Le maire du 7e arrondissement de Prague, Jan Cizinsky, voudrait voir la gare principale porter le nom de Nicholas Winton, décédé mercredi dernier à l’âge de 106 ans et qui a sauvé la vie à des centaines d’enfants juifs en les évacuant par convois ferroviaires de leur Tchécoslovaquie natale vers la Grande-Bretagne.

Jan Cizinsky a indiqué avoir envoyé une lettre à ses descendants pour avoir leur avis. Selon lui, comme pour l’aéroport Václav Havel, ce serait ensuite au gouvernement de décider. La gare principale de Prague, s’est appelée “gare de l’empereur François-Joseph” avant de devenir en 1919 la “gare Wilson” – nom qu’elle a perdu sous le communisme avant de redevenir en 1990, à titre honorifique seulement, la “gare du président Wilson”.

Nicholas Winton’s humanitarian work in saving hundreds of Jewish children praguestory.com

CAN

Compléments

Sir Nicholas Winton, le «Schindler britannique» qui avait sauvé 669 enfants tchèques et slovaques, juifs pour la plupart, d’une mort certaine dans des camps nazis, est décédé mercredi à 106 ans, a annoncé le Rotary club de Maidenhead (sud).

«C’est avec une grande tristesse que je dois annoncer que Sir Nicky Winton est mort paisiblement ce matin», indique un communiqué publié sur le site du club dont Sir Winton était membre et fut un temps président. «Le monde a perdu un grand homme. Nous ne devons jamais oublier l’humanité dont a fait preuve Sir Nicholas Winton en sauvant tant d’enfants de l’Holocauste», a réagi le Premier ministre britannique, David Cameron, sur son compte Twitter.

«Il restera à jamais un symbole de courage, de profonde humanité et d’incroyable modestie», a de son côté estimé le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka, sur Twitter également.

L’année dernière, Sir Nicholas Winton avait reçu l’Ordre du Lion blanc, la plus haute distinction tchèque, des mains du président tchèque Milos Zeman. «C’était un homme admiré pour son courage», a réagi ce dernier jeudi.

Fin 1938, alors jeune employé de la Bourse de Londres, Nicholas Winton s’était rendu à Prague à l’invitation d’un ami travaillant à l’ambassade britannique. Celui-ci lui demande de l’aide alors qu’une partie de la Tchécoslovaquie est sous la botte des nazis et que des camps de réfugiés sont mis en place.

Winton ouvre un «bureau» dans un hôtel de Prague, recevant des parents juifs pressés de mettre leurs enfants en lieu sûr. La tâche est ardue: pour obtenir un visa pour la Grande-Bretagne, il faut trouver pour chaque enfant une famille d’adoption et verser une caution. Winton doit également rassembler les fonds pour le transport par train.

Winton estimait n’avoir rien fait d’exceptionnel

Entre mars et août 1939, le Britannique contribue ainsi à évacuer vers son pays natal dans huit trains 669 enfants. Un neuvième convoi, prévu le 3 septembre pour 250 enfants, fut bloqué par l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne et tous ces enfants ont disparu.

Nicholas Winton in Prague in 1939. Photograph: National Archives theguardian.com

Winton estimait n’avoir rien fait d’exceptionnel, bien que la presse l’ait baptisé le «Schindler britannique», en référence à l’industriel allemand Oskar Schindler qui a sauvé 1.200 juifs sous le Troisième Reich.

Cette modestie l’amènera à cacher, y compris à sa propre famille, son rôle déterminant dans la survie de ces enfants. Sa femme le découvrira par hasard, près d’un demi-siècle plus tard, en retrouvant dans une vieille sacoche enfouie au grenier la liste des enfants et des lettres de leurs parents.

Anobli par la reine Elisabeth II fin 2002, Sir Nicholas Winton avait reçu de nombreuses autres récompenses pour ses actes, dont l’ordre Tomas Garrigue Masaryk (l’une des plus hautes distinctions tchèques) en 1998 et le titre de «Héros britannique de l’Holocauste» en 2010.

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