Régionales 2021: de droite ou de gauche, la prime à tous les sortants

RÉÉLECTIONS – Dans les treize régions de métropole, tous les chefs d’exécutif sortants ont remporté ou sont arrivés en tête des élections régionales.

En 2021, sortant rime encore plus avec gagnant. C’est l’un des enseignements de ces élections régionales, historiques, par leur niveau d’abstention (65,8% selon une estimation de l’Ifop-Fiducial), et inédites, parce que tous les présidents de régions sortants de métropole sont arrivés en tête de leurs treize scrutins.

Tous sont assurés d’obtenir la majorité absolue, à l’exception notable de la Bretagne où des tractations de troisième tour seront nécessaires pour aboutir à une majorité au conseil régional. À droite comme à gauche, les victoires aux régionales ont été belles et nettes, bien au-delà parfois de ce que les sondages laissaient entrevoir.

Les ténors de la droite en position de force

Parmi les sept présidents de région sortants réélus de la droite et du centre, quatre se distinguent. D’abord Renaud Muselier, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où il affrontait en duel le candidat du Rassemblement national (RN) Thierry Mariani. Un duel où, contrairement aux estimations, le scrutin a tourné nettement en sa faveur, puisqu’il l’emporterait de près de 13 points, selon les résultats encore partiels du ministère de l’Intérieur.

Chez les présidentiables, déclarés ou non, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez ont aussi connu de belles réélections. Xavier Bertrand, ex-LR et premier déclaré pour la présidentielle de 2022, a remporté largement la région des Hauts-de-France avec 52,37% des voix. La présidente sortante, pas officiellement candidate pour 2022 mais pressentie, conserve la tête de la région Ile-de-France avec 45% des suffrages. Enfin, large victoire pour Laurent Wauquiez (LR), qui totalise 55,17% des suffrages au deuxième tour.

Des trois candidats potentiels ou déclarés, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand ont été les mieux élus. Les Républicains vont devoir maintenant aboutir dans leur processus de sélection du futur candidat de la droite à la présidentielle. Si le président des LR Christian Jacob évoque une grande enquête Cevipof pour départager les prétendants, Xavier Bertrand se place déjà en position d’affrontement direct avec Marine Le Pen et Emmanuel Macron (pas encore officiellement candidat à sa réélection).

Les ténors de gauche bien réélus

Les socialistes contrôlaient cinq régions, ils en contrôlent toujours cinq, avec des coalitions plus ou moins larges. La présidente PS sortante de la région Occitanie, Carole Delga, a réalisé le meilleur score au niveau national en cumulant 57,77% des suffrages, selon des résultats définitifs.

Moins larges, mais confortables, trois autres scrutins ont dégagé de victoires nettes de présidents socialistes. La présidente sortante de Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay a rassemblé 42,2% des voix dans une large liste d’union de la gauche (PS-PCF-EELV). Parti tout seul, le président sortant socialiste Alain Rousset a réuni 39,5% en Nouvelle-Aquitaine. S’il aura la majorité absolue à l’hôtel de région, il ne bénéficiera pas de l’appui systématique des écologistes. Enfin, le président socialiste sortant de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a réuni plus de 39% des voix. Un score modeste malgré une très large union autour de lui (PS-PCF-EELV-LFI).

À gauche, l’élection la plus incertaine se déroule en Bretagne. Loïg Chesnais-Girard (PS) arrive en tête du second tour avec 29,84% des voix. Insuffisant pour obtenir la majorité absolue malgré la prime majoritaire d’un quart des sièges pour la liste arrivée en tête. Le président sortant va donc devoir élargir ses soutiens lors du « troisième tour » lors de l’élection de l’exécutif régional. Avec son ancien allié Thierry Burlot, passé à LaREM et qui a atteint 14,75% des voix ? Politiquement délicat. Avec EELV, auteur d’une belle 3e place à plus de 20% ? Ce serait le sens de la recomposition politique du moment, mais le président ne veut pas en entendre parler.

En Corse, l’hégémonie régionaliste, malgré la division

Dans un scrutin marqué par une plus forte participation que le reste du pays, l’île de Beauté a de nouveau fait confiance à son président de l’exécutif sortant, Gilles Simeoni, avec 40,64%, pourtant parti sans ses alliés régionalistes. Peu lui chaut puisqu’il devance tout de même le maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli, soutenu par LR et qui atteint 32,02% des voix, et les deux autres listes régionalistes, l’autonomiste de gauche Jean-Christophe Angelini et l’indépendantiste Paul-Felix Benedetti.

La Réunion repasse à gauche, scrutin encore en cours dans les Caraïbes et en Guyane

Seule région à avoir changé de couleur politique pour le moment : l’île de La Réunion et ses 855.000 habitants. Huguette Bello, à la tête d’une liste d’union de gauche, a remporté dimanche la région Réunion avec 51,85% des voix face au président de région sortant Didier Robert (divers droite). Didier Robert, qui réalise 48,15% dimanche, avait été élu à la tête de la région pour la première fois en 2010 en battant le président communiste sortant, Paul Vergès.

Du fait du décalage horaire, les scrutins territoriaux de Martinique et de Guyane étaient toujours en cours en fin de soirée ce dimanche, idem pour l’élection régionale de Guadeloupe.

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LECHARTIER

Les près de 70%, ils sont majeur, ils ne votent pas, c’est leurs choix, mais, je vois mal, pourquoi, les autres personnes qui eux se sont déplacées pour voter, ne serait pas valable ?? Le nombre de candidat es étaient important aux 2ème tour, la Démocratie, est présente…. Maintenant sous prétexte qu’il y a trop d’abstention, les élections doivent être annuler et attendre, que ces Mesdames & Messieurs décident de se déplacer pour satisfaire ces derniers……….?? La porte est ouverte à n’importe quoi, !!! d’ailleurs dommage, qu’il y est 2 tours, un seul, aurait été plus rapide, et par endroits cauchemardesque…………!

Filouthai

Je ne vois que des articles stupides à la suite de ces élections ,et celui-ci est de la même veine.
Il y a eu près de 70% d’abstentions dans cette élection. Cela est un signe très grave et très inquiétant !
Il signifie que 70% des français méprisent l’offre politique qui leur est faite et les politiciens qui la représentent
Cela signifie que les partis pouvant arriver à la tête d’une région représentent au a 15% des électeurs, soit à peu près 10% de la population.
Ils ont gagné quoi?
Dans quelle dictature vivons nous ?

wall

encore et toujours les mêmes têtes d’hypocrites , tout sonne faux chez eux , pas un pour relever l’autre , que du blablabla, ils sont contents , on croirait qu’ils ont gagné haut la main , avec plus de 66% d’abstention , rien ne changera que ce soit lepen , macron ,et autres menteurs ….