L’infiltration depuis Gaza dévoile des carences de Tsahal au plus mauvais moment

A la différence de la surfrappe du Dôme de Fer (situation normale : c’est le Balagan) contre un tir de mitrailleuse lourde dans Gaza, qui a montré que l’armée en fait un peu trop en matière de prudence, la grande vadrouille des 3 Gazaouis armés qui ont allègrement traversé 20 km à l’intérieur du territoire ont révélé des faiblesses majeures, juste avant vendredi 30 mars où l’on s’attend à des ruées massives contre les barrières de sécurité, éventuellement sur plusieurs frontières… 

 

Trois Palestiniens armés marchent près du kibboutz de Tzeelim, dans le sud d’Israël, après avoir percé une brèche dans la barrière de sécurité autour de la Bande de Gaza, le 27 mars 2018 (capture d’écran). 

 

Les Israéliens auraient bien raison de s’inquiéter de l’infiltration de 3 Palestiniens armés, venus de Gaza et qui se sont enfoncés profondément en territoire israélien, mardi, sans être inquiétés le moins du monde, non tant à cause de leurs mauvaises intentions qu’ils ont réussi à camoufler, mais pour ce qui ressemble bien à un épouvantable échec de la part d’une armée censée être sur le pied de guerre parée à toute éventualité.

L’incident a poussé autant le ministre de la défense que les autorités locales à exiger des réponses fermes et précises, sur la façon dont cela a pu arriver et ce qui peut être fait pour éviter des incidents identiques dans l’avenir proche des trois jours à suivre (entre autres).

Cela a bien pris plusieurs heures, au moins, à l’armée, avant de seulement réaliser qu’il y avait bien une brèche dans la barrière de sécurité. A ce moment-là, les suspects, qui étaient en possession de couteaux et de grenades à main, se trouvaient déjà proches de la base militaire de Tzeelim, à une distance d’environ 20 km de la barrière de sécurité, traversée au moins 4 bonnes heures auparavant, où ils ont été n définitive capturés, après que les officiers de sécurité de l’installation ne finissent par se dire qu’ils avaient l’air franchement suspects.

Au moins dans les tous derniers kilomètres, les Palestiniens n’apparaissent pas tenter d’éviter leur repérage ou leur capture. Les séquences vidéos de la zone montrent qu’ils marchent calmement au beau milieu de la route, traverses des champs de fleurs sauvages jaunes et de terrains vagues, sans chercher à s’esquiver derrière des arbres ni m^me à se cacher des caméras de surveillance.

« C’est exactement le type d’incident qui n’aurait pas dû arriver », déclare le porte-parole de Tsahal, le Général de Brigade Ronen Manelis, après l’arrestation des trois hommes.

Excepté le fait que ce soit une grave brèche en soi, le calendrier de son déroulement rend la situation encore pire, pour l’armée, survenant à un moment où les forces de défense de Tsahal sont censées être e,n alerte maximale, à la lumière des tensions croissantes le long de la frontière de Gaza.

 Jeunes Palestiniens de Khan Yunis près de la barrière de sécurité entre Israël et le sud de la Bande de Gaza le 16 mars 2018. (AFP Photo/Said Khatib).

L’armée se prépare à des manifestations monstres à Gaza, prévues pour vendredi, où on s’attend à ce que des milliers de manifestants prennent part et tentent potentiellement de traverser la barrière de sécurité.

C’ était le second incident de passage de la froNtière en moins d’une semaine. Samedi, un groupe de 4 Palestiniens a traversé la barrière de sécurité dans le sud de Gaza et tenté de mettre le feu à une lourde machinerie utilisée pour construire une barrière massive au-dessus et en-dessous du sol tout autour de Gaza.

Dans ce cas, cependant, les quatre hommes masqués n’ont passé que quelques minutes à l’intérieur du territoire israélien, avant de s’échapper en revenant à Gaza alors les troupes de Tsahal arrivaient sur place.

 

L’armée a déjà reçu des œufs dans la figure après un spectaculaire usage inapproprié de la force, par des tirs de missiles du système de défense Dôme de Fer, un peu plus tôt en début de semaine, les bruyants intercepteurs déclenchant les sirènes de roquettes entrantes et envoyant des milliers de résidents du sud d’Israël se précipitant vers les abris blindés au milieu de la nuit, alors qu’aucune roquette n’avait en réalité été tiré.

L’infiltration de mardi n’a pas déclenché autant d’alarmes sonores, mais celles symboliques qui ont résonné au cours de l’incident vont probablement faire écho durant les jours à venir. Tandis que le déploiement du Dôme de Fer était perçu comme un cas, finalement banal où l’armée se montre prudente à l’excès, -la batteries’est déclenchée à cause de tirs de mitrailleuses au cours d’un exercice du Hamas à l’intérieur de la Bande, sans interférence vers le territoire israélien -l’infiltration de mardi a révélé un point de défaillance majeure dans le degré de  préparation e l’armée, la rendant d’autant plus gravissime.

Mardi après-midi, le Ministre de la Défense Avigdor Lieberman a déclaré qu’il exigeait un rapport complet sur cette infiltration, et qu’il soit déposé sur son bureau avant jeudi.

Les chefs des conseils et communautés locales de la zones ont aussi appelé à une enquête approfondie sur l’incident.

Il n’est pas évident de comprendre ce que les suspects venaient exactement faire.

Alors que des Palestiniens entrent régulièrement sur le territoire israélien depuis l’enclave côtière, ils sont en général arrêtés sur le coup par des soldats de Tsahal, alors que la barrière de sécurité de Gaza – bien qu’ancienne et devant être remplacée dans l’année à venir – est parsemée de capteurs et sous la surveillance permanente de soldats supervisant des zones entières à travers des caméras en circuit étroit.

 L’armée n’est pas encore sûre du moment exact auquel les hommes ont traversé la barrière de sécurité, mais il semble que cela ait pu être à un certain moment très tôt mardi matin, lorsqu’il y a eu du brouillard dans la zone. Alors qu’ils ont réussi à marcher plus de 20 km sur le territoire israélien, ils ont dû traverser au moins 3 heures avant de se faire prendre à l’extérieur de la base de l’armée à Tzeelim, à approximativement 10h 30 du matin.

 

Cette quantité de temps passé n’est pas, n soit, sans précédent. En août 2016, un homme de Gaza a passé presque une journée entière en Israël avant d’être rattrapé – pas plus qu’il n’est si extra-ordinaire que des Palestiniens entrent en Israël depuis Gaza, armés d’armes ou de grenades – c’est arrivé au début de ce mois et en février – mais la combinaison de tous ces éléments réunis propulse l’infiltration de mardi au rangs des plus hautement inhabituelles.

Grenades,couteaux et outils trouvés en possessiondes trois suspects Palestiniens à l’extérieur de la base militaire de Tzeelim le 27 Mars 2018. (Israel Police)

Les forces de sécurité doivent encore déterminer ce que les trois hommes se destinaient à faire en Israël, bien que les grenades et les couteaux trouvés en leur possession paraissent indiquer des plans malfaisants.

Pourtant, les suspects -membres de la même famille du sud de la bande de Gaza, à côté de Rafah – ont amplement eu l’occasion de mener une attaque terroriste au cours de leur périple de 20 km, jusqu’à la bse militaire de Tzeelim.

 Par exemple, une vidéo de surveillance du Kibboutz Tzeelim, situe juste sur la route de la base, montre les hommes traversant en passant devant le portail ouvert de la communauté. Puis on les voit marcher en revenant vers le Kibboutz et en continuant leur chemin vers l’autoroute 222.

Cela a débouché sur deux hypothèses : soit ils visaient spécifiquement la base de l’armée de Tzeelim, connue pour être l’un des plus importants centres d’entraînement de Tsahal, en particulier pour les soldats sur le point d’être stationnés le long de la frontière de Gaza ou pour y réaliser une incursion – soit les Palestiniens ne planifiaient pas réellement de mener un attentat terroriste et attendaient plutôt de se faire prendre.

Cette dernière version n’est pas inouïe. Il y a déjà eu des cas de résidents de Gaza espérant être arrêtés en traversant la frontière avec une arme, en croyant que la vie en prison en Israël est préférable à celle au sein de la Bande dirigée par le Hamas.

Mais jusqu’à présent, leurs intentions ne sont qu’un sujet de spéculations. Les services de sécurité du Shin Bet disent qu’à partir de mardi soir, ils ne sont pas en mesure de commenter les motivations des suspects, puisqu’ils sont sous le coup d’interrogatoires poussés.

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