Les attaques terroristes des dernières semaines en Israël nous rappellent à la triste réalité d’une guerre qui dure depuis plusieurs décennies. Même si les périodes de violence ne durent en général que quelques semaines, l’accalmie qui s’ensuit n’est jamais qu’une pause dans les hostilités qui régulièrement reprennent en adoptant un autre visage ou de nouvelles méthodes de combat.

Israël a réussi à sortir de cette spirale de la guerre avec deux Etats limitrophes importants, l’Egypte et la Jordanie, au terme d’âpres négociations fondées sur un principe : le renoncement des parties à régler le conflit par les armes. Avec les Palestiniens le processus de paix et les accords signés n’ont jamais réussi à établir ce même principe. Résultat : lorsque ceux-ci ne sont pas satisfaits de la tournure prise par les discussions ils se sentent libres d’attaquer Israël par tous les moyens et encouragent le terrorisme.

Or s’il y a une leçon que les Palestiniens auraient dû apprendre depuis 1947 c’est qu’ils ont bien plus de chances d’obtenir des concessions de la part d’Israël par la négociation que par la violence. S’ils n’ont pas encore compris ce que Sadate ou Hussein ont parfaitement intégré il y a plus de trente ans, il serait bon que les dirigeants de ce monde, qui ont encore un peu d’empathie pour leur cause, le leur expliquent.

Certes Israël traverse une période difficile, où les tensions se font sentir dans la population excédée et les risques de débordement existent, mais en fin de compte il est clair que la situation géopolitique a évolué dans la région. La transformation du conflit en un affrontement religieux, autour de la question imaginaire d’Al Aqsa et de Jérusalem est contreproductive pour la cause palestinienne. Ni les Etats occidentaux, ni les pays arabes de la région ne veulent d’un nouveau foyer djihadiste, propageant l’idéologie de Daech au sein d’une société palestinienne beaucoup moins religieuse que la plupart des pays musulmans, et dont de nombreux dirigeants historiques sont chrétiens.

Le conflit israélo-arabe n’a plus la priorité qu’il pouvait avoir lors des deux premières intifadas, et dans les médias il est renvoyé après les questions d’immigration, de la guerre en Syrie et des interventions russes en Ukraine.

Israël de son côté se doit d’aider la Jordanie à reprendre le contrôle de la Wakf qui gère les mosquées du mont du Temple et d’essayer malgré tout d’arriver à un accord avec l’Autorité palestinienne, malgré toutes les suspicions, car on le sait, les successeurs potentiels d’Abou Mazen sont tous, malheureusement, pires que lui.

On reproche souvent au gouvernement israélien, et notamment à Netanyahou, de se contenter de gérer le conflit et non de vouloir le résoudre, mais en a-t-il politiquement les moyens avec une coalition reposant sur une voix de majorité? Pour prendre des décisions difficiles il est nécessaire d’avoir un pouvoir stable. Le refus des partis du centre et de la gauche d’entrer dans un gouvernement de large union est à la fois  illogique et irresponsable, et ne repose que sur des calculs politiciens internes au sein du principal parti d’opposition.

Il est évident qu’après les échecs de Barak en 2001 à Camp David et ceux d’Olmert en 2007, les partis d’opposition préfèrent voir Netanyahou échouer dans les négociations plutôt que de mettre, comme on dit vulgairement, leurs mains dans le cambouis.

Michaël Bar Zvi – Chronique du 22 octobre 2015 – Tet Be Hechvan 5776

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