Oh ils ne sont pas bien nombreux : A peine une centaine de familles judéo-chinoises qui vivent encore aux alentours de la ville de Kaifeng, à l’Est de Zhengzhou.
Leurs ancêtres étaient des marchands venus de Perse par la Route de la Soie au VIIIème siècle dans ce qui était alors la capitale de ce vaste pays. A l’époque on comptait jusqu’à 300 familles. Les historiens pensent que cette communauté serait la plus ancienne dont on garde la trace puisqu’elle se serait installée sous le règne de l’empereur Mingdi (55-75), comme l’attestent des stèles retrouvées sur place.
La synagogue de Kaifeng fut bâtie en 1163 et la communauté vécut longtemps dans l’isolement le plus total. Mais actuellement, ils sont un si petit nombre que les circuits touristiques, désespérés, les ont définitivement classés dans la catégorie des espèces en voie de disparition, ne faisant même plus visiter les ruines de leur dernière synagogue. Des vestiges que cette minuscule communauté s’est vue sommée d’effacer de la surface de la terre.
Comme elle a dû supprimer toute trace de son patrimoine historique à la demande expresse de Xi Jinping qui a exigé de se prémunir « des infiltrations de puissances étrangères dans la société chinoise, par le biais de moyens religieux ».
Au niveau des relations bilatérales Israël-Chine, une série d’investisseurs chinois non juifs font des allers-retours au gré des affaires qui se présentent. Quelques 9.000 chinois travaillent d’ores et déjà en Israël dans le domaine du bâtiment dans le cadre d’un accord signé entre Israël et la Chine. Côté touristes, en 2017, ils furent 80 000 à venir profiter notamment de la beauté des paysages. Un chiffre qui devrait « s’envoler » si l’on en croit moults tours opérateurs chinois boostés par la perspective d’une ligne directe Pékin/Tel-Aviv.
Quant aux étudiants, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s’inscrire dans les universités israéliennes, tel le Technion.
Chinois et juif ou juif et chinois, que ne font-ils leur Alyah ?
« Nous connaissons une Chinoise qui a suivi un cursus de Yiddish et qui le parle parfaitement », raconte à qui veut l’entendre Ran Beinerman, président de l’Association d’amitié Chine-Israël. Lui-même d’origine chinoise, il a fait son alyah à l’âge de 8 ans avec toute sa famille, en 1947.
Dans ce contexte, ils ne sont qu’une douzaine, (voire maximum deux douzaines d’habitants de la ville de Kaifeng) à vouloir faire leur Alyah.
Leur resterait à prouver leur origine juive ou à se convertir pour l’obtenir officiellement comme d’autres avant eux, comme Yaakov Wang, kippa sur la tête dont le rêve est de devenir rabbin, comme cinq jeunes chinoises, elles aussi en Israël depuis l’année dernière ou, comme Eliezer Chayni-Marom, un amiral d’origine chinoise qui fut commandant de la marine israélienne de 2007 à 2011…
Mais qui est ce Xi Jinping ?
Un homme qui a pour objectif d’être le dirigeant chinois le plus puissant depuis Deng Xiaoping.
C’est à cet adversaire redoutable et redouté de tout ce qui est juif en son pays, que Benyamin Netanyahou fait des risettes en bon ambassadeur de l’Etat hébreu pour qui le potentiel d’un tel marché ne se refuse pas et pourrait même marquer le début d’une association aussi exceptionnelle que celle vécue avec les Etats-Unis.
Ne lui reste plus qu’à trouver un compromis favorable aux affaires mais humain plus qu’humain, un arrangement mesuré à l’aulne de l’économie d’Israël au moins autant qu’à la survie de tout juif, où qu’il soit…
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