La révolte de Treblinka qui a eu lieu le 2 août 1943 dans le centre d’extermination de Treblinka a causé de lourdes pertes:  de nombreux prisonniers sont tués et des bâtiments sont endommagés ou détruits. Cette révolte a été le premier soulèvement armé dans un camp d’extermination nazi.

de nombreux actes de résistance 

Les révoltes d’individus ou de même de convois n’étaient pas exceptionnels et occasionnèrent la mort de plusieurs SS et Ukrainien.

Un jour, le 10 ou le 11 septembre 1942, lors de la sélection de prisonniers dans la section A, une partie des détenus estima qu’elle risque d’être exterminée sur place : l’un d’eux, Berliner, tue d’un coup de couteau l’Unterscharführer SS Max Bialas (ou Bielas). Meir Berliner, arrivé à Treblinka de Varsovie quelques jours auparavant, devait s’occuper des affaires des victimes déjà assassinés.

Les groupes de travail (sonderkommandos) affectés à cette tache étaient régulièrement liquidés et remplacés par des nouveaux. Ce jour-là, à l’appel du soir, Max Bialas fit aligner tous les prisonniers, y compris ceux qui sont arrivés le jour même, sur le côté.

Qui doit être liquidés, les nouveaux arrivants ou les « anciens » ? Cela ne fut pas acceptable. A ce moment là, Berliner sauta hors du groupe de prisonniers et poignarda Bialas.

Une grande agitation suivit. Les gardes ukrainiens ouvrirent le feu. Berliner fut tué sur place. Plusieurs dizaines de prisonniers furent tués ou blessés pendant la fusillade. Lorsque le calme revint, les prisonniers étaient à nouveau alignés pour recommencer l’appel.

Dix hommes au hasard furent enlevés des rangs et exécutés devant tous les autres. Le jour suivant, 150 autres personnes furent emmenées à Lazarett et abattues. Max Bialas, évacué vers l’hopital d’Ostrow, mourut en route (13).

Une résistance qui mit au point évasions et émeutes s’organisa peu à peu. Les cellules de cette résistance se composaient à partir de deux groupes: des Juifs polonais dans la section A, et un groupe de Juifs tchèques formé d’anciens militaires, également emprisonnés dans cette section.

Un mouvement de résistance clandestin existait dans les deux camps.

L’acte de résistance le plus important eu lieu en août 1943. Un groupe d’une cinquantaine de prisonniers décida de voler des armes à l’armurerie du camp afin de détruire les installations et de permettre à un maximum de déportés de s’évader et de se cacher dans les forêts environnantes.

Ce groupe tablait sur l’espoir que, dès que la rébellion aurait commencé, un grand nombre de prisonniers se joindraient à eux. Alors que l’opération débutait, les soupçons d’un SS forcèrent le groupe de résistants à déclencher la révolte plus tôt que prévu.

Avant même que l’officier SS Kurt Kuttner ne puisse alerter les gardes les prisonniers ouvrirent le feu et incendièrent des baraques.

Des centaines de prisonniers se ruèrent sur les enceintes barbelées et les forcèrent. La grande majorité d’entre eux furent tués par les SS postés dans les miradors.

Distant view of smoke from the Treblinka killing center, set on fire by prisoners during a revolt. [LCID: 35277]

Vue de loin d’une fumée sortant du camp d’extermination de Treblinka, incendié par les détenus au cours d’une révolte. Scène photographiée par un employé des chemins de fer. Treblinka, Pologne, 2 août 1943.

Mais, à partir du printemps 1943, l’effervescence de l’organisation et de la réalisation des projets de mutineries et d’évasions se ralentit, la plupart des convois de déportés se dirigeant vers Auschwitz Birkenau.

Les prisonniers juifs qui travaillaient à diverses tâches de service comprirent très vite que le ralentissement et la fermeture du camp signifiaient la disparition de tous les Juifs qui s’y trouvaient. Les circonstances renforçaient chez eux le sentiment qu’ils pouvaient fuir et trouver un refuge auprès des partisans de la forêt.

Cependant, les plans donnent lieu à de nombreux échecs. L’essai d’acquérir des armes en soudoyant des Ukrainiens échoue. De même, une tentative pour sortir des armes du dépôt des SS à l’aide d’une clé de fortune fabriquée par des mutins.

Un des membres actifs de la résistance, le docteur Horonsizky, qui soigna aussi les SS et jouit de ce fait d’une liberté de mouvement dans le camp, possédait la somme d’argent nécessaire à l’acquisition d’une arme.

Mais on découvrit l’argent par hasard et Horonsizky, après une lutte avec un soldat nazi, réussit à la dernière minute à avaler le poison qu’il conservait sur lui.

Un coup supplémentaire fut porté à l’organisation lorsque deux mutins, Zialo Blorh, l’homme le plus en vue du groupe tchèque, et Adolphe Friedman furent transférés de la section A, centre nerveux du réseau, à la section d’extermination.

Les deux hommes retournèrent la situation à leur avantage en travaillant pour l’organisation et la coordination des activités entre les deux sections.

Un menuisier du nom de Yaacov Wiernik assura un contact entre les deux sections. Il resta en vie et son témoignage, Un an à Treblinka sera publié par la Résistance de Varsovie en 1944.

La date de la grande révolte fut fixée au 2 août 1943. À la même époque, on évaluait à huit cent cinquante le nombre de prisonniers juifs, dont un tiers dans la section B. Peu avant le début de l’insurrection, le réseau comprenait environ soixante personnes dans le secret.

On décida de procéder par étapes : d’abord prendre les armes, en second lieu attaquer le quartier général SS, puis opérer une jonction avec les membres de la section B.

Le jour « J » arriva et le début des opérations se déroula selon le programme. Les prisonniers prêtèrent leur concours aux mutins. Après le rassemblement de 13 heures, les prisonniers se concentrèrent à proximité des objectifs.

L’opération fut menée par les chefs de la révolte, Galavsky et Kurland, responsables de tâches auprès des prisonniers et habilités à se déplacer librement dans l’enceinte du camp. Très vite, on sortit les armes, et l’affrontement commença.

Sur les huit cent cinquante déportés juifs, une centaine qui n’a pas essayé de fuir est restée dans l’enceinte du camp. Le reste franchit les barbelés et la moitié d’entre eux furent tués dans leur fuite et dans les combats entre les barbelés.

L’autre moitié, qui réussit à s’évader, prit la direction des forêts situées à quatre-vingt-cinq kilomètres du camp. Seuls 70 d’entre eux survécurent à la guerre.

L’attitude des populations aggrava parfois la situation des prisonniers : selon les témoignages des rescapés, il arriva que les villageois les dépouillèrent de leur argent et les remirent entre les mains des nazis.

Mais certains eurent la chance de recevoir une aide pour se cacher et se sauver. Quelque temps après la fuite de ces prisonniers, commença le démantèlement du camp de Treblinka. Une ferme fut construite sur le site du camp et un garde ukrainien en prit l’exploitation.  Ailleurs les troubles s’étendirent.

Les pertes juives à Treblinka

Au cours de sa période d’activité, entre sept cent mille et plus d’un million de déportés, pour la plupart juifs, y ont été exterminés. La plupart des victimes étaient des Juifs polonais issus de Varsovie ou d’autres ghettos polonais.

Durant l’été 1942, 315 000 Juifs, principalement du ghetto de Varsovie, furent assassinés. Plus de 337 000 Juifs du district de Radom, 35 000 du district de Lublin et 107 000 du district de Białystok y ont été exterminés dans les mois qui suivirent.

Des milliers de Juifs en provenance d’autres pays y furent également exterminés.

Ainsi Treblinka fut un lieu tragique pour les juifs, le plus important centre d’extermination après celui d’Auschwitz.

Mémorial de Treblinka
 par Jforum avec www.jewishgen.org et fr.wikipedia.org

12. A Treblinka, le camp 1 destiné au travail forcé a été créé en 1941. Le camp 2, destiné à l’extermination des juifs en 1942, a fonctionné durant 13 mois. (Grossmann Vassili, L’enfer de Treblinka, version intégrale 1945

13.Témoignage d’Eliyahu Rosehberg, Yad Vashem Archives.

14. Aktion Reinhard

 

Lire sur notre site

Samuel Willenberg, le révolté de Treblinka (Pierre Lurçat)

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Asher Cohen

Il a bien fait Meir Berliner de tuer Max Bialas. Au moins un qui a vengé le sang des Juifs. Si les 6 millions de Juifs exterminés s’étaient réunifiés et organisés pour en faire autant, il y aurait eu des millions d’ allemands éliminés de la Création et Hitler l’aurait eu mal. Gloire à tous ces Juifs qui ont combattu à Treblinka. Ils ont appliqué le Judaïsme jusqu’au bout ‘ Si un homme se lève pour te tuer, tues-le vite avant qu’il ne te tue’. Les rescapés de Treblinka avaient compris qu’ils n’avaient rien d’autre à perdre que leur petite peau, et donc tout à gagner à tuer un maximum d’allemands, on peut donc comprendre leur attitude sans pitié, dans les guerres d’Israël de 1948, 1956 et 1967. Cette génération avait été au fond du trou, au point qu’en juin 1967, quand beaucoup s’affolaient pour Israël, mon père, vétéran de 1942-45, m’a dit tout simplement ‘un Juif ne peut jamais avoir peur’. Dommage que les millions de Juifs assassinés se soient laissés mener par la peur, et laissés intimider, au lieu de tuer un maximum d’allemands, avant de mourir.