Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 23 juillet 2017, à Jérusalem ABIR SULTAN (POOL/AFP)
En cas d’inculpation, « la coalition se réunira pour décider de la suite des évènements » (ministre)

La pression judiciaire s’accentue sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou depuis l’annonce qu’un ancien de ses proches collaborateurs a accepté de coopérer avec la justice dans deux affaires de corruption présumée menaçant d’éclabousser le chef de gouvernement.

Samedi, la chaîne israélienne Channel 2 a révélé que le propriétaire du quotidien Israel Hayom, Sheldon Adelson, a déclaré aux enquêteurs lors de son deuxième interrogatoire il y a un mois, que Netanyahou avait bel et bien évoqué avec lui la possibilité de supprimer l’édition du week-end du journal gratuit.

Dans cette affaire, baptisée « dossier 2000 », les enquêteurs cherchent à déterminer si Netanyahou a essayé de conclure un accord secret avec Arnon Mozes, propriétaire du quotidien le plus vendu dans le pays, Yedioth Aharonoth, (généralement hostile au Premier ministre), pour une couverture positive de la part du journal en échange de laquelle il aurait supprimé l’édition du week-en d’Israel Hayom, concurrent gratuit du Yedioth, comme le suggèrent des enregistrements de conversations entre Netanyahou et le propriétaire du journal.

Mais Netanyahou rejettent en bloc toutes ces allégations, les qualifiant de simples bavardages dans la tentative de « tester et déstabiliser » le patron de presse.

Menachem Kahana/AFP A man reads the Israeli daily newspaper, Yediot Aharonot, displaying the front cover’s headline reading in Hebrew: « Darkness in Egypt, » in Jerusalem on 25 June 2012.
Menachem Kahana/AFP

Pour le procureur général, Avichai Mandelblit, ces enregistrements ne permettent pas d’émettre un acte d’accusation à l’encontre du Premier ministre.

Par ailleurs, l’ancien chef de cabinet de Netanyahou, Ari Harow, qui a accepté vendredi matin de coopérer avec la justice dans le cadre de ces deux affaires de corruption présumée, a également expliqué aux enquêteurs de quelle manière il avait contribué, sur la demande du chef du gouvernement, à faire avancer l’accord entre le Premier ministre et Arnon Mozes.

Vendredi soir, Channel 2 avait estimé que la police « recommandera probablement » une inculpation contre Netanyahou dans le cadre des dossiers 1000 et 2000, tandis que la ministre de la Justice Ayelet Shaked a déclaré mercredi que Netanyahou n’était pas tenu, légalement, de démissionner s’il était inculpé.

Des propos nuancés samedi soir dans une interview à Channel 2 au cours de laquelle elle a précisé que « les membres de la coalition parlementaire se réuniront pour décider de la suite des événements en fonction des éléments qui nous seront fournis », dans le cas où un acte d’accusation serait émis.

« Pour l’instant nous ne savons pas grand-chose », a-t-elle encore dit.

Ces informations ravivent les spéculations sur une éventuelle démission de M. Netanyahou et la tenue d’élections anticipées.

Parallèlement, près de 2000 personnes ont manifesté samedi soir devant la maison du procureur général, Avichai Mandelblit, pour demander d’accélérer le processus des enquêtes contre Netanyahou, tandis que des centaines de personnes menées par le chef de la coalition David Bitan (Likoud) contre-manifestaient en soutien au Premier ministre.

i24

Le Premier ministre a indiqué sur sa page Facebook qu’il ne ferait aucun commentaire sur ces « bruits de fond »

La police « recommandera probablement » une inculpation contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans le cadre des dossiers 1000 et 2000, a affirmé la chaîne israélienne Channel 2 vendredi soir.

L’ancien chef de cabinet de Netanyahou, Ari Harow, a accepté vendredi matin de coopérer avec la justice dans deux affaires de corruption présumée menaçant d’éclabousser le chef de gouvernement.

En contrepartie de son témoignage, Harow évitera une peine de prison mais devrait toutefois être condamné à 6 mois de travaux d’intérêt général, et s’acquitter d’une amende d’environ 700.000 shekels (163.000 euros).

Les médias ont souligné ces derniers jours le potentiel explosif des déclarations d’Ari Harow alors que se profilait la perspective que cet ancien directeur du bureau puis chef de cabinet de M. Netanyahou jusqu’en 2015 accepte de coopérer avec les enquêteurs contre la clémence dans les investigations le concernant lui-même.

M. Harow était un proche confident et jouait quasiment le rôle de « ministre des Finances » des Netanyahu, écrit le quotidien Yedioth Ahronoth, généralement hostile au Premier ministre, citant une source proche du bureau de celui-ci.

Dans une courte vidéo postée vendredi sur son compte Facebook, M. Netanyahou n’a pas directement fait référence à cette actualité, disant simplement qu’il ne ferait aucun commentaire sur ces « bruits de fond », et qu’il « continuerait à travailler ».

Interrogé par la police, Harow a déjà livré un matériel précieux dans les deux dossiers qui concernent directement le chef du gouvernement, pour des faits présumés de corruption, fraude et abus de confiance.

Deux enquêtes en cours

L’une des enquêtes (le dossier 1000) repose sur le soupçon que Netanyahou aurait reçu, illégalement, des cadeaux de personnalités très riches, dont le milliardaire australien James Packer et un producteur à Hollywood, Arnon Milchan. La valeur totale de ces cadeaux a été chiffrée à des dizaines de milliers de dollars.

Une autre enquête (le dossier 2000) cherche à déterminer s’il aurait essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du quotidien Yedioth Aharonoth pour une couverture positive de la part du journal, en échange de laquelle Netanyahou aurait aidé à réduire les opérations d’Israel Hayom, concurrent du Yedioth.

Ce sont des enregistrements de conversations entre Netanyahou et le propriétaire du journal, retrouvés sur le portable de M. Harow, qui ont éveillé la suspicion des policiers.Ces informations ont ravivé les spéculations sur une éventuelle démission du Premier ministre et la tenue d’élections anticipées.

La ministre de la Justice Ayelet Shaked avait déclaré mercredi que Netanyahou n’était pas tenu, légalement, de démissionner s’il était inculpé.

Le Premier ministre a été interrogé à plusieurs reprises par les policiers, sans être mis en cause.

M. Netanyahou, 67 ans, à la tête du gouvernement depuis 2009 après un premier mandat entre 1996 et 1999, a été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété.

Sans rival apparent sur la scène politique, il a dépassé les onze ans de pouvoir au total et pourrait battre le record de longévité de l’historique David Ben Gourion, fondateur de l’Etat d’Israël, si l’actuelle législature va à son terme en novembre 2019.

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Avigail

Il nous faut de l’éthique et de la justice en Israël, et non pas de l’arrogance et du dédain pour le Peuple. Il faut des élections anticipées et surtout NE PLUS VOTER POUR TOUS CEUX QUI SOUTIENNENT la corruption qui gangrène le Likoud.

gerardn

Vivement que ce nul dégage du pouvoir,il a assez foutu la pagaille et le balagan en Israël, et de plus c’est certainement un délinquant.On n’a plus besoin d’hommes politiques de ce type en Israël.

amsallem

On se croirait aux états unis avec D Trump , mème presse de gauche vociférante et traitre à l’appui c’est pire que règlement de compte à OK coral et dois je le dire pitoyable au regard du danger létal dans la région pour Israel .