Les Chefs spirituels druzes forcés à ramper et à “aboyer”
La minorité druze menacée par les islamistes en Syrie
La situation des Druzes en Syrie connaît une détérioration alarmante. Cette communauté religieuse, implantée principalement dans la région d’As-Suwayda, au sud du pays, fait face à une campagne systématique d’humiliations, de violences et d’assassinats orchestrée par des groupes islamistes radicaux. Alors que les tensions montent, des appels à l’aide émanent des chefs religieux druzes, tandis qu’Israël est l’un des rares États à réagir concrètement face à cette menace.
Depuis plusieurs semaines, des témoignages et vidéos circulant sur les réseaux sociaux font état d’exactions perpétrées contre les Druzes dans diverses localités syriennes. Les images sont glaçantes : humiliations publiques, rasages forcés de barbes symboliques, violences physiques, et parfois même exécutions de figures religieuses locales. À Tsahniya, au sud de Damas, le chef du village et son fils ont été assassinés, illustrant la brutalité ciblée contre les représentants de cette minorité.
Les islamistes affiliés à Hayat Tahrir al-Sham, menés par Ahmed a-Sharaa (plus connu sous le nom d’Abu Mohammad al-Julani), semblent avoir intensifié leur campagne contre les minorités non sunnites dans les zones sous leur contrôle. Après les chrétiens et les alaouites, les Druzes deviennent la cible d’une idéologie djihadiste qui prône ouvertement l’épuration religieuse. Des mosquées de la banlieue est de Damas ont même lancé des appels à la mobilisation des jeunes pour attaquer les localités druzes comme Sahnaya. Ces incitations à la violence, souvent accompagnées de slogans appelant au massacre des Juifs ou à la conquête d’Israël, montrent que la haine religieuse dépasse largement les frontières syriennes.
Dans une déclaration publique, le chef spirituel druze, Sheikh Al-Hajari, a exprimé son inquiétude face au silence de la communauté internationale et à la passivité du régime syrien, qu’il accuse d’abandonner délibérément les Druzes à leur sort. Il redoute un massacre similaire à celui perpétré contre les alaouites dans les villes côtières et exhorte à une intervention internationale urgente pour protéger sa communauté.
Située à seulement 70 kilomètres d’Israël, la région d’As-Suwayda est stratégiquement vulnérable, encerclée par des zones à majorité sunnite hostile, notamment le gouvernorat de Deraa. Consciente du risque d’escalade, Israël a clairement fait savoir qu’elle surveille de près l’évolution de la situation. Des avions de combat israéliens ont effectué des vols à basse altitude au-dessus du palais présidentiel à Damas, envoyant un signal d’avertissement à Ahmed a-Sharaa et à ses partisans. Par ailleurs, plusieurs frappes aériennes ciblées de Tsahal ont été rapportées dans des zones contrôlées par les djihadistes, provoquant la fuite de ces derniers vers des abris dès l’apparition des appareils israéliens dans le ciel syrien.
L’État hébreu, souvent décrié dans certains milieux, apparaît dans ce contexte comme l’un des seuls acteurs régionaux à intervenir concrètement pour dissuader les agressions contre une minorité persécutée. Pendant que les grandes puissances observent ou gardent le silence, Tel Aviv envoie un message fort : les violences dirigées contre les Druzes ne resteront pas sans réponse.
Dans les rues désertées des villages druzes du sud syrien, les traces des combats, des humiliations et des souffrances sont visibles. Tandis que les colonnes de djihadistes paradent dans les quartiers conquis, certains scandent des slogans évoquant Khaibar et le massacre des Juifs, rappelant que l’idéologie qui sous-tend cette violence ne s’arrêtera pas aux minorités locales. Elle vise clairement une guerre plus vaste contre Israël et le peuple juif.
Cette nouvelle flambée de haine confessionnelle n’est pas un simple épisode local dans une guerre civile complexe. Elle s’inscrit dans une logique idéologique plus large, où l’objectif n’est pas seulement le contrôle territorial, mais l’instauration d’un régime théocratique fondé sur l’intolérance et la violence. Le sort des Druzes aujourd’hui pourrait bien préfigurer celui d’autres demain, si rien n’est fait.
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