Ce dimanche, le président de l’Union, M. Moussaoui, devrait assister au rassemblement organisé par le collectif qui appelle au boycott de l’Aïd-el-Kébir dans le département.

Les musulmans des P.-O. seront-ils nombreux à boycotter l’Aïd-el-Kébir à la fin de ce mois de septembre ? Difficile à dire. Mais l’idée fait son chemin. L’un des principaux instigateurs de la mosquée de Perpignan, Miloud Houssairy, y adhère notamment. L’homme est même devenu le porte-parole du collectif issu de la société civile qui appelle au boycott.

L’objectif de sa démarche : obtenir la mise en place d’un abattoir temporaire et un prix modéré du mouton. « Tant que nous n’aurons pas eu gain de cause, nous ne sacrifierons plus de moutons pour l’Aïd, martèle-t-il. À la place, nous ferons des dons aux plus démunis, quelle que soit leur confession. La religion le permet. » Le collectif ne fait pas les choses à moitié. Pour soutenir ses revendications, il organise aujourd’hui* un grand rassemblement autour du droit à l’abattage rituel à Perpignan (salle Al Sol). Et il y aura du beau monde dans l’assemblée. Le président de l’Union des mosquées de France, Mohammed Moussaoui, devrait notamment être de la partie. Au même titre que le président régional du culte musulman, Driss El Moundi.

Pas assez de places à l’abattoir de Perpignan

Le problème que soulève le collectif est bien simple. Pour l’heure, à Perpignan, les musulmans sont légalement obligés de passer par l’abattoir de la ville pour sacrifier leur mouton le jour de l’Aïd. « Et cette année, l’établissement prévoit d’abattre seulement 600 bêtes, alors qu’on estime que le département recense entre 15 000 et 17 000 musulmans », dénonce Aderrahmane Haimiche. Fort de ce constat, le collectif réclame la mise à disposition d’un terrain pour installer un abattoir temporaire avec potences, bennes à ordures, services vétérinaires, sacrificateurs agréés et présence policière. « Un tel abattoir permettrait de réduire de manière significative l’abattage clandestin », plaide Miloud Houssairy.

En parallèle, le collectif milite en faveur d’une évolution de la loi. Pour que chaque musulman qui le souhaite puisse, dans le cadre de l’abattoir temporaire, égorger son mouton lui-même. Comme le préconise la tradition.

Nouer un partenariat avec les éleveurs

Autre point de crispation : le prix du mouton. « Le jour de l’Aïd, il passe de 120 à 250 euros, rappelle Miloud Houssairy. En rajoutant les frais d’abattage, on arrive à 300 euros. » Un peu fort de café pour les membres du collectif, qui réclament que les prix restent raisonnables. « On aimerait nouer un partenariat avec les éleveurs, explique Miloud Houssairy. En plus de nous protéger des prix exorbitants, cela permettrait de les aider à se protéger de la concurrence internationale. Au-delà de l’abattage de l’Aïd, le secteur du halal est un très gros marché, qui nous semble un peu négligé au niveau local. Pour l’heure, la plupart de la viande halal qu’on achète ici vient de l’étranger. »

Les représentants des syndicats d’éleveurs sont donc invités à participer à la réunion de cet après-midi. Tout comme la préfète et le maire de Perpignan.

L’Indépendant

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