Quand Joseph Kessel nous câblait depuis Israël
Il disait que « Tout Israël est un prodige »…Joseph Kessel disparu il y 43 ans avait tissé un lien très fort avec Israël. Il y vient pour la première fois en 1925 puis en 1926 invité par Haïm Weizmann, militant sioniste et futur premier président de l’état d’Israël. Il tombe en admiration devant ces juifs qui arrivent en Terre d’Israël, nombreux à quitter le confort d’une vie bourgeoise, en dépit de toutes les difficultés,et les maladies. Il fera aussi cette confidence qui illustre l’attachement on pourrait dire viscéral qu’il avait pour Israël.
« Je ne suis pas mystique, mais quand j’ai mis pied à terre j’ai eu vraiment l’impression que je connaissais déjà cette terre où je n’avais jamais été »
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En mai 1948, 22 ans plus tard, il revient, envoyé par France Soir, témoigner sur la naissance de l’état. Le 18 mai, 4 jours après que David Ben Gourion proclame l’indépendance d’Israël, Joseph Kessel monte dans un petit avion direction Tel-Aviv. il atterrira finalement à Haïfa et obtient le tout premier visa délivré par le nouveau pays.
« A Haifa, j’ai obtenu le visa d’entrée n°1 de l’Etat d’Israël et mon avion fut le premier à toucher le sol de la « Palestine libre » titre France-Soir à la Une de son édition du lendemain, le 19 mai 1948.
Kessel est fier de constater que la population est de plus en plus dense et pleine de vitalité, et témoigne pendant un mois sur les premières semaines du nouveau pays et sur la guerre qui l’oppose aux puissances arabes environnantes. Il reviendra en Israël en 1961 pour couvrir le procès d’Adolf Eichman, l’architecte de la solution finale, jugé à Jérusalem pour son rôle dans l’extermination de millions de juifs par l’Allemagne nazie.
La consécration ultime pour ce fils d’immigrés russes juifs a lieu le 22 novembre 1962 quand l’Académie Française lui offre un fauteuil d’immortel. Dans son discours, il revendique hautement et fièrement son appartenance au judaïsme et choisit d’orner son épée d’une étoile de David à côté de la Croix de Lorraine, une épée qu’il avait souhaité léguer à l’Université Hébraique de Jérusalem, ce qui fut fait en 1983, 4 ans après sa mort. A cette occasion, le manuscrit des Fils de l’impossible, roman de Kessel sur la création de l’état hébreu, fut également offert à la Bibliothèque nationale d’Israël.
On en parle dans mon Journal de la Culture sur #radiojfrance à réécouter ici https://www.radioj.fr/…/le-journal-de-la-culture…/
Nathalie Sosna-Ofir
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