Alors que la pétition contre le téléfilm a recueilli plus de 35 000 signatures, France 2 a pris la décision d’ajourner « Ce soir-là ».

Sous pression depuis l’annonce de son téléfilm sur l’attentat du Bataclan, France 2 a annoncé ce jeudi soir, dans un communiqué, qu’elle l’ajournait. « France 2 rappelle qu’aucune date de diffusion n’est prévue pour la fiction intitulée Ce soir-là. Le film étant en cours de montage, il n’a pas encore été visionné par la direction de la chaîne.

France 2 a pris la décision d’ajourner ce projet tant que la production du téléfilm n’aura pas consulté largement l’ensemble des associations des victimes », a écrit la direction de la chaîne.

Fin novembre dernier, France Télévisions avait annoncé le tournage d’un téléfilm sur l’attentat du Bataclan. Il s’est terminé le vendredi 22 décembre et aurait du être diffusé courant 2018 sur France 2.

Le téléfilm intitulé Ce soir-là est réalisé par Marion Laine. « Ce soir-là est une grande histoire d’amour impossible, mais aussi celle d’une renaissance, sur fond de Paris, ville romantique par excellence, mais aussi aujourd’hui ville blessée », résumait ainsi la chaîne fin novembre. Une décision qui indigne de nombreuses familles de victimes. Elles ne comprennent pas que l’on puisse raconter une romance en partant d’une tragédie qui a fait 90 morts et de nombreux blessés.

C’est pourquoi la journaliste Claire Peltier, femme de David Perchirin qui a perdu la vie au Bataclan, a lancé une pétition pour empêcher la diffusion de ce téléfilm. « Nous demandons à la direction de France 2 et à Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, de renoncer à ce projet trop douloureux, par respect pour nos douleurs, pour notre deuil, pour les personnes disparues et blessées.

Par respect pour le service public de télévision », a-t-elle écrit dans un texte, rapporté par Le Monde . Près d’une semaine après la fin du tournage de Ce soir-là, la pétition a enregistré plus de 35 000 signatures.

« Même si on n’a jamais réclamé la censure, on est content que la pudeur et la retenue l’emportent », a déclaré à l’Agence France-Presse le président de l’association de victimes Life For Paris, Arthur Dénouveaux, rappelant que « le rôle de l’association n’est pas d’être censeur ».

« C’est exploiter la douleur des gens »
Ce jeudi matin, le père d’une autre victime du Bataclan était au micro de France Inter. Lui aussi s’élève contre ce projet de téléfilm. « Je pense que la moindre des choses aurait été de demander aux familles, sur un événement comme celui-ci, si elles étaient prêtes à supporter ce type de projection […] Je trouve que c’est malsain de faire une approche comme celle-ci alors que tout n’est pas encore compris et bouclé au niveau judiciaire. » « La blessure pour les familles n’est pas encore fermée. Quelque part, c’est exploiter la douleur des gens. C’est quoi ? C’est un buzz ? C’est du commercial ? On est vraiment choqués », a-t-il conclu.

Face à la gronde montante, la directrice de la fiction de France 2 avait défendu le projet, expliquant sur RTL, le 30 novembre dernier, que « l’idée, ce n’était pas de parler frontalement des attentats, du Bataclan et de cette nuit-là ».

Elle a également insisté sur le travail de la réalisatrice, qui est « allée voir et a consulté beaucoup de personnes, justement pour être au plus juste ». C’est l’actrice Sandrine Bonnaire qui avait le rôle principal au côté de Simon Abkarian.

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