Réélection d’Emmanuel Macron: quel futur gouvernement?

Réélection d’Emmanuel Macron : Castex, Blanquer, Darmanin… quel gouvernement pour la suite ?

Dans les jours à venir, Jean Castex va présenter sa démission. Un nouveau Premier ministre va lui succéder et former un nouveau gouvernement au sein duquel ministres issus de la droite et de la gauche devraient, une nouvelle fois, se côtoyer.

C’est un acte fondateur, même en macronie où le Président décide de beaucoup de choses et plus encore. L’identité du locataire de Matignon et les profils des principaux ministres ne sont pas seulement un message politique envoyé aux Français, leurs personnalités et leurs convictions vont influer sur la suite. Après avoir choisi Édouard Philippe, Jean Castex et Bruno Le Maire, le Président nouvellement élu pourrait-il changer de bord ?

« Il faudra un Premier ministre apaisant, qui dialogue et qui rassure »

Le 15 avril dernier, Emmanuel Macron n’a pas exclu de nommer un Premier ministre de gauche. Mais il n’a avancé aucun nom. L’un de ceux qui circulaient, la semaine dernière, était celui d’Élisabeth Borne, en effet, longtemps proche du PS. Réponse dans un sourire – et à la troisième personne – de la principale intéressée : « Mme Borne ? Elle fait campagne pour la réélection d’Emmanuel Macron. » Les autres possibles impétrants n’ont, eux non plus, rien d’officiel comme Christine Lagarde ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

Une chose est certaine, en revanche : le chef de l’État va prendre son temps. « Il va vouloir montrer que c’est un moment très grave. Il va vouloir dire : ‘J’ai conscience que j’ai gagné avec des gens très différents' », nous assurait, la semaine dernière, un secrétaire d’État. En effet, poursuit notre interlocuteur, « dès le lendemain du second tour, beaucoup de gens seront en colère : certains parce qu’ils n’ont pas voté pour lui, d’autres parce qu’ils s’y sont forcés. Il va devoir en tenir compte. »

« Il faudra un Premier ministre apaisant, qui dialogue et qui rassure », nous assure une ministre qui s’y verrait bien. Et un autre, qui s’y verrait aussi, complète cash : « Ne sous-estimez pas le cynisme du bonhomme : il ne choisira pas son Premier ministre en fonction de son empreinte carbone. » À Marseille, samedi, Emmanuel Macron a souhaité, en effet, que son futur Premier ministre soit aussi chargé du climat, ce qui ne signifie en rien que cette personnalité soit identifiée comme écologiste…

Plusieurs écoles s’affrontent dans l’entourage du Président

Au sein du gouvernement, certains ministres ont déjà préparé leur valise c’est le cas de Jean-Michel Blanquer. Durant la campagne, nombre de proches du Chef de l’État ont pointé sa responsabilité dans la défiance qui a gagné le monde enseignant. « Seul François Bayrou peut encore parler aux profs », assurait récemment à La Dépêche, un ministre. Cela en ferait-il le futur ministre de l’Éducation ? Autre poids lourd, Jean-Yves Le Drian devrait quitter le quai d’Orsay. Bruno Le Maire, lui, se verrait bien à Matignon. Gérald Darmanin a, pour sa part, assuré à ses interlocuteurs corses qu’il resterait place Beauvau. Quant à Gabriel Attal qui a bien géré sa difficile mission de porte-parole, il pourrait prendre du galon… Mais il est trop tôt pour faire des projections réellement fiables. Emmanuel Macron pourrait faire le choix de ne nommer qu’un gouvernement extrêmement resserré en attendant les législatives.

Celles si seront décisives pour la suite. Quel poids et surtout quelle forme prendront la majorité ? Plusieurs écoles s’affrontent dans l’entourage du Président : entre ceux, comme Alexis Kohler et sans doute le Président lui-même, qui rêvent d’un large groupe unique qui accueillerait toutes les sensibilités allant des ex LR au ex PS en passant par le Modem, à ceux qui souhaitent une majorité plurielle comme Édouard Philippe, faite de plusieurs groupes à l’Assemblée. Entre les deux, certains imaginent un pôle droit autour d’Horizons soutenu par les LR et un pôle gauche autour de LREM et Modem soutenu par le PS.

Cette organisation n’a rien de cosmétique car elle déterminera la façon dont les textes de loi seront discutés puis votés mais aussi la manière dont se dérouleront les débats. La majorité sera-t-elle seule et unique coincée entre les extrêmes que seront le RN et LFI ou sera-t-elle diverse ? Emmanuel Macron organisera-t-il sa propre opposition ? Certains candidats PS ou LR pourraient n’avoir aucun candidat de la majorité face à eux et en échéance LREM leur demanderait de voter certains textes importants comme un texte sur l’environnement. Dès demain, les discussions vont commencer.

Christelle Bertrand  www.ladepeche.fr
Après avoir choisi Édouard Philippe, Jean Castex et Bruno Le Maire, le Président nouvellement élu pourrait-il changer de bord ? AFP – BERTRAND GUAY

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Itsik

Le candidat soutenu par le Crif, le GRF, le FSJU, l’ACIP, Elnet, … a été élu avec plus 58% des voix. Mais que toutes ces organisation se rassurent : l’électorat juif aura compté pour moins de 0,5% dans cet ensemble, autant dire pas grand chose. Ce n’était pas la peine de s’exiter autant avec des appels quotidiens à faire barrage à l’extrême droite.

Le danger maintenant est l’extrême gauche de JL Mélanchon qui pourrait avoir un groupe de poids à l’assemblé nationale. On attend de ces belles âmes les mêmes appels contre cette autre extrême. Ce serait une première.