Toutes les communauté unies autour du maire pour honorer la mémoire de ses anciens habitants de la commune longtemps oubliés (photo Véronique Camplan)

Quand lors d’une cérémonie en présence de représentants de toutes les communautés religieuses, le maire, Jean Denat, et les représentants, de la communauté juive de Vauvert ont dévoilé la plaque commémorative, c’est tout un pan de l’histoire de Vauvert que l’on a découvert.

C’est seulement au XVe siècle que Vauvert a été rebaptisée de son nom actuel. Avant, la ville s’appelait Posquières le premier texte y faisant référence remonte à l’an 810. Au Moyen-âge, le village de Posquières était regroupé autour de son château en deux quartiers, l’un occupé par les Chrétiens, le deuxième par les Juifs.

Posquières possède alors une école rabbinique dirigée par Abraham Ben David, dit Rabad de Posquières. Et c’est ici, de 1165 à 1235  que vécu son fils, dit Isaac l’aveugle, qui poursuivit les travaux de son père et est considéré comme le père de la Cabbale.

Pour rappel, la Cabbale, littéralement « tradition », désignait à l’origine toute tradition doctrinale même biblique à l’exception des cinq livres de Moïse. D’abord transcription écrite des pratiques religieuses, puis courant doctrinal.

Cette école rabbinique jouit d’une grande renommée dans le monde juif mais est paradoxalement méconnue des habitants de Vauvert.

Il faut dire qu’aujourd’hui il ne subsiste que peu de vestiges ou d’écrits sur cette implantation, qui a pourtant duré plusieurs siècles. Seuls deux noms de la localité la rappelle, « la rue des juifs » et la « rue des bonnets carrés » (coiffe que portaient les professeurs d’université à cette époque.

Malgré cela, Posquières reste un lieu important pour la communauté juive du monde entier. En 1998, Guy Roca, maire de l’époque, reçut une lettre de juifs brésiliens qui demandaient où était enterré Abraham ben David.

La commune a alors sollicité Alain Teulade, en sa qualité de président de la Société d’histoire. Celui-ci à lui-même fait appel au Docteur Guigou, qui avec l’aide de l’ancien directeur des services techniques, ont pu confirmer que ce lieu de sépulture se trouvait sur l’emplacement actuel de la maison de retraite, au Pic de Milan.

Il a fallu une dizaine d’années, et depuis quatre ans l’intervention de personnalités comme le le Rabbin Meïer Gabaï venu d’Ukraine, pour le mener à bien.

« Ce passé était bien caché », constate Alain Teulade, « il a fallu le gratter ». Aujourd’hui, la stèle et son message en Hébreu et en Fançais, symbolise cette époque de grand renom pour la ville.

« Beaucoup de juifs, en particulier, venus des États-Unis, cherchent Posquières en vain », déplore Alain Teulade qui suggère « Pourquoi ne pas écrire sur les panneaux signalétiques : Vauvert anciennement Posquières ». Le maire, jean Denat lui répond « Je vous ai entendu, c’est une idée que nous soumettrons au Vauverdois ».

En attendant Jean Denat se réjouit de cette journée qui a réuni toutes les communautés religieuses, Catholiques, Protestants, Juifs et Musulmans ensemble pour honorer la mémoire de ce lieu historique dont le rayonnement est encore si fort.

Véronique Palomar Camplan

Source: www.objectifgard.com

 

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Élie de Paris

Pauvre communauté de Juifs, certainement martyrisés, à l’âge sombre des provinces de France…
On sait combien les seigneurs nous « aimaient », à cette époque croisidique…
En fait, les « rues des Juifs » sont la plupart du temps le lieu du massacre, ou du bûcher… Et par extension les rues où, après, la prostitution s’installait.
Les rues « aux » Juifs étaient les rues des prêteurs sur gages, qui perdurèrent même alors qu’il n’y avait plus de Juifs du tout.
La rue des Lombards à Paris, renommée ainsi alors que ces derniers reprirent le prêt…
Ces géants de la Torah ont laissé quelques perles préservées, qui perdurent encore aujourd’hui, en clair, comme à Lunel, Touques, Corbeil, Vitry le François, Sens, etc…
Nous sommes aujourd’hui des nains, juchés sur leurs épaules.

Bonaparte

Au diable vauvert :

 » Dès le XVe siècle, « faire le diable de Vauvert » signifiait « s’agiter comme un beau diable », mais sans qu’aucune notion de distance ne s’y rattache.
Cela n’explique donc pas non plus le pourquoi de ce vauvert lointain et le diable qui s’y accroche.

Ce nom était aussi celui d’une abbaye de Chartreux située au sud de Paris, à peu près là où se trouve actuellement le carrefour Denfert-Rochereau (Lien externe). Il faut d’ailleurs reconnaître que, pour aller au diable, la première partie du nom du carrefour n’est pas mal du tout… Cette abbaye aurait été le théatre de manifestation plus ou moins dialoliques, peut-être orchestrées par les moines eux-mêmes pour que le roi Louis IX leur fasse donation du domaine.
Il existait également un château de Vauvert à Gentilly qui aurait servi de repaire à des bandits redoutés…………………………

Il y avait aussi un Vauvert près de Nîmes, où les protestants ont détruit un sanctuaire dédié à la Vierge. « 

Miraël

Ce qui est intéressant c’est également de savoir pourquoi Vauvert à changer de nom. Cela a bien sûr un rapport avec le « diable » et les évènements funestes qui s’y déroulèrent sur l’actuel lieu-dit du « massacre ».