C’était le scénario dont on ne voulait pas… De nouveau, des morts, Place Tahrir, en Egypte. Depuis des mois, ça n’a pas cessé en Syrie. Chaque jour des morts. 6, 7, 12, 17, morts «aujourd’hui à Homs». Déjà, le spectacle syrien nous laisse impuissant… et il faut de nouveau compter, compter en Egypte…
Comme au printemps dernier, le peuple se bat et le peuple sanctionne : Le régime militaire provisoire a échoué. Rien n’est différent… La corruption, la violence, l’injustice, l’inégalité.

La jeunesse égyptienne non plus n’a pas changé. Elle a pris les armes il y a quelques mois, et aujourd’hui elle n’hésite pas non plus. La liberté, la démocratie, la justice, c’est ce qu’ils veulent. Ils se sont battus, ils se battent, ils se battront.

20 morts Place Tahrir, ça fait peur, ça fait mal… d’ici aussi… Mais dans la confusion des images filmées des manifestations, les témoignages de ces acteurs anonymes de la grande histoire signent leur détermination. Plus de compromis possible. On y arrive, ou on n’y arrive pas. La liberté, le bonheur, la vie ou… les armes.

Alors, «d’ici», loin du sang, de la fumée et des flammes, l’émerveillement jusqu’à la joie trouve une place profonde et pudique pour partager l’admiration, le respect et l’enthousiasme.

Shirel Mignon

JForum.fr

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Amnesty : le pouvoir militaire en Egypte a « étouffé » la révolution

Le conseil militaire en Egypte n’a pas tenu ses promesses et certaines violations des droits de l’Homme commises depuis qu’il est au pouvoir sont pires que sous le régime de l’ancien président Hosni Moubarak, dénonce Amnesty international (AI) dans un rapport publié mardi.

La publication de ce rapport intervient alors que le pays est secoué depuis trois jours par des affrontements meurtriers entre les forces de l’ordre et des manifestants qui réclament la fin du pouvoir militaire, la plus grave crise depuis la chute de M. Moubarak.

Dans son rapport, l’ONG établit une liste « affligeante » des violations des droits de l’Homme commises sous le pouvoir du Conseil suprême des forces armées (CSFA), à la tête de l’Egypte depuis la chute de l’ancien raïs le 11 février.

« En jugeant des milliers de civils devant des tribunaux militaires, en réprimant des manifestations pacifiques, en élargissant le champ d’application de la loi sur l’état d’urgence en vigueur sous M. Moubarak, le CSFA a perpétué un système répressif contre lequel les manifestants du 25-Janvier ont combattu si ardemment pour parvenir à s’en débarrasser », affirme Philip Luther, directeur par intérim d’AI pour le Moyen-Orient.

« Ceux qui ont défié ou critiqué le conseil militaire – les manifestants, les journalistes, les blogueurs, les grévistes – ont fait l’objet d’une répression impitoyable, dans une tentative de les faire taire », poursuit-il dans un communiqué.

« Le bilan sur le respect des droits humains montre qu’après neuf mois de pouvoir en Egypte, le CSFA a étouffé les objectifs et les aspirations de la révolution du 25-Janvier », dénonce M. Luther.

Applaudie par la population pour ne pas avoir réprimé la révolte contre M. Moubarak et chargée d’engager le processus de démocratisation, l’armée fait désormais l’objet de vives critiques, accusée de multiplier les procès envers les civils et soupçonnée de vouloir se maintenir au pouvoir.

L’ONG assure que dans le domaine de la justice, le pouvoir militaire a fait « empirer » la situation. Elle affirme que 12.000 civils ont été jugés devant des tribunaux militaires au cours des neuf derniers mois, notamment pour des « violences mineures » ou pour « outrage envers l’armé ».

Amnesty cite le cas du blogueur Maikel Nabil, enfermé pour 45 jours dans un hôpital psychiatrique après avoir entamé une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à trois ans de prison.

« Après avoir entamé une grève de la faim en août, les autorités pénitentiaires lui ont retiré des médicaments vitaux pour son coeur », rappelle l’organisation, qui souligne également les tentatives du conseil militaire pour étouffer les articles défavorables à son égard.

Au lieu de protéger les manifestants, les forces de l’ordre, notamment l’armée, ont « violemment réprimé plusieurs manifestations, faisant plusieurs morts et des blessés ».

Amnesty rappelle que 28 personnes ont été tuées lors d’une manifestation de chrétiens coptes d’Egypte le 9 octobre, citant des sources médicales qui ont fait état de victimes touchées par balles ou écrasées par des véhicules blindés.

« Au lieu d’ordonner une enquête indépendante, l’armée a annoncé qu’elle mènerait elle-même l’enquête et a rapidement fait taire toute critique », affirme le rapport,

L’ONG accuse également le conseil militaire de promettre des enquêtes afin d’écarter toute critique, notamment sur la poursuite de la pratique de la torture en prison.

Amnesty appelle les autorités égyptiennes a enquêter sérieusement et en toute transparence sur les violations des droits de l’Homme, et à abolir la loi sur l’état d’urgence.

Le Caire, 22 nov 2011 (AFP)

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Egypte : les manifestants pas convaincus par le discours du chef militaire

Des manifestants de la place Tahrir au Caire ont dit ne pas croire un mot au discours du chef du pouvoir militaire, le maréchal Hussein Tantaoui, qui a affirmé dans un discours mardi que l’armée était prête à organiser un référendum sur le transfert du pouvoir aux civils.

« Nous ne pouvons pas croire ce qu’il dit. La balle était dans le camp du conseil militaire pendant des mois et ils n’ont rien fait », affirme Ibtissam al-Hamalawy, 50 ans, accompagnée de sa fille à Tahrir où des dizaines de milliers de manifestants réclamaient le départ du maréchal Tantaoui, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak.

« Tantaoui, c’est Moubarak copié collé », affirme Ahmed Mamdouh. « C’est Moubarak en tenue militaire et ce discours ressemble à celui de Moubarak », ajoute ce comptable de 35 ans.

Dans un discours télévisé, le maréchal Tantaoui a annoncé mardi soir que l’armée était prête à organiser « en cas de nécessité » un référendum sur le transfert du pouvoir « immédiatement, si le peuple le souhaite ».

La foule revendique la remise au plus vite du pouvoir à une autorité civile.

Sous la pression de la rue, le gouvernement d’Essam Charaf a démissionné lundi soir.

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Egypte : présidentielle avant fin juin 2012, législatives maintenues lundi

Une élection présidentielle se tiendra « avant la fin juin 2012 » en Egypte, a annoncé mardi le chef du conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hussein Tantaoui, assurant que l’armée était prête à organiser un référendum sur le transfert de pouvoir à une autorité civile.

Cette échéance présidentielle est plus proche que la fin 2012 voire 2013 souvent évoquées faute de calendrier précis. L’armée s’est engagée à remettre le pouvoir aux civils une fois élu un nouveau président.

L’armée est aussi prête à organiser « en cas de nécessité » un référendum sur le transfert de pouvoir « si le peuple le souhaite », a-t-il ajouté.

« L’armée ne veut pas le pouvoir et met les intérêts du peuple au-delà de toute considération. Elle est tout à fait prête à remettre les responsabilités immédiatement, si le peuple le souhaite, à travers un référendum populaire », a annoncé le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA).

Les élections législatives se tiendront quant à elles conformément au calendrier prévu, à partir de lundi prochain, a-t-il ajouté.

Le maréchal Tantaoui a également indiqué que le CSFA avait accepté la démission remise la veille du gouvernement du Premier ministre Essam Charaf, qu’elle avait nommé en mars dernier.

Il a ajouté qu’un nouveau gouvernement allait être formé, sans donner de précisions.

Des dizaines de milliers d’Egyptiens se sont à nouveau rassemblés mardi sur la place Tahrir au Caire pour réclamer le départ au plus tôt des militaires au pouvoir.

Le CAIRE, 22 nov 2011 (AFP)

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Egypte : le gouvernement démissionne (porte-parole)

Le gouvernement égyptien a annoncé lundi soir avoir présenté sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le départ du président Hosni Moubarak en février, a annoncé son porte-parole Mohamed Hijazi, cité par l’agence officielle Mena.

M. Hijazi a déclaré que cette démission avait été décidée « vu les circonstances difficiles que traverse actuellement le pays », selon la Mena.

Le gouvernement d’Essam Charaf « continuera à remplir la totalité de ses missions jusqu’à ce que la question de la démission soit tranchée » par le CSFA, à qui le gouvernement a remis sa démission dimanche, a assuré le porte-parole.

En outre, le gouvernement « appelle les Egyptiens à la retenue et au calme en vue d’un retour de la stabilité dans le pays et la tenue d’élections parlementaires, première étape vers l’instauration de la démocratie ».

Le gouvernement réaffirme également son profond « regret face à ces événements douloureux ».

Plus tôt lundi, le ministre égyptien de la Culture, Emad Abou Ghazi, avait déjà annoncé sa démission pour protester contre la réaction du gouvernement face aux violences entre manifestants et forces de l’ordre.

Depuis samedi, des affrontements meurtriers opposent la police à des milliers de manifestants, notamment sur l’emblématique place Tahrir au Caire.

Vingt-quatre personnes ont officiellement péri dans ces heurts qui touchent plusieurs villes du pays, où une révolte populaire a poussé M. Moubarak au départ le 11 février.

Ces violences, qui ont également fait plusieurs centaines de blessés, interviennent à une semaine du début des premières élections législatives depuis la chute de M. Moubarak, prévues le 28 novembre et qui doivent s’étaler sur plusieurs mois.

Les manifestants réclament la fin du pouvoir militaire qui s’est installé au départ de M. Moubarak, qu’ils accusent de vouloir rester à la tête de l’Etat et de perpétuer le système répressif en place sous l’ancien président.

M. Charaf, nommé à la tête du gouvernement en mars, était très populaire à son arrivée parmi les militants pro-démocratie, mais son image s’est ensuite ternie en raison du peu de pouvoir de son gouvernement face à la tutelle de l’armée et de la lenteur de la mise en oeuvre de réformes.

Ce gouvernement de transition était censé rester en place jusqu’à l’organisation d’élections législatives.

Le CAIRE, 21 nov 2011 (AFP)

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Egypte : l’armée refuse la démission du gouvernement (TV)

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte depuis la chute du président Hosni Moubarak en février, a refusé lundi soir la démission du gouvernement, a rapporté la télévision publique égyptienne, citant une source militaire.

Le ministre de l’Information Osama Haikel, cité par l’agence officielle Mena, a ensuite déclaré que l’armée ne s’était pas encore prononcée, laissant planer l’incertitude sur cette vacance à une semaine du premier scrutin législatif depuis le départ de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par une révolte populaire le 11 février.

Plus tôt, le porte-parole du cabinet, Mohamed Hijazi, avait annoncé que le gouvernement avait présenté sa démission « au vu des circonstances difficiles que traverse actuellement le pays », selon des propos rapportés par l’agence officielle Mena.

Lundi matin, le ministre égyptien de la Culture, Emad Abou Ghazi, avait déjà annoncé sa démission pour protester contre la réaction du gouvernement face aux violences entre manifestants et forces de l’ordre.

Depuis samedi, des affrontements meurtriers opposent la police à des milliers de manifestants, notamment sur l’emblématique place Tahrir au Caire.

Vingt-quatre personnes ont officiellement péri dans ces heurts qui touchent plusieurs villes du pays, où une révolte populaire a poussé M. Moubarak au départ le 11 février.

Ces violences, qui ont également fait plusieurs centaines de blessés, interviennent à une semaine du début des premières élections législatives depuis la chute de M. Moubarak, prévues le 28 novembre et qui doivent s’étaler sur plusieurs mois.

Les manifestants réclament la fin du pouvoir militaire qui s’est installé au départ de M. Moubarak, qu’ils accusent de vouloir rester à la tête de l’Etat et de perpétuer le système répressif en place sous l’ancien président.

M. Charaf, nommé à la tête du gouvernement en mars, était très populaire à son arrivée parmi les militants pro-démocratie, mais son image s’est ensuite ternie en raison du peu de pouvoir de son gouvernement face à la tutelle de l’armée et de la lenteur de la mise en oeuvre de réformes.

Le CAIRE, 21 nov 2011 (AFP)

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Egypte : les Frères musulmans participeront au dialogue avec l’armée

Les Frères musulmans d’Egypte, la force politique la mieux organisée du pays, ont annoncé qu’ils allaient participer à une réunion de dialogue auquel a appelé le pouvoir militaire, après trois jours de violences entre manifestants et police.

« Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a convoqué une réunion (de dialogue) aujourd’hui (mardi) et nous allons y participer », a affirmé à l’AFP Saad al-Katatny (bien Katatny), secrétaire général du Parti de la liberté et la justice issu de la confrérie.

Lundi soir, le CSFA avait appelé à un dialogue « urgent » après que le gouvernement qu’il a mis en place eut présenté sa démission sous la pression de la rue et des affrontements entre police et manifestants qui on coûté la vie à 26 personnes.

Les Frères musulmans avaient auparavant annoncé qu’ils n’allaient pas participer à la manifestation massive organisée mardi après-midi par plusieurs formations politiques pour réclamer la fin du pouvoir militaire.

« La situation a besoin de calme et de dialogue. Plus le nombre (de manifestants) grandit, plus il y aura des tensions », a indiqué M. Katatny.

« Nous sommes pour le droit de manifester mais la situation actuelle est tendue et nous voulons la surmonter », a-t-il poursuivi.

Critiques eux aussi à l’égard du pouvoir militaire, les Frères musulmans sont hostiles à un report des premières législatives après la chute de Hosni Moubarak en février, pour lesquelles ils estiment être en position de force.

« Nos revendications sont l’organisation du scrutin à la date prévue (28 novembre) et la remise du pouvoir à une autorité civile à la mi-2012 », entre autres, a réitéré M. Katatny.

Les militants rassemblés en nombre depuis vendredi sur l’emblématique place Tahrir au Caire revendiquent la remise immédiate du pouvoir à une autorité civile, conspuant le conseil militaire qu’ils accusent de rééditer la politique de répression en vigueur sous le régime Moubarak.

Le CAIRE (Egypte), 22 nov 2011 (AFP)

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Jean

Dans ces pseudo “révolutions arabes “, les Islamistes , force nouvelle issue de la prodigieuse démographie dans les pays arabo-musulmans, manipulent , instrumentalisent , comme des forcenés

Les groupuscules dits “ démocratiques “, numériquement et organisationnellement “minces comme une retraite des vieux (Pierre Perret ) “

Avec l’aide des benêts occidentaux (B.H.L. et consorts ) pour le soin de leur image démocratique

Et surtout pour être aidés par les gouvernements occidentaux , contre les tenants ,

Certes autoritaires et paternalistes du nationalisme .

Ces derniers étaient ou sont attachés à une laïcité et à un modernisme relatifs : Ben Ali dans la lignée de Bourguiba , Moubarak dans la lignée de Sadate-Nasser a quand même respecté et fait respecter
les accords de Camp David ( Sadate, Carter , Begin ). Bachar El Assad à la suite de son père Hafez a toujours maintenu une ligne anti islamiste (les Chrétiens de Syrie l’adulent ); Kadhafi a , quant à lui , freiné l’élan islamiste dans son pays et ailleurs : malgré ses rodomontades anti-occidentales et ses hypocrisies pro islamistes qui n’ont pas trompé ses adversaires (liquidation de l’imam chiite libanais Moussa Sadr lors de sa visite en Libye en 1978….)..

A un moment de la dynamique des événements , les Islamistes balaieront les libéraux , largement minoritaires ,trop bourgeois, hédonistes, individualistes , pas assez impliqués dans la “ religion politique
“ (comme les ex-nationalistes , eux , l’étaient , jusqu’à être capables d’exposer leur vie ) , pour être organisés telles des “ phalanges “ ,seules en mesure de juguler l’élan massif islamiste…..

Et les Islamistes , qui ont longtemps observé , tels des biologistes, l’ex-marxisme dont ils ne sont pas si loin , en ont adopté certains aspects :propagande, manipulation , rouerie à l’extrême , phraséologie , rigueur organisationnelle . Ils sauront , tels les bolchevicks qui en 1917, ont su liquider politiquement Kerenski et les Menchéviks , se débarrasser des « benêts  » libéraux arabes .

Hélas

yacotito

D’accord avec M.Greco:

L’occident se leurre en espérant voir émerger la démocratie dans les pays arabes: les peuples doivent être préparés à la démocratie qui ne peut pas se transposer de l’occident du jour au lendemain. Il nous a fallu des siècles pour en venir à ce stade.

En fait, ces peuples ont besoin d’un régime fort jusqu’à ce que la religion perde de son emprise, exactement ce qui est arrivé en Europe: dans le cas contraire, c’est l’histoire d’Isabelle le catholique qui se reproduit, en pire, car les moyens technologiques à la disposition des tyrans d’aujourd’hui sont sans commune mesure avec ceux de l’époque.

Gerco

Claire comme de l’eau de roche. Les militaires opposés aux frères musulmans doivent disparaître. Manifestations pour demander des élections « libres et démocratiques ». Après quoi, victoire des islamistes et instauration de la charia. La boucle est bouclée. Après la Lybie et la Tunisie, l’Egypte ne pouvait pas vivre, elle aussi, sans son « printemps sibérien ». Curieux le silence de tous ces donneurs de leçon socialistes.