’est un sujet de controverses et de profondes divergences parmi les chercheurs,experts et décideurs politiques.

D’un autre côté, Téhéran et ses séides des milices essentiellement chiites au Moyen-Orient, combattent fréquemment contre des mouvements sunnites, qui s’alignent sur l’idéologie profondément sectaire d’Al Qaïda, comme l’ex-Front Al Nusra, devenu Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) en Syrie

C’est le cas, par exemple, du Hezbollah, fer de lance de l’Iran, qui est coincé dans des conflits interminables contre les rebelles syriens appartenant au courant d’Al Qaïda.

Mais le simple fait qu’Hamza, le fils préféré de Ben Laden et d’autres personnages majeurs apparaissent capables de vivre sous protection iranienne, voire même en résidence surveillée en Iran, soutient l’argumentaire d’une solide relation de travail entre Téhéran et la Ben Laden Terror Corporation.

L’un de ces documents, écrivent Thomas Joscelyn et Bill Roggio, raconte comment l’Iran a offert des sessions d’entraînement, de l’argent et des armes à certains des « Frères Saoudiens » d’Al Qaïda,à l’unique condition qu’ils s’attaquent aux intérêts américains dans le Golfe.

Mais ces dossiers  démontrent aussi que Téhéran et Al Qaïda nourrissent parfois des désaccords complets et Bin Laden a écrit, une fois, au Guide Suprême l’Ayattollah Ali Khamenei pour exiger la libération de ses proches détenus (dans une prison dorée).

« D’autres documents montrent qu’Al Qaïda a kidnappé un diplomate iranien, dans le but de contraindre l’Iran à un échange », écrit Joescelyn.

« La correspondance entre Osama bin Laden et ses lieutenants montre aussi et que ses lieutenants et lui étaient inquiets du fait que les Iraniens puissent suivre Hamza et d’autes membres de la famille à la trace après leur libération ».

De plus, disent Roggio et Joscelyn, « Bin Laden lui-même envisageait des plans visant à contrer l’influence de l’Iran à travers tout le Moyen-Orient, qu’il percevait comme pernicieuse ».

Quoi qu’il en soit, argumentent-ils, l’analyse des points saillants effectuée par les renseignements souligne la facilité avec laquelle Al Qaïda a pu maintenir « un réseau en maillage serré et un centre de commandement opérationnel sur le sol iranien ».

Au total, on s’aperçoit que les intérêts convergents entre l’Iran et Al Qaïda, sur le mode « l’ennemi de mon ennemi » (l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et Israël) priment sur les désagréments théologiques et idéologiques.

The CIA has released hundreds of thousands of documents, images, and computer files recovered during the May 2011 raid on Osama bin Laden’s compound in Abbottabad, Pakistan.

La CIA dévoile des archives de Ben Laden saisies lors de sa mort

Capture d’écran non datée dans un lieu inderminé d’Oussama ben Laden
HO/AFP/Archives
Les document comprennent une vidéo du mariage d’un fils du djihadiste ainsi que des journaux intimes

La CIA a rendu publiques mercredi d’importantes archives d’Oussama Ben Laden, contenant des documents et des vidéos, saisies lors du raid américain de 2011 au cours duquel le chef d’Al-Qaïda a été tué au Pakistan.

Selon des chercheurs d’un think tank américain qui a eu accès aux documents déclassifiés en avant-première, ils comprennent une vidéo du mariage d’un fils de Ben Laden ainsi que des journaux intimes du djihadiste.

Cette publication « donne l’opportunité aux Américains d’en savoir plus sur les projets et le fonctionnement de cette organisation terroriste », a déclaré le directeur de l’agence de renseignement américaine Mike Pompeo.

Handout (FEDERATION FOR DEFENSE OF DEMOCRACIES/AFP)Footage realeased by the CIA from the wedding of late Al-Qaeda leader Osama Bin Laden’s son Hamza, seen here in a screen grab by the Federation for Defense of Democracies’ Long War Journal, is the first public view of him as an adult
Handout (FEDERATION FOR DEFENSE OF DEMOCRACIES/AFP)

 

 

La CIA a mis en ligne 470.000 fichiers supplémentaires saisis en mai 2011 quand l’armée américaine a fait irruption dans un complexe d’Abbottabad, une ville de garnison pakistanaise, et abattu le chef du réseau extrémiste.

« Ces documents vont largement aider à répondre à certaines questions que nous avions encore sur le leadership d’Al-Qaïda », a estimé Bill Roggio, un des chercheurs de la Foundation for Defense of Democracies autorisés à étudier les archives avant leur publication.

La vidéo du mariage de Hamza Ben Laden, apparemment tournée en Iran, fournit par exemple à l’opinion publique mondiale la première image du fils favori d’Oussama Ben Laden à son âge adulte.

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