Le face-à-face a commencé entre les États-Unis et la Russie. Les avertissements se succèdent sur les cyberattaques, sur l’utilisation d’armes chimiques et biologiques que les Russes utilisent régulièrement sur des champs d’opération autres qu’occidentaux. En Syrie, c’est dans une totale impunité qu’ils ont eu recours à ces armes. Le problème est que si la Syrie avec plus de 500.000 morts, l’Éthiopie, le Yémen (230.000 morts), l’Afrique ( Congo, Mali, Niger, etc.) les combats sont meurtriers, les médias occidentaux monopolisant l’information ne leur donnent qu’un faible écho. Ce qui n’est pas le cas de l’Ukraine et d’Israël qui appartiennent au bloc occidental et cela modifient la géopolitique des conflits. L’émoi de l’opinion publique influe sur la politique et les dirigeants sont obligés de répondre à la pression de la rue. Les lignes rouges franchies, seront alors suivies obligatoirement de réactions. Poutine doit savoir où ne pas aller trop loin, et ne pas confondre Syrie et Ukraine.

Guerre en Ukraine: les scénarios d’attaques chimiques inquiètent l’Occident.

Alors que les mises en garde se multiplient entre la Russie et l’Ukraine, les états-majors occidentaux redoutent une escalade dans l’emploi d’armes chimiques.
L’alerte a duré quelques heures. Lundi matin, un peu avant 5 heures, le gouverneur régional de Soumy, Dmytro Zhyvytsky, a signalé une «fuite d’ammoniac» dans les installations de l’entreprise Sumykhimprom. Un bombardement d’origine indéterminée serait à l’origine de l’incident. Le gouverneur a conseillé aux habitants de se réfugier dans les sous-sols. L’ammoniac est «plus léger que l’air», a-t-il expliqué.
Moins de trois heures plus tard, l’alerte était levée, mais le doute persistait comme l’angoisse. De source informée, il s’agirait bien d’un accident. L’Ukraine, grand pays agricole, dispose de nombreuses usines d’engrais utilisant de l’ammoniac. Mais depuis plusieurs jours, les Américains mettent aussi en garde la Russie contre l’usage en Ukraine d’armes chimiques, assumé ou non. Leur emploi est internationalement prohibé, mais depuis plusieurs années, le tabou a été brisé par Moscou.

Des airs de déjà-vu

Lundi, le ministère de la Défense russe a démenti avoir frappé une usine chimique. Aussi proche de la frontière, l’artillerie aurait-elle pris ce risque? Le porte-parole de l’armée, Igor Konachenkov, a affirmé qu’il s’agissait d’une «provocation» de Kiev pour accuser Moscou de «l’emploi d’armes chimiques». Il a assuré que l’usine avait été minée par les «nationalistes ukrainiens».
La rhétorique a des airs de déjà-vu. La stratégie russe de manipulation, rodée en Syrie notamment, repose sur une dialectique d’alerte et de dénonciation avant emploi, décrypte-t-on au sein de l’institution militaire. «Nous ne serions pas surpris si ce scénario se répétait en Ukraine», a écrit la représentation permanente des États-Unis auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dans un courrier du 11 mars. Depuis le début du conflit, l’OIAC est le théâtre d’une bataille épistolaire entre Russes, Ukrainiens et Occidentaux, où se mêlent accusations et inquiétudes.
Le scénario semble parfois avoir été écrit à l’avance. Dans un courrier du 20 mars à l’OIAC, l’ambassade d’Ukraine aux Pays-Bas s’inquiète des manœuvres russes «afin d’accuser l’Ukraine de préparer une attaque chimique en faisant exploser (…) des installations de stockage d’ammoniac et de chlore dans une usine chimique à Soumy afin d’empoisonner les habitants si les forces armées russes entrent la ville».

En frappant des usines, vous créez un cocktail plus difficile à déterminer – Le spécialiste des questions de défense Joseph Henrotin

Ce n’est pas la première mise en garde. Le 11 mars, elle s’inquiétait d’une «attaque massive» contre Kiev. Dans un courrier du 18 mars, l’Ukraine implore aussi les Européens d’un soutien en matériels de protection: «équipement de détection, de protection, de décontamination, de traitement médical». L’identification des agents est un préalable essentiel pour pouvoir réagir lors d’une attaque chimique. «En frappant des usines, vous créez un cocktail plus difficile à déterminer», explique le spécialiste des questions de défense Joseph Henrotin. «L’utilisation d’armes chimiques en Ukraine est possible», estime-t-il.

Une longue liste de sites sensibles

«La Russie maintient un programme d’armes chimiques en violation de ses obligations» internationales, ont dénoncé les États-Unis à l’OIAC. Son stock de produits ne serait toutefois pas suffisant pour une attaque d’ampleur, selon une source informée européenne. Il est difficile à évaluer. En ne conservant que quelques litres d’agents chimiques, Moscou peut rester dans les limites autorisées par la Convention internationale et mener des actions ciblées.
Plus qu’une attaque chimique d’ampleur, l’hypothèse de sabotages, par un camp ou par un autre, n’est pas exclue dans les états-majors occidentaux. La liste des sites sensibles est longue en Ukraine. Les forces russes pourraient aussi jouer sur l’ambiguïté légale de certains gaz lacrymogènes. Les soldats russes ont été récemment équipés de masques à gaz, rapporte-t-on côté militaire.
Dans ce brouillard de menaces, la Russie a été la première à s’offusquer. Dans une note verbale datée du 10 mars, elle a dénoncé à l’avance et dans le détail les «provocations ukrainiennes» dans «une usine de Sieverodonetsk», «à Odessa», ou dans la région de Donetsk. «Dans la nuit du 9 mars, des nationalistes ukrainiens ont apporté 80 tonnes d’ammoniac dans la région de Zolochiv au nord-ouest de Kharkiv», ont accusé les Russes auprès de l’OIAC, en prévenant que les «conséquences horribles» d’une attaque chimique seraient «impossibles à prévoir». La mise en garde est diplomatique, mais elle est lourde de menaces. On voit l’usage qui pourrait en être fait.
«L’emploi d’armes chimiques serait une ligne rouge», estime cependant un ancien général, en retraite depuis peu. «Les Russes n’y ont pas forcément intérêt», dit-il, en soulignant que le conflit basculerait irrémédiablement alors que Moscou a besoin d’une porte de sortie. Le chimique est au contraire une sorte de pré-seuil nucléaire, dit-on. Tous les scénarios sont possibles. La Russie n’a pas l’air de les craindre.

Ukraine: selon Biden, Poutine envisage d’utiliser des armes chimiques et biologiques.

Le président américain Joe Biden a assuré lundi qu’il était «clair» que la Russie envisage d’utiliser des armes chimiques et biologiques en Ukraine, avertissant qu’une telle décision entraînerait une réponse occidentale «sévère».

«Il est dos au mur», a expliqué M. Biden à propos du président russe Vladimir Poutine, soulignant que Moscou a récemment accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe. «C’est simplement faux. Je vous le garantis», a-t-il insisté lors d’une réunion avec des dirigeants d’entreprises américains à Washington.
«Ils (les Russes) assurent aussi que l’Ukraine possède des armes chimiques et biologiques en Ukraine. C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes», a-t-il poursuivi.
Le président américain réitère ainsi un avertissement lancé au début du mois après que des représentants russes ont accusé l’Ukraine de chercher à cacher un programme supposé d’armes chimiques soutenu par Washington.
«Maintenant que la Russie a émis ses fausses accusations et que la Chine semble faire sienne cette propagande, nous devons surveiller tout possible recours par la Russie à des armes chimiques ou biologiques en Ukraine», avait prévenu la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki sur Twitter.
Joe Biden a répété lundi que l’utilisation de telles armes exposerait Moscou à une rétorsion «sévère» de la part des puissances occidentales, sans préciser leur nature.
Vladimir Poutine «sait qu’il y aura des conséquences sévères en raison du front uni de l’Otan», a-t-il averti, sans plus de précision.
M. Biden a aussi assuré avoir averti son homologue russe d’une forte réponse américaine en cas de cyberattaques contre les infrastructures vitales des États-Unis.
«Nous avons eu une longue conversation à propos des conséquences s’il s’adonnait» à des cyberattaques, a déclaré le président américain en référence à un sommet avec son homologue russe l’an dernier à Genève.

JForum – AFP – Le Figaro

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Bonaparte

Depuis le jour où l’arme nucléaire est née le compte à rebours de l’existence de l’humanité a débuté .

Schlemihl

C’est probable. Mais depuis que nous sommes nés nous sommes des condamnés à mort en sursis et nous ne nous suicidons pas. Je désire connaître les moyens de défense civile en Europe occidentale en cas de bombardement conventionnel, d’attaque par armes chimiques ou d’attaque nucléaire. Et au cas ou il n’ y en aurait pas, ou si ce n’était pas suffisant – des pilules d’ iode ne suffiraient pas à secourir la population si une bombe atomique tombait sur la région parisienne – je propose de s’en occuper tout de suite.

Kahn Didier

Biden accuse Moscou de vouloir utiliser des armes chimiques. Naguère les USA ont accusé l’Irak de Sadam Hussein de détenir des armes de destruction massive. Cela s’est avéré faux. Quelle est la crédibilité de Biden aujourd’hui ? Où les USA veulent-ils entraîner les européens contre Moscou ?

joseph

On se rappelera, que lorsque qu’Assad avait dépassé les lignes rouges en utilisant des armes chimiques contre les syriens, la France était prete à frapper, mais c’est Obama , qui a changé d’avis et a empéché toute attaque conrtre Assad , alors, j’ai du mal à imaginer, que Biden s’en prendra à une puissance nucléaire.