« Pour la mosquée Bismillah, pour la mosquée Bismillah… » L’homme qui prononce ces paroles à l’entrée du terrain où a lieu la prière agite une corbeille. Les fidèles de Sarcelles viennent y déposer de la monnaie. C’est un jour important pour tous les musulmans, mais en particulier pour ceux de l’Association des musulmans d’inspiration sunnite en France (Amis), à Sarcelles. Pour la seconde fois, les fidèles, qui étaient plus de mille, ont pu prier sur leur terrain. Là où doit s’élever leur grande mosquée, derrière la maison de quartier Valéry-Watteau.
Le projet a fait l’objet d’une présentation juste avant la prière. « Comme vous le savez, notre quartier va être réhabilité et notre lieu de prière détruit », a indiqué Sabar Ladj, secrétaire de l’association. Le lieu qu’elle occupe actuellement est situé dans la barre Fragonard, qui sera abattue d’ici au moins cinq ans dans le cadre des travaux de renouvellement urbain. L’association espère d’ici là ériger le projet qui est désormais décrit sur son site Internet. Les dessins du cabinet d’architecte y sont également visibles.
p>« Ce grand centre culturel et cultuel fera la fierté de notre ville », a souligné Sabar Ladj. Ce dernier n’a pas manqué de répéter que, pour le voir aboutir, la communauté allait devoir se mobiliser. Pour l’instant, l’Amis peut déjà compter sur le soutien de la mairie. Le député-maire, François Pupponi (PS), est venu les saluer lors de sa tournée de presque toutes les mosquées de sa circonscription en ce jour de l’Aïd-el-Kébir.
« L’intérêt de venir à Sarcelles, c’est de voir qu’on peut vivre un islam tranquille. Ici, tout se passe normalement sans traumatisme et sans problème », leur a-t-il lancé en signe de soutien, dans cette période de montée des tensions.
« La municipalité a déjà donné 150 000 €, a souligné Mamadou Gassama, le président de l’Amis. C’est un geste considérable. » Cette subvention concerne la partie culturelle du centre, qui doit accueillir bibliothèque et salles de cours. Difficile de savoir combien coûtera réellement la construction. « On est en train d’évaluer tout ça », indique Sabar Ladj, en ajoutant que la collecte de fonds n’en est qu’à ses débuts.
En juillet, l’association estimait le coût entre 3,5 M€ et 4 M€. « Maintenant, c’est à la communauté musulmane de trouver l’argent », rappelle François Pupponi.
Plus de mille fidèles ont assisté à la prère de l’Aïd. LP/T.C.
AU centre, le député-maire de Sarcelles, François Pupponi. LP/T.C. leparisien.fr
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