Téhéran : les Saoudiens soutiennent les Kurdes en Iran

Des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre le Corps des Gardiens de la Révolution et le PDKI à Oshnavieh dans le Nord-Ouest de l’Iran

Mohsen Rezaee. (image via Fars news agency)

BEYROUTH – Un responsable de la sécurité iranienne très influent, a implicitement, accusé Riyad de soutenir les militants kurdes près de la frontière du pays avec l’Irak, quelques jours après de violents affrontements qui ont éclaté dans cette région montagneuse.

Mohsen Rezaee, le Secrétaire du puissant Conseil du Discernement, a prétendu, lundi, que l’Arabie Saoudite aurait expédié « deux cellules terroristes » vers le Kurdistan iranien, mais s’est vanté que tous ses membres auraient « été tués » [Ce que les Kurdes d’Iran démentent, reconnaissant six morts et disant avoir éliminé 20 Gardiens de la Révolution ou Pasdaran]

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Femmes kurdes pleurant la mort de six des Peshmergas tués dans des affrontements avec les Gardiens de la Révolution Iranienne. 

Il a ajouté, dans un messagesur son compte Instagram que les militants kurdes agissaient sous les ordres du consulat de Riyad à Erbil, la capitale du Gouvernement Régional du Kurdistan. 

« Prêtez bien attention à vos défaites au Yémen, en Irak et en Syrie et arrêtez de tuer des musulmans », a t-il ajouté dans son message virulent, qui a été traduit en Arabe par l’agence semi-officielle FARS. 

Ce message de Rezaee vient faire référence aux affrontement du 16 juin, à l’extérieur de la ville d’Oshnavieh, au Nord-Ouest de l’Iran (Shno en Kurde) entre le Corps des Gardiens de la Révolution (CGRI) et des membres du Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDKI).

Le PDKI a annoncé avoir  envoyé un « groupe de cadres politiques » accompagnés par des combattants kurdes vers les villages de Sergiz et Qeresqe, où ils se sont retrouvés encerclés et attaqués par les troupes iraniennes, avant que six des séparatistes kurdes ne soient tués parce qu’ils étaient à court de munitions. 

Les médias d’Etat du régime iranien ont aussi couvert ce combat à l’arme à feu, le tout dernier affrontement entre les militants kurdes et l’Etat iranien, mais ils n’ont pas spécifié le nom du PDKI comme étant l’organisation impliquée dans ces affrontements armés.

Le Commandant des forces terrestres du CGRI, Mohammad Pakpour a déclaré que « deux groupes »  ont tenté de s’infiltrer en Iran par la zone-frontière d’Oshnavieh dans le but de « mener des sabotages [allusion implicite à l’aide supposée de Kurdes dans les sabotages du programme nucléaire iranien?]  et des attentats terroristes ». 

« Les affrontements ont duré d’une à plusieurs heures et certains des « terroristes » ont ét »é tués » a t-il ajouté,alors que l’Iran a, plus tard annoncé que cinq seulement de ses propres soldats auraient été tués dans la bataille.

Le PDKI a affirmé avoir tué 20 membres des Pasdaran ou CGRI, dans les combats et blessé 14 autres, accusant l’Iran de tenter de camoufler ses propres pertes.

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Le PDKI -un groupe nationaliste kurde de gauche formé en 1945 – a annoncé le 26 février qu’il reprenait sa « résistance armée contre la République Islamiste d’Iran » et a revendiqué une attaque contre une base des Bassidjis dans le village de Majid Khan.

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Le groupe a lancé une insurrection meurtrière contre les autorités iraniennes entre 1989 et 1996 (soit une durée de 7 ans), après laquelle il a maintenu une politique pacifique jusqu’à ce que des affrontements aient à nouveau lieu contre les troupes iraniennes à l’automne 2015.

Un autre groupe d’opposition kurde en Iran, le Parti de la Liberté du Kurdistan (PAK ou PJAK), a annoncé à la fin avril qu’il reprenait également ses opérations armées contre l’Iran.

« L’Iran est au seuil d’un soulèvement armé à grande échelle… qui comprendra toutes ses villes » a déclaré le Commandant de la branche armée du PJAK, Hussein Yazdanpana, au journal saoudien Ashraq Alawsat.

Albin Szakola (@AlbinSzakola). Amin Nasr a traduit les sources arabophones.

now.mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski

PS : il serait quand même assez cocasse que l’Arabie Saoudite finance des raids d’un groupe subversif kurde qui entend faire partager également la culture et les postes de commandement aux femmes comme aux hommes, alors que Riyad interdit à ses propres femmes de passer le permis de conduire. Mais, en géopolitique, sait-on jamais, tout est possible! 

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