Portrait de Michel Onfray, philosophe et essayiste, qui vient de publier "Le Miroir aux alouettes", au éditions Plon, posant dans les locaux du Figaro, à l'occasion d'un débat croisé avec Luc Ferry, professeur de philosophie et essayiste, venant de publier "'La Révolution transhumaniste", au éditions Plon, sur le thème : faut-il avoir peur de la troisième révolution industrielle ?
Tout ça pour ça…

Celui qui se veut de Gaulle agit comme un vulgaire président du conseil de la IV° République. Macron, c’est Pinay. Guère plus, guère mieux, guère au-delà.

Michel ONFRAY Co-créateur de Front Populaire Publié le 7 juillet 2020

Il est facile d’entrer dans un cerveau simple. On ouvre une porte, et, comme dans un moulin, on entre et on regarde: ce que l’on voit est simple comme le mécanisme simpliste et simplet d’un jouet d’enfant. Le remaniement ministériel du demi-mandat d’Emmanuel Macron en est un.

Première leçon: lui qui a perdu les deux élections intermédiaires de son mandat, les européennes et les municipales, s’est débarrassé de son Premier ministre qui, s’il n’était pour rien dans sa première Bérézina, a emporté son Marengo haut la main dans sa ville du Havre.

Qu’on se souvienne des effets de menton et du ton de matamore de Macron sur toutes les ondes: il n’était pas question que le Rassemblement national gagne les européennes, c’eut été le retour d’Adolf Hitler et, pour le Jean Moulin qu’il voulait incarner, une offense personnelle.

Or, il a perdu. Qu’a-t-il fait? Il a dit que perdre de si peu c’était gagner… Les journalistes, aux ordres, ont acquiescé et repris ad nauseam les éléments de langage fournis par l’Élysée. Dont acte.

Bien sûr, ce jeune garçon qui ne perd pas une occasion de prétendre que le général de Gaulle est l’un de ses modèles, n’a rien fait! Il est certain que, dans la même configuration politique, le général aurait entendu ce que lui disait le peuple et répondu à son propos de façon adéquate: soit un changement de Premier ministre avec remaniement ministériel aux couleurs du parti gagnant ou, plus probable, une démission et une dissolution de l’Assemblée nationale, sinon un référendum, pour reconstituer un pacte entre le peuple et lui.

Que fit le gaulliste en peau de lapin qu’est Macron? rien… Mais, quand on connait le personnage, et on ne peut plus l’ignorer tant il s’est répandu, on ne s’étonnera pas qu’entre le courage et la couardise il n’ait pas choisi le premier!

Les sondages étaient bons pour Édouard Philippe. Sa cote de popularité faisait honte à la sienne. Plus le Premier ministre grimpait, plus le chef de l’Etat chutait. L’Édouard caracolait en tête; l’Emmanuel courrait, poussif, derrière le char de son subordonné. Le second était premier; le premier, très largement son second.

Le second crut qu’en jetant l’attelage de son rival au fossé il serait premier à sa place. Le président de la République a trop regardé Ben-Hur et pas assez lu les historiens romains (ce qu’Édouard Philippe, lui, a fait, du moins: il connait les livres sur Rome de mon vieux maître Lucien Jerphagnon, il l’a écrit…). Il y a du Néron chez Macron et du Marc-Aurèle chez Édouard Philippe.

Du Marc-Aurèle? Oui, car cet homme, dont je ne partage pas la ligne politique, semble avoir une ligne existentielle droite et verticale qui fait plaisir à voir. En plus de deux années d’exercice du pouvoir, il ne s’est rendu coupable d’aucun doigt d’honneur, même par procuration, d’aucune grossièreté, d’aucun mépris, d’aucune vulgarité, d’aucun mensonge, d’aucun narcissisme, d’aucun égotisme, d’aucun travestissement.

Feue Sibeth Ndiaye n’a jamais eu besoin de lui tricoter une quantité de panoplies de rechange pour faire avaler l’une de ses insultes, l’un de ses dérapages, l’un de ses propos méprisants, l’un de ses changements de pied…

On ignore le visage de sa femme et l’on ne sait rien de sa famille, il ne nous a pas gratifié de publi-reportages dans Gala ou Voici sur son chien et ses enfants, sa maison de campagne et ses lectures, on ne l’a vu ni en short ni en maillot de bain, il n’a pas tenu par la main son épouse un jour d’obsèques nationales –je songe à celles de Simone Veil…

Si Édouard Philippe disposait de cette cote c’est probablement parce que, au-delà de la politique qu’il menait, il a été un homme digne et élégant. Or, depuis Sarkozy et Hollande, les Français en ont assez de l’indignité et de l’inélégance.

Ils ne veulent plus forcément changer l’ordre du monde, encore que, mais ils souhaitent que ceux qui les représentent, même s’ils ne peuvent plus faire grand-chose depuis 1992, manifestent de la hauteur, de la grandeur, de l’éducation, de la distinction.

Ils ne veulent pas d’un président faisant son footing en short et grimpant les marches de l’Élysée en sueur comme Sarkozy, ils refusent un François Hollande livreur matutinal de pain au chocolat en scooter à sa maîtresse, ils ne désirent pas un Macron validant les photos obscènes qui le représentent aux Antilles dans des postures indignes d’un chef de l’État. Ils souhaitent un homme debout. Avec Édouard Philippe, nous avions un homme debout.

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Adam

La mascarade de ce remaniement confirme une seule chose : Macron ne s’intéresse qu’à sa réélection, le reste c’est-à-dire la France et les français il s’en fiche. La crise du Covid a été gérée avec cette seule boussole, Macron n’a fait que de la communication, tout ce qui était bon et utile à le faire paraître pour un grand, comme par exemple l’évacuation de quelques malades d’Alsace vers la cote ouest, alors que les cliniques privées alsaciennes étaient vides. Les français paieront cher d’avoir mis un gamin à l’Elysée, un irresponsable qui fait joujou avec 65 millions d’habitants et jette par la fenêtre des centaines de milliards d’euros qu’il n’a pas et que nos enfants les générations futures devront rembourser. La « startup nation » est en faillite, au bord du chaos politique, économique, social et sociétal. Après moi le déluge. Incroyable dans ce pays qui se prétend 6ème puissance mondiale, qui donne à tout le monde en général et à Israel en particulier des leçons de démocratie, de droits de l’homme et d’universalisme.
La France de notre enfance est finie, et l’Europe aussi. Sauve qui peut, tant qu’il est encore temps.

Élie de Paris

Ah ! Ce philosophe retourne le couteau dans l’appelé !
Où étions nous il y a 4 ans quand l’ inconsequence se préparait ?
Le Seigneur avait endormi le peuple…afin que ça perte soit consommée.
Macron a été élu avec 25% des voix des votants.