Des manifestations imposantes se déroulent quotidiennement à la place Tahrir du Caire, avec leur lot de morts et de blessés, pour exiger de l’armée qu’elle transfère immédiatement le pouvoir aux civils et dénoncer un projet qui permettrait aux militaires de garder des privilèges et de réduire les prérogatives  du nouveau parlement.
En effet, dans la crainte d’un raz-de marée islamiste aux législatives, les autorités ont annoncé, début novembre, vouloir mettre en oeuvre une série de 22 principes « supraconstitutionnels » qui feraient du Conseil militaire le « protecteur de la légitimité constitutionnelle de la nation », rapporte la correspondante du Monde au Caire, citée par le bulletin du CRIF. L’armée aurait le pouvoir de s’opposer à des articles de la nouvelle constitution. Mieux, « 80 des 100 membres du comité chargé de rédiger la nouvelle constitution seraient nommés par le Conseil militaire et 20 seulement par le Parlement », tandis que le budget de l’armée resterait secret.

Comme si, dit le New York Times le conseil de l’armée  proposait  « la garantie des droits individuels et de ceux des minorités contre une mainmise permanente de l’armée sur le régime »             

Pourquoi cette agitation, au reste durement réprimée par le pouvoir en place, peu de jours avant les élections législatives qui doivent de dérouler le 28 novembre alors que l’armée, qui tient les rênes du pays depuis la démission de Moubarak, a promis de céder le pouvoir aux civils une fois un nouveau président élu ?

A première vue ces manifestations suscitent la sympathie et un préjugé favorable des démocrates que nous sommes.

Les Egyptiens ont renversé un dictateur, ils exigent maintenant que les militaires qui dirigent le pays rentrent le plus vite possible dans leurs casernes et cèdent la place à des représentants élus de la nation.                    

Rien de plus légitime et nous devrions nous en réjouir.

Mais… Il y a un “Mais”…

Si les partis politiques qui s’affronteront au cours des prochaines élections, notamment les “Frères Musulmans” s’engagent formellement et d’un façon crédible à maintenir les acquis du peuple et notamment les droits des femmes, à ne pas remettre en question  les traités internationaux signés par les pouvoirs précédents, si l’on est assuré qu’ils acceptent sincèrement le principe de l’alternance, pourquoi pas ?

Mais la situation n’est pas aussi simple, les manifestants d’aujourd’hui ne sont pas tout à fait ceux d’hier. 
Les islamistes et les salafistes, redoutant sans doute de voir se dérober un succès annoncé, ont dans un premier temps appelé leurs partisans à descendre dans la rue pour montrer une fois de plus, l’importance de leur capacité de mobilisation.

Hier, par contre, les “Frères Musulmans” ont annoncé officiellement qu’ils ne participeraient pas à la manifestation projetée, mais ce n’est probablement que tactique et pour arriver au pouvoir, ils promettent tout ce qu’on veut et encore plus.           

Dans cette situation pour le moins confuse, on peut comprendre que l’armée et son chef, le maréchal Tantaoui, veuillent constituer une sorte de rempart contre une éventuelle tentation du mouvement islamiste d’exercer un pouvoir sans partage et d’installer une république islamiste…et ce, au nom de la démocratie…   

André Nahum

Radio Judaiques FM

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
ABEL

L’armée en Egypte est un véritable état dans l’état ! TANTAOUI et les autres généraux sont les nouveaux dictateurs de l’Egypte ! MOUBARAK haïssait les islamistes, car il a failli  » y passer  » lorsque ANOUAR EL SADATE a été assassiné !
La question qu’il est important de se poser aujourd’hui, c’est de savoir ou d’essayer d’appréhender quel serait le gouvernement le moins dangereux pour Israël ? J’ai envie de répondre que ce sera du pareil au même, ou blanc-bonnet, bonnet blanc ! Si les militaires gardent le pouvoir, l’Egypte risque la guerre civile ! Si c’est les Frètes Musulmans, cela risquerait d’être pareil à l’intérieur du pays, mais avec une surenchère du style  » Mort à ISRAEL  » avec un pays à la dérive, pour détourner l’agressivité vers ISRAEL !
MORALITE : Quoiqu’il arrivera, il ne faut rien attendre de bon que ce soit de l’Egypte ou de tout autre pays arabe !
Avant, Ismaël lançait des flèches vers son frère Isaac, aujourd’hui, les descendants d’Ismaël nous promettent des scuds et autres engins de mort !
Sur le fond rien n’a changé ! Ce n’est qu’une question de forme dont, encore une fois, il ne faut rien attendre de positif pour ISRAEL !
CONCLUSION : On ne peut pas transformer un âne en une jument arabe !

James

Les Freres Musulmans !