Télétravail : pourquoi ça coince ?

Publié le 27/10/2020 à 05:12, mis à jour à 08:58

Dans le JDD de dimanche dernier, Dominique Costagliola, épidémiologiste membre de l’Académie des Sciences, se demandait pourquoi le gouvernement ne poussait pas le télétravail « partout ou c’est possible » ?

« Ce choix politique reste un mystère » assurait la spécialiste.

De fait, alors que la France est frappée de plein fouet par la deuxième vague épidémique, que la majorité des clusters se trouvent dans les entreprises selon une étude de Santé Publique France et que les couvre-feux compliquent la vie des salariés, le gouvernement n’a jamais dépassé le cadre de la recommandation aux entreprises, les invitant à fixer un ou deux jours de télétravail par semaine, sans que cette recommandation n’ait été forcément suivie d’effets.

Hier, à l’occasion du sommet social à Matignon, le télétravail est revenu sur la table. « Nous dirons sans doute dans la semaine les décisions que nous allons prendre en la matière », a indiqué le Premier ministre lors d’un point de presse.

« Le gouvernement ne va pas rendre le télétravail obligatoire mais probablement faire en sorte que deux ou trois jours par semaine soient télétravaillés, en apportant une modification au protocole sanitaire national », a précisé Michel Beaugas, secrétaire confédéral à Force ouvrière (FO).

Les partenaires sociaux ne sont toutefois pas tombés d’accord : le Medef souhaite un accord qui ne contraindra pas les employeurs, tandis que pour FO, un accord doit « laisser les choses ouvertes et prévoir les conditions requises pour télétravailler ». « Certains salariés ne disposent pas de bureau chez eux et doivent travailler sur l’ordinateur familial », a fait remarquer Michel Beaugas.

L’exécutif encourage en tout cas les entreprises à pratiquer le télétravail, dans la mesure du possible, comme l’a rappelé Elisabeth Borne hier sur LCI. La ministre du Travail a d’ailleurs donné quelques chiffres.

En septembre, 12 % des heures de travail étaient télétravaillées, « ce qui représente 30 % des salariés sur la base de deux jours par semaine. Sur octobre, à peu près 50 % des salariés dans les zones où le virus circule activement – c’est-à-dire là où il y a un couvre-feu – étaient en télétravail », a indiqué Mme Borne.

« On encourage les entreprises à le développer autant que possible. Si on peut réduire les interactions il faut le faire et le télétravail peut le permettre », a-t-elle déclaré, se félicitant que le protocole en entreprise soit « efficace ».

Philippe Rioux

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