Iran; Les négociations nucléaires sont retardées

Alors qu’un nouvel épisode de négociations nucléaires se profile, les relations entre l’Iran et les États-Unis semblent s’envenimer. Le ton est monté d’un cran cette semaine, Téhéran accusant Washington d’agissements contradictoires et de propos incendiaires, dans un contexte diplomatique déjà complexe.

Au cœur de cette tension : les discussions en cours entre les deux pays, entamées il y a un mois, pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions économiques. Un quatrième cycle de pourparlers est prévu ce samedi à Rome, avec pour objectif de relancer un processus diplomatique interrompu depuis plusieurs années.

Mais en parallèle à ces efforts, les États-Unis ont imposé mercredi une nouvelle série de sanctions contre plusieurs entités qu’ils accusent de participer au commerce illicite de pétrole et de produits pétrochimiques iraniens. Cette décision est intervenue alors même que les négociations n’ont pas encore abouti à un compromis, ce qui a été perçu par l’Iran comme un acte de mauvaise foi.

Le soutien présumé de Téhéran aux rebelles Houthis du Yémen constitue un autre point de friction. Ces derniers, qui contrôlent une partie importante du territoire yéménite, notamment le nord du pays, mènent depuis plusieurs semaines des attaques contre des navires en mer Rouge. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens. Les États-Unis, par la voix du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, ont averti l’Iran que ce soutien aurait des conséquences.

Depuis la mi-mars, l’armée américaine mène d’ailleurs une campagne de frappes contre les positions des Houthis, visant plus de 1 000 cibles selon des sources officielles. Ces opérations, bien qu’indirectes, sont perçues comme un message clair à l’attention de Téhéran. Ce dernier, de son côté, affirme que les Houthis agissent de manière autonome et que l’implication iranienne est largement exagérée.

Face à ces accusations, la diplomatie iranienne a répliqué avec fermeté. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, a dénoncé « l’approche contradictoire des décideurs américains » et pointé un manque de sérieux dans la volonté de parvenir à un accord. Il a averti que les États-Unis porteraient la responsabilité des conséquences de cette attitude, accusant Washington de saboter les efforts diplomatiques par ses actions unilatérales.

Cette crise rappelle le précédent de 2018, lorsque le président Donald Trump avait unilatéralement retiré les États-Unis de l’accord nucléaire de 2015, qui avait été conclu avec les grandes puissances et l’Iran. Depuis, les relations sont restées tendues, malgré quelques tentatives de rapprochement. Trump, à l’époque, n’avait pas exclu des actions militaires si l’Iran refusait de négocier un nouvel accord.

Malgré tout, les cycles de négociation précédents, tenus sous médiation omanaise, ont été qualifiés de « productifs » par les deux parties. Ces rencontres hebdomadaires, bien que marquées par de nombreuses divergences, ont permis de maintenir un fil de discussion ouvert, ce qui est en soi un progrès dans un climat aussi chargé.

La situation reste cependant fragile. Toute mesure perçue comme une provocation — qu’il s’agisse d’une sanction ou d’une déclaration publique — risque de remettre en cause les avancées obtenues jusque-là. Si les deux camps affirment vouloir éviter l’escalade, leurs actions sur le terrain racontent parfois une tout autre histoire.

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Damran

Il va bien falloir à un moment donné reconnaître le fait que les enturbannés se foutent de la gueule de la diplomatie américaine depuis un bon moment.
Ces vermines ne comprennent que les rapports de force et il est plus que grand temps de changer de méthode et les écraser dans leurs centrales nucléaires…