Des milliers de Juifs français vont peut-être quitter le pays d’ici la fin de l’année.

Haim Korsia, 51 ans, qui a été élu Grand Rabbin de France, dimanche dernier, présidera une communauté juive diminuée. Sur une population juive de 500 000 ou plus – la plus grande communauté juive dans l’Union européenne -,, elle peut rapidement tomber à 400 000, voire moins. Selon Nathan Sharansky, le président de l’Agence Juive, 2 254 juifs français ont effectué leur aliyah – le processus d’immigration en Israël – au cours des cinq premiers mois de 2014, contre seulement 580 l’an dernier: une hausse vertigineuse de 289%. Au 31 décembre de cette année, le total de cette aliyah prévisible serait 5000 personnes. Jamais un pays occidental n’aura fourni à Israël des taux d’immigration aussi forts.

Par ailleurs, un deuxième groupe de Juifs français se positionne «dans une immigration progressive»: sans demander la citoyenneté israélienne, ils achètent des appartements en Israël, inscrivent leurs enfants dans les universités israéliennes, la navette entre la France et Israël devient une activité présente, ou venir cela sans doute jusqu’à la retraite. «À la fin du compte, beaucoup d’entre eux sont susceptibles de devenir des immigrants à part entière», un sociologue franco-israélien prétend ainsi que l’immigration française en Israël serait plus proche de 6000 ou 7000 personnes sur une année.

Et que dire d’un troisième groupe: les Juifs français qui émigrent vers d’autres pays? Il prend de l’ampleur aussi. Les personnes riches transfèrent leur domicile et leur bureau vers l’Angleterre, la Belgique ou la Suisse. Les jeunes travailleurs vont en Angleterre, aux États-Unis, Canada, Asie de l’Est. Berlin, une destination favorite pour les Israéliens expatriés, mais attire aussi les Juifs français.

Joel Mergui, le président laïque du Consistoire, qui représente la fédération des synagogues juives de France, concède:.. «Vous pouvez sentir les effets à tous les niveaux, émigration signifie moins fidèles, moins d’enfants dans les écoles juives, moins de dons aux organismes de bienfaisance juive «dans certaines synagogues, des bancs entiers sont soudainement vides ».

L’antisémitisme est la principale raison pour laquelle les Juifs français quittent ce pays. Il y a deux ans, un djihadiste né en France, formé au Moyen-Orient, a assassiné un enseignant et trois enfants à bout portant dans une école juive de Toulouse, dans le sud de la France. Il y a quelques semaines, un autre djihadiste d’origine française et d’inspiration française a été impliqué dans le massacre du Musée juif de Bruxelles. Plus de violence se produit sur la même base de manière presque quotidienne, selon Sammy Ghozlan, un commissaire de police à la retraite qui a fondé BNVCA, une organisation qui contrôle les activités antisémites. Les Juifs sont aussi inquiets par la montée du Front national extrême droite (qui a remporté un quart des sièges français au Parlement européen le mois dernier), même si son chef actuel Marine Le Pen est désireuse de se distancier de son père Jean-Marie et de sa rhétorique antisémite, elle reste toujours une Le Pen.

Encore plus inquiétant, une nouvelle marque d’explicite, «national-socialiste» est née. L’antisémitisme est aujourd’hui très à la mode chez les jeunes Français d’origine tant européenne que non européenne. Assez révélateur son principal dirigeant est un artiste franco-camerounais, Dieudonné M’Bala M’Bala (le créateur de la «quenelle», un salut nazi inversé). «tout d’un coup, nous avons réalisé qu’il se pourrait qu’il n’y ait littéralement plus d’avenir pour nous ». Un jeune couple parisien dit qu’ils partiront pour Tel Aviv en août. Juste le temps pour que leurs enfants s’inscrivent dans une école franco-israélienne.

Le Grand Rabbin Korsia, qui, en tant que jeune aumônier juif de l’armée, a développé dés le début des années 2000 une amitié personnelle avec le président Jacques Chirac, est convaincu que la symbiose juive et française lancée sous Napoléon durera. En règle générale, les grands rabbins n’ont pas beaucoup d’influence religieuse ou politique sur la communauté juive française: sauf en temps de crise et de bouleversements comme l’affaire Dreyfus ou la suite de la Shoah. C’est peut-être le cas avec Haïm Korsia .

© Michel Gurfinkiel & The Jewish Chronicle, 2014

Michel Gurfinkiel est le fondateur et président de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, un think tank conservateur en France, et membre Shillman / Ginsburg au Middle East Forum. Il est aussi membre élu de la Commission administrative du Consistoire de Paris, faisant partie de l’équipe Mergui.
On ne sait pas ce qu’il fait d’ailleurs en tant qu’administrateur, comme beaucoup de ses collègues.

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Certes la situation des juifs de France n’est pas des plus simples. Néanmoins doit-on se complaire dans un discours défaitiste, et crier à tue-tête « sauve qui peut ».

Nous dénonçons les actes antisémites de manière régulière sur JForum. Mais il faut arrêter une forme de paranoïa. Personnellement je me promène en Kippa un peu partout. L’autre jour avec un ami israélien ont a pris un café sur les champs avec ma kippa et je suis toujours vivant à la surprise de mon ami. A lire certains articles on croirait que la France d’aujourd’hui serait l’Allemagne de 1936.

Tout cela est faux, et fini par devenir grotesque. Tout ce qui est excessif est insignifiant. Talleyrand

Notre danger le plus grand n’est pas l’antisémitisme, mais la forte assimilation des juifs au travers des mariages mixtes. Plus de 50% des mariages sont des mariages mixtes, ce qui veut dire que ces jeunes filles, et ces jeunes gens sont perdus pour la Communauté, qui ne fait rien pour eux. Au lieu de tenir des propos qui sont porteurs de désespérance, il vaudrait mieux que nos dirigeants, comme cet élu du Consistoire de Paris, fassent enfin le travail pour lequel ils se sont engagés.

Moshé COHEN SABBAN

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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DANIELLE

Il faut un temps à chacun pour l’Alya, alors ne condamnons pas ceux qui souhaitent rester en France ou ailleurs en Europe.

Et puis, me semble-t-il, que tous les Hébreux ne sont pas sortis d’Egypte, il y a ceux qui étaient bien, et ceux qui ont péri dans le Sinaï.

L’Histoire continue………

Par contre si une méthode existe pour enrayer l’assimilation, alors pourquoi pas. C’est en conservant notre caractère de Juif que nous préparerons les futures alyot.

Mais quel programme proposez-vous ? vous pouvez travailler avec les goyim, habiter avec eux et surtout ne les épousez pas parce que Juif vous êtes et Juif vous le resterez ! C’est le combat éternel de notre Peuple.

leia

-les media sont anti-israélien et abondent dans la propagande pro-arabe, comme tous les gouvernements.
-si vous lisez les réactions dans toute la presse écrite sur les sujets touchant Israël, vous ne pouvez pas ne pas voir l’anti-sémitisme et l’anti-sionisme galopants !
-je suis en froid avec la plupart de mes relations qui sont bassinées par la propagande pro-palestinienne !
-mes enfants se font insulter à l’école publique.
-je ne me sens plus en adéquation avec mes compatriotes depuis quelques années.
-la communauté juive ici n’est pas reluisante : bonne chance au nouveau grand rabbin !

moi, j’ai aussi décidé de partir. j’attends que les diplômes français soient reconnus en Israël et en attendant, j’apprends l’Hébreu.
beaucoup de juifs vont partir et ils n’ont pas l’air paranoïaques.

bon courage à mes compatriotes français qui restent : entre les adeptes de Dieudonné, le FN, le PS et l’UMP et le reste, je les plains !

Armand Maruani

{{Il y a un plus qu’un malaise en France . Aujourd’hui il n’est pas bon d’être juif en France quand on soutient Israël tout en étant un bon citoyen .}}

{{On ne peut pas dire que les parents qui ont des enfants dans une école religieuse ne sont pas inquiets .}}

{{On ne peut pas condamner des Juifs vivant en France de vouloir s’installer en Israël pour vivre sereinement leur judaïsme .}}

{{Un juif avec ou sans kippa suivant le quartier ou la cité où il vit est une cible potentielle . Nul ne peut le nier .}}

{{Honnêtement je ne pense pas qu’un juif inquiet vivant en France est un paranoîaque .}}

{{Des personnes inquiètes , hélas il n’y a que çà autour de moi .}}

{{C’est sûr maintenant qu’un Juif assimilé qui vit dans la Creuse ou dans le Cantal personne ne va l’emmerder .}}

{{Ce qui n’est pas le cas de certains de nos coreligionnaires qui vivent par exemple dans le 19 ième et qui emmènent leurs gamins à l’école de la rue Petit .}}

Arie

Quelle aventure, la kipa sur les champs… pfew ! Vous l’avez échappé belle !
Moshe, restez en France si c’est bon pour vous mais s’il vous plait ne parlez pas de défaitisme pour ces juifs qui font leurs valises { {{aujourd’hui}} }. Ils le font encore avec la tête haute et beaucoup de courage.

david c

Tout à fait d’accord avec Moshé Cohen Sabban ! Je ne vois pas la liaison que Gurfinkiel cherche à établir entre ses conseils de « sauve qui peut » (…qu’il ne met pas lui-même en pratique , car …?.. ! ) et le G R Korsia !
– l’aliyah peut être le fait de personnes qui mettent en pratique leurs principes religieux , ou patriotiques et non pas le « sauve qui peut » gurfinkielien !