Badr Al-Din : derrière les rebelles, le Hezbollah accuse Américains et Russes

 

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Des sources des renseignements en Syrie et au Liban ont déclaré vendredi que le Chef du Hezbollah Hassan Nasrallah soupçonne fortement les forces spéciales russes et les Etats-Unis d’avoir assassiné Mustafa Bard Al-Din, le Commandant des forces du Hezbollah en Syrie, dans une opération conjointe – malgré ses allégations publiques contre un  groupe rebelle indéterminé (les « Takfiris »).

  Selon un journaliste bien informé du journal koweitien Al-Raï, Elijah J. Magnier, introduit auprès de la salle de commandement conjoint irano-syro-irako-Hezbollah, Badr Al-Din aurait été exécuté, jeudi soir, une demi-heure environ après avoir rencontré le patron des Forces al Quds iraniennes en Syrie, le Général Qassem Soleimani. Ce détail donne encore plus d’épaisseur au mystère qui entoure cette élimination ciblée et à ses enjeux.

 

Elijah J. Magnier

@EjmAlrai 12 hours

#Hezbollah #Badreddine killed half an hour after a visit of #Iran #IRGC Qassem Soleimani Thursday evening #Damascus #Syria @AlraiMediaGroup

Ces sources précisent que, quand Nasrallah a fait son discours, jeudi soir, afin de marquer le Jour de la « Naqba » (le « Désastre ») – qui correspond à la façon dont l’organisation terroriste qualifie le Jour de l’Indépendance d’Israël-, il savait déjà qu’Al-Din avait été tué lors d’une mystérieuse explosion dans une installation secrète du commandement du Hezbollah près de l’aéroport international de Damas. Cet assassinat était la véritable raison pour laquelle il a consacré son discours à une attaque verbale extraordinaire contre les Etats-Unis. Il a prétendu que Washington avait provoqué un nouveau désastre au Moyen-Orient, dans sa tentative pour briser le bloc constitué par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Il a aussi accusé les Etats-Unis d’avoir introduit Daesh et d’autres organisations terroristes « barbares » dans la région.

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Les sources des renseignements et de l’anti-terrorisme de Debkafile révèlent que le Hezbollah fonde ses soupçons sur six points :

  1. Aucun engin aérien, y compris et surtout ceux transportant des troupes d’élite, ne peut entrer dans la zone aérienne de Damas sans la coordination avec les forces aériennes russes et leurs réseaux de défense anti-aérienne. En d’autres termes, les Russes savaient qu’une frappe était sur le point de survenir et ne l’ont pas mentionné aux Syriens ni aux Iraniens et encore moins au Hezbollah.
  1. Au cours de ces derniers jours, les Américains ont placé des troupes des forces spéciales dotés d’hélicoptères d’attaque sur la base aérienne de Remelan, située dans le nord de la Syrie, près de la ville kurde syrienne d’Hasakah. Ce positionnement de forces offre la capacité au Commandement américain au Moyen-Orient, le CENTCOM, de décider d’actions militaires contre des cibles terroristes n’importe où en Syrie. Le Hezbollah soupçonne que l’élimination de Badr Al-Din a pu être la première opération menée par cette force de 350 hommes des forces spéciales récemment déployés.3. En 2013, les Etats-Unis ont recensé Badr Al-Din en tant que « spécifiquement désigné comme Terroriste Global » et, il y a moins d’un an, le 21 juillet 2015, il lui a appliqué des sanctions et annoncé la confiscation des propriétés et biens de ce terroriste de premier plan à travers le monde. Ces mesures ont été prises à cause de sa position en tant que Commandant des Forces du Hezbollah en Syrie et comme participant régulier aux réunions hebdomadaires avec le Président syrien Bachar al Assad et le Dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour la coordination des opérations dans la guerre en cours. En d’autres termes, du point de vue de l’organisation terroriste, Badr Al-Din était dans la ligne de mire de Washington.
  1. Cette installation de commandement militaire près de Damas était top secrète, donc le Hezbollah est convaincu qu’aucun non-initié ne pouvait être au courant de son existence. Mais, actuellement, il pense que trois services de sécurité opérant en Syrie pourraient avoir en eu connaissance : ceux des Etats-Unis, de la Russie et d’Israël.
  1. La liquidation de l’un des commandants des quatre armées soutenant le Président syrien Bachar al Assad ne peut signifier qu’une seule et unique chose : qui que ce soit qui ait éliminé Badr Al-Din voulait infliger un revers cinglant aux capacités militaires d’Assad.

Comme l’a stipulé Debkafile dans les premières heures de cette frappe mystérieuse, Badr Al-Din avait prévu de retirer les forces du Hezbollah des divers fronts syriens et de les concentrer sur la frontière libano-syrienne. On s’attend, à présent, à ce que repositionnement des forces s’accélère, ce qui constituerait un revers crucial pour Assad.

  1. Il y a des rapports non-confirmés des renseignements que le dirigeant chiite irakien Muqtada al-Sadr, qui opère en Irak en coordination avec l’Iran et dont les partisans ont pris le contrôle de certaines parties de la Zone Verte de Bagdad, la semaine dernière, s’est rendu en visite à Beyrouth et a rencontré Nasrallah et Badr Al-Din. On dit que ces trois dirigeants ont discuté de la possibilité que le Hezbollah envoie des forces de Syrie en Irak afin d’aider Al-Sadr à Bagdad. Qui que ce soit qui ait éliminé Al-Din, a pris cette mesure pour empêcher que cela ne se produise.

Pendant, ce temps, vendredi après-midi, lors des funérailles de Badr Al-Din à Beyrouth, l’adjoint de Nasrallah Naïm Qassem a certifié que le Hezbollah avait évité de spécifier la nature de l’explosion qui a emporté Badr Al-Din, parce qu’il subsiste plusieurs hypothèses. Cependant, il a a affirmé que l’organisation terroriste  annoncerait la nature de l’explosion et l’identité des auteurs de l’attaques dans les heures à venir.

Dans un signal clair à l’Iran et au Hezbollah qu’ils ne devraient pas oser accuser les Etats-Unis de l’élimination, la Maison Blanche a diffusé vendredi un avertissement inhabituel, en réplique aux reportages au Moyen-Orient qui prétendent que Badr al-Din aurait été liquidé par une frappe aérienne américaine. Le message dit qu’il n’y avait aucun vol américain ni de la coalition au-dessus de la zone de la mystérieuse explosion. Cette annonce ne mentionnait pas la possibilité que Badr Al-Din ait pou être éliminé par un missile sol-sol tiré depuis une zone proche.

Samedi matin du 14 mai, le Hezbollah a allégué que les rebelles syriens auraient tué Badr Al-Din par un tir d’artillerie. C’est une accusation sans le moindre fondement, même de la part du Hezbollah. Si les rebelles avaient pu disposer de renseignements sur la localisation de ce terroriste de premier choix, et qu’ils étaient capables de le prendre directement pour cible, alors Badr Al-Din était totalement justifié à penser qu’il n’y a plus aucune raison que les forces du Hezbollah demeure une minute de plus en Syrie, et que le mieux pour elles seraient de déguerpir le plus rapidement possible.

DEBKAfile Reportage Exclusif 14 mai 2016, 11:23 AM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski

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Et si......

Tiens donc! Ouf… ce n’est plus Israël!

Moché Beneli

Bien sûr que c’est Israel, encore heureux, jour de Yom Haatsmaouth, rien de mieux pour liquider cette saleté. C’est tellement humiliant que c’est pour ça que le Hezbollah n’accuse pas Israel…